Changement de vie.

Chapitre Seize

"Le sourire porte la joie au plus profond de soi, d'une douce voix emmène moi avec toi."

Anonyme

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Point de vue d'Alexander :

Un sentiment de jubilation me submergeait tandis que je me dirigeais vers ma chambre, mon coeur battant à un rythme inhabituel. Dans l'obscurité feutrée de la pièce, mon tiroir m'attendait silencieusement, recelant le trésor qui y avait été dissimulé. Mes doigts tremblants s'emparèrent de la poignée et l'ouvrèrent lentement. J'y cherchai avec empressement le cadeau de John, une peur irrationnelle m'envahissant, celle de ne pas le retrouver à sa place. Mais là, niché au plus profond, il y était : la boîte.

Une vague de soulagement m'envahit alors que je la prenais doucement, caressant le couvercle avec une tendresse presque maternelle. Avec un soin infini, j'ouvris la boîte, laissant l'intérieur se révéler à la lueur tremblotante de la chambre. Et là, telle une étoile captive, brillait le bracelet doré, son éclat doux mais insistant reflétant dans mes yeux ébahis.

Un sourire étira mes lèvres alors que je contemplais le précieux objet. Nos initiales y étaient gravées, dessinant des arabesques délicates, encadrant un petit cœur, symbole de notre amour indéfectible. Une parfaite réplique de ce qu'il avait fait pour ma montre, un échange éternel de promesses non dites.

J'avais acheté ce bracelet lors d'un jour de subterfuge parfaitement exécuté. Un rendez-vous inventé à la dernière minute avec Sophie m'avait servi de prétexte pour échapper à l'attention de John, me permettant de laisser derrière moi l'amour de ma vie et nos deux anges, sans éveiller le moindre soupçon. Leur confiance en moi restait intacte, preuve de mon talent pour la dissimulation.

J'étais doué pour ce jeu, ayant affiné mon art depuis mon adolescence, esquivant l'autorité parentale avec un aplomb désinvolte pour m'évader vers des fêtes interdites. Mon père m'avait souvent couvert lors de ces escapades nocturnes, un sourire complice sur ses lèvres.

Retenant mon souffle, je refermai la boîte avec précaution, la replaçant soigneusement dans son écrin de velours au fond du tiroir. Le rire silencieux du bracelet encore gravé dans mon esprit, je sortis de la chambre, laissant derrière moi le secret bien gardé et je me dirigeai vers la douche en sifflotant joyeusement. Je laissai couler l'eau et lorsque je jugeai qu'elle était assez chaude, j'y entrai. Je laissai couler l'eau sur ma peau, me permettant à la fois de me détendre et de me booster à fond pour l'annonce que je devrais faire à mes parents : leur fils est tombé fou amoureux d'un être si doux et gentil qu'est mon John. Tiens, en parlant de mon chéri, je ne le vois toujours pas arriver, que peut-il bien faire ?

J'attendis cinq minutes, puis dix, et puis quinze, mais je ne le voyais toujours pas. Décidant que j'avais fait assez couler l'eau, je me savonnai et me rinçai en vitesse pour aller voir si tout allait bien car je trouvais la maison trop silencieuse à mon goût. Je mis mon costume, mes chaussures, ma cravate et partis à sa recherche. Je ne mis pas longtemps car j'entendis des voix dans le salon. Je pouvais facilement reconnaître celle de John, mais l'autre était celle d'une femme qui ne me disait rien. Je décidai de me montrer pour voir avec qui John discutait.

Point de vue de Jonathan :

Le souffle court, mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, et mes yeux restaient figés sur elle, stupéfaits. J'étais cloué sur place, incapable de croire ce que je venais d'apprendre. Un mélange de surprise, de colère et d'amertume emplissait mes pensées, tandis que mes souvenirs me ramenaient en arrière, à l'époque du lycée.