Changement de vie.

Chapitre Cinquante - Quatre

"Celui qui s'applique à la vengeance garde fraîches ses blessures"

Francis Bacon

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Point de vue de Viviane

J'avais fixé un rendez-vous avec Paolo dans l'une de mes nombreuses résidences où je m'étais préparée à lui fournir tous les détails concernant sa mission.

Après m'être soigneusement habillée et maquillée, bien que, si je puis me permettre, rien ne m'habille mieux que ma propre nature. D'ailleurs, entre nous, je me maquille simplement pour mettre davantage en valeur mes atouts naturels.

Après m'être suffisamment admirée, je descendis à la cuisine et me dirigeai vers le réfrigérateur pour prendre une bonne bouteille de champagne. Je l'ouvris sans ménagement et me servis un grand verre que je bus avec délicatesse, comme s'il s'agissait d'un grand cru.Le son de la sonnette interrompit ma dégustation. Je me resservis un verre de champagne et me dirigeai vers la porte d'entrée.

Avec grâce et souplesse, je posai ma main sur la poignée et ouvris la porte, laissant apparaître mon vieil ami Paolo.

- « Rosa, quel bonheur de te revoir. Le temps n'a visiblement aucune emprise sur toi », dit-il en m'embrassant la main de manière assez maladroite, je dois l'admettre.- « Paolo, je t'ai déjà demandé de ne plus m'appeler ainsi. Ce prénom appartient au passé, tu me suis ?!! » lui lançais-je en retirant sèchement ma main de ses lèvres.- « Mais enfin Rosa, tu ne pourras jamais renier qui tu es au fond de toi. Tu sais que j'ai raison, même si cela te coûte d'en convenir ». Tout en se dirigeant vers le salon, il continua son monologue.

« Tu es peut-être partie de Colombie à vingt ans, mais tu es et resteras toujours la petite-fille du plus grand trafiquant de drogue du pays, en l'occurrence Mendes, ton grand-père. Tu étais son héritière, celle qui aurait pu dominer le marché. Mais non, tu as préféré t'enfuir, renier tes origines, changer d'identité et devenir l'épouse "parfaite" que l'on voyait dans les séries télévisées de notre enfance ».

- « Je ne t'ai pas fait venir ici pour que tu me retrace ma vie. Si j'ai l'intention d'écrire un roman autobiographique, je te le ferai savoir. Et oui, j'ai peut-être changé d'identité, mais j'ai réussi à m'élever dans la société et obtenir ce que je tenais le plus à cœur : un mari et un enfant... »- « Tu réussirais presque à me faire verser une larme si tu continues », se moqua Paolo en feignant d'essuyer une larme imaginaire sur sa joue.

Je le regardai avec dégoût, l'envie de lui coller ma main en plein visage me démangeant terriblement. Cependant, je pris une profonde respiration avec difficulté et prononçai ces mots :- « Peux-tu m'expliquer pourquoi ce commentaire soudain de ta part ?- « Oh, ma chère Rosa, pardon, Viviane, crois-tu réellement que tout va bien au sein de ta famille ? 

C'est toi qui m'as contacté il y a seulement quatre jours pour que je supprime quelqu'un qui, selon toi, a, je cite : "souillé l'âme et le cœur de ton fils adoré, Alexander". Tu peux mentir à qui veut bien l'entendre, prétendre que tout va pour le mieux au sein de ta famille, mais sûrement pas à moi ». Prononça-t-il avec calme tout en sortant un cigare colombien de sa poche et l'allumant.