Madame La Professeur

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Cela fait maintenant un mois que Soane m'a déposé mon téléphone, un mois sans se parler, aucuns messages pas un regard, juste des cours normaux sans plus, un mois que chaque soir, je pleure en pensant à quel point je donnerais tout pour revenir en arrière et être dans ses bras qui m'aidaient tant à m'endormir, je pense à elle à chaque seconde, chaque minute, chaque repas, chaque douche, tout le temps, elle hante mes pensées, mais on dirait que ce n'est pas le cas des deux côtés, car elle de son côté, elle m'ignore complètement, comme si je n'existais pas et qu'il ne s'était jamais rien passé entre elle et moi, ce qui est d'autant plus blessant, j'en viens même à me demander si je n'ai pas rêvé.
Mais je suis sorti, j'ai fait de nouvelles rencontres, dont un gars et une fille.
La fille s'appelle chelsy, je me confie beaucoup à elle, c'est un peu comme une safe place pour moi, je me sens rassurée et écoutée comme je suis tout autant là pour elle, pour l'écouter et l'aider, c'est une relation super saine qu'on entretient elle et moi, amicale, bien évidemment, mais bon voilà, c'est vraiment quelqu'un que j'apprécie et je me suis permise de lui parler de Soane et de ce que je ressens, elle a été étonnée, mais ne pas juger et puis elle n'est pas de mon lycée ni de ma ville donc je sais qu'elle ne fera rien mauvais avec ce que je lui ai dit et puis c'est une personne de confiance.
Elle m'a expliqué que j'allais m'en remettre, difficilement, mais que j'allais quand même m'en sortir, elle a aussi dit que pour elle cette histoire n'est pas finie et qu'elle a une suite même si je suis persuadée que ce n'est clairement pas le cas.
Aujourd'hui, on est le 17 octobre et le froid se fait ressentir, les feuilles sont déjà mortes et l'été me manque, les chocolats chauds, le café et les douches brulantes sont les seules choses qui me protègent de ce froid hivernal, ça ne remplace pas la chaleur d'un corps, mais c'est tout ce que j'ai et puis les seuls câlins que je pourrais accepter sont ceux de soane et je ne risque pas d'en avoir avant ma mort donc…
En ce moment, j'avoue que c'est un peu la déprime, je ne mange pas, dors peu, pleure beaucoup, bref tout ce que je déteste, je me sens littéralement au fond du trou, abandonnée, délaissée, j'ai l'impression que je ne vais jamais remonter la pente et pourtant je suis bien obligée si je veux réussir mon année, mais avec Soane dans mes pattes ça risque d'être compliqué et ce n'est pas comme si je pouvais en parler à quelqu'un et résoudre le problème, je dois le garder pour moi, en incluant chelsy bien évidemment.
Avec Louise, on a pris nos distances, je lui ai expliqué qu'avec Soane, on avait tout arrêté et puis je me suis éloignée d'elle.

C'est sur ces pensées que je quitte la salle de bain, maintenant prête à aller en cours, j'enfile mes chaussures et me dirige vers le lycée.
Ma matinée se passe avec une grosse boule au ventre, car je sais que cet après-midi, j'aurais cours d'anglais, ce qui veut dire voir Soane et je n'en ai pas la force, pas la force de voir quelqu'un d'indifférent face à une situation importante, pas la force de voir que ses yeux ne se posent plus sur moi, pas la force de faire comme si de rien était, que rien n'avait jamais eut lieu, que ce n'était qu'un rêve, un mauvais rêve.
C'est alors avec le cœur lourd que je quitte mon dernier cours avant la pause méridienne.
Je pars m'allonger dans le parc à côté du lycée, avec ma musique dans les oreilles.
Je ne prends même pas le temps de manger, à quoi bon.

***13 h 20

Je me lève et me précipite vers la salle d'Anglais, je suis presque en retard, c'est arrivé devant la porte que je me rends compte que j'étais tellement prise par le fait d'être en retard que j'en avais oublié la boule qui habitait il y a de ça encore une heure mon ventre.
Je toque de manière hésitante à la porte, qui s'ouvre directement, me laissant entrevoir Soane et le reste de la classe tous derrière leurs tables, la tête dans leurs cahiers.

*Soane* Vous êtes en retard.

Ce sont là les premiers mots qu'elle m'aborde au bout d'un mois à jouer au roi du silence.