Changement de vie.

Chapitre Vingt

Point de vue D'Alexander :

J'avais passé une nuit exceptionnelle, malgré le lit d'hôpital étroit à côté de Jonathan qui dormait paisiblement après la nuit très agitée que nous avions vécue. Contempler son visage, même pendant son sommeil, me procurait un véritable ravissement, rappelant celui d'un doux ange. 

Mais mon esprit dériva rapidement vers le comportement de mes parents. Si mon père semblait accepter le fait que j'entamais une relation amoureuse avec Jonathan, on ne pouvait pas en dire autant pour ma mère. «Mais pourquoi ?» me demandais-je.

En y réfléchissant, je réalisais que ma mère était plus traditionnelle dans ses valeurs et qu'elle avait du mal à accepter l'idée que son fils puisse être en couple avec un homme. Malgré le temps qui passait et les nombreux progrès de la société en matière d'acceptation de l'amour sous toutes ses formes, certaines mentalités restaient encore ancrées dans des préjugés difficiles à briser.

Cela me peinait profondément, car je souhaitais tant que ma mère comprenne combien Jonathan était une personne extraordinaire, au-delà de son genre. Il avait été là pour moi, soutenant et veillant sur moi tout au long de notre aventure mouvementée. Sa gentillesse et son dévouement inconditionnels étaient si évidents, comment ma mère ne pouvait-elle pas les voir ?Je décidai alors de parler à ma mère avec honnêteté et empathie. 

Je voulais lui faire comprendre la beauté de notre relation, l'importance qu'avait prise Jonathan dans ma vie et combien il me rendait heureux. Je savais que cela prendrait du temps, qu'il faudrait peut-être lui expliquer à maintes reprises, mais je n'allais pas laisser les préjugés entraver mon bonheur.

Le lendemain, lorsque ma mère vint me rendre visite à l'hôpital, je pris une grande inspiration et entamai la conversation avec douceur. Je lui parlais de Jonathan, de sa gentillesse, de ses passions et de toutes les choses qui rendaient notre connexion si spéciale. Je lui racontais aussi comment il avait été là pour moi dans les moments difficiles, me soutenant sans jamais faillir.

Sa réaction fut mêlée d'étonnement et de résistance. J'étais déterminé à lui montrer la profondeur de mes sentiments et l'importance de cette relation pour moi. Je lui demandai simplement d'essayer de voir Jonathan pour ce qu'il était vraiment : un être aimant et attentionné.

Mais elle s'obstinait à ne rien entendre :

"Tu ne comprends pas, chéri," dit-elle avec un mélange de tristesse et de frustration dans sa voix. "C'est difficile pour moi d'accepter tout cela. Ce n'est pas comme ça que j'avais imaginé ta vie et tes relations amoureuses. C'est juste... nouveau, différent, et j'ai peur que tu souffres à cause de cela."

Je ressentais sa douleur, mais je savais aussi qu'il était essentiel de continuer à essayer de lui expliquer mon point de vue. "Je comprends que c'est nouveau pour toi, maman. Mais l'amour que Jonathan et moi partageons est sincère et vrai. C'est une chance incroyable de trouver quelqu'un qui me comprend si bien et qui me rend si heureux. Je ne veux pas que tu te mettes à l'écart de ma vie à cause de cela. Je veux que tu fasses partie de cette aventure avec moi."

Elle baissa les yeux et joua nerveusement avec ses mains, semblant réfléchir à mes paroles. "Mais les autres, que diront-ils ?" dit-elle en soupirant. "Que dira la famille, les amis, les voisins ? Je me soucie de ce que les autres pensent. Je ne veux pas être jugée ou que tu sois jugé à cause de ça."

Je pris doucement sa main dans la mienne, voulant la rassurer. "Je sais que tu te soucies de moi et que tu te soucies de notre famille, maman. Mais le bonheur de chacun ne devrait pas dépendre de l'opinion des autres. Les gens parleront toujours, peu importe ce que nous faisons dans la vie. Mais cela ne devrait pas nous empêcher de vivre et d'aimer authentiquement. Si nous laissons les autres décider de notre bonheur, nous ne serons jamais vraiment libres."