Chapitre Treize

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"L'amour et l'amitié éclosent sur le terreau de l'honnêteté" 

Sandrine Fillassier


*****


Point de vue de Jonathan :

Nous avions passé déjà deux heures dans le centre commercial. Frida avait craqué pour deux magnifiques robes, une paire de gants en cuir italien d'un noir élégant, et elle s'était laissée séduire par un collier exquis orné d'un cœur en or blanc, agrémenté de quelques étincelants diamants. Pour ma part, j'avais opté sobrement pour deux costumes chics, parfaits pour les occasions spéciales, ainsi qu'une paire de chaussures vintage d'un noir intemporel.

Alors que nous déambulions dans la galerie, une soudaine envie de faire plaisir à mon cher Alex me prit. Je décidai d'entrer dans le premier magasin qui croisa notre chemin, Frida me suivant de près. Nous nous attardâmes devant les montres, en train d'observer leurs délicats mécanismes, lorsque soudain une voix familière, que je pourrais reconnaître entre mille, vint caresser mes oreilles :

"Oh, mais ne serait-ce pas John ? Oui, c'est bien lui !", s'exclama la voix. Je me retournai pour découvrir l'origine de ces paroles et mon cœur manqua un battement. Devant moi se tenait mon ex, David, accompagné de sa femme.

Celle-ci me regardait avec insistance puis elle me dit :

"Oh, donc tu es le fameux Jonathan ! Mon cher Davidou d'amour n'a pas arrêté de me parler de toi. Je suis ravie de faire enfin ta connaissance", s'exclama-t-elle avec son charmant accent italien, me souriant chaleureusement. Intérieurement, je bouillais de rage. Je lui répondis simplement par un "moi aussi" et me recentrai sur les montres, cherchant à éviter tout contact prolongé. Voyant mon humeur sombre, David demanda à sa femme d'aller explorer d'autres boutiques, ce qu'elle fit après lui avoir déposé un baiser d'adieu.


Une fois qu'elle fut partie, David me regarda attentivement et me demanda :

"Alors, comment te portes-tu ?"

"Je vais bien, comme tu peux le voir. Je suis ici avec mon amie Frida, et nous cherchons ensemble une montre que je pourrais offrir à mon Petit Ami", répondis-je en soulignant le terme "Petit Ami". Une lueur d'étonnement traversa son regard, mais il esquissa un léger sourire. Cependant, ce fut sa phrase suivante qui raviva les braises de la colère :

"Je constate que tu n'as pas perdu de temps pour trouver un nouvel amour qui, curieusement, ne durera pas, je me demande bien pourquoi", dit-il en esquissant un sourire narquois. Je me retournai brusquement pour lui faire face, laissant échapper toute la colère que j'avais jusque-là contenue envers cet individu, ou plutôt, ce "con".


"Ah, pourquoi ? Tu croyais que j'allais attendre désespérément que tu veuilles bien de moi ? Que j'allais sacrifier ma vie pour un minable dans ton genre, qui a joué malhonnêtement avec mes sentiments et m'a planté un couteau en plein cœur en annonçant qu'il allait se marier avec une parfaite étrangère qu'il connaissait à peine depuis trois semaines ? Et ce même con est ensuite venu me dire qu'il me remplaçait par une incompétente se faisant passer pour une simple "stagiaire en formation" ?! D'ailleurs, est-ce qu'elle dort bien, cette parfaite inconnue ?!Mais pour qui te prends-tu, David ?! 

Sache que, pour ton information, j'ai rencontré un homme parfait qui m'aime tel que je suis, et qui ne se permettrait jamais de jouer avec moi comme toi tu l'as fait ! Et d'ailleurs, au cas où tu te le demanderais, il est mille fois meilleur au lit que toi !" 

Changement de vie.Onde histórias criam vida. Descubra agora