Chapitre Cinquante - Cinq

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"Possession : tension vers l'infini, délicieux désespoir, appréhension momentanée de la béatitude"

François Brunante

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Point de vue de Jonathan

Après être rentré de ma soirée au bar de l'hôtel avec Frida, Hugo et Thibert , j'ai décidé de me rendre dans ma chambre pour reprendre la discussion tendue que j'avais eue avec Alexander ce matin au téléphone, concernant mon retour chez lui.


Je comprends son désir de reformer absolument notre cocon familial, mais je trouve qu'il précipite les choses. Même si nous recommençons à nous parler et à partager des moments complices avec les enfants, j'ai comme l'impression d'avoir pris goût à mon indépendance. Sa grande insistance il y a peu m'a fait ressentir un peu comme ces femmes que l'on voit dans les séries télévisées et qui sont malheureuses.


En m'installant dans ma chambre, j'ai pris quelques instants pour rassembler mes pensées. Je savais que cette conversation était nécessaire pour clarifier nos positions respectives et éviter que des malentendus ne s'accumulent. Je souhaitais aborder ce sujet de manière apaisée et constructive.

Ayant réussi à formuler les phrases que je souhaitais énoncer durant cet échange, je me saisis d'un geste fluide et déterminé de mon téléphone portable et composai son numéro. Après trois tonalités, sa voix se fit entendre dans le combiné téléphonique :


- "Salut Jonathan."- "Bonjour Alex," ai-je commencé d'une voix calme et posée, "je pense qu'il est important que nous reprenions la discussion que nous avons eue ce matin. J'ai eu le temps de réfléchir et je souhaite t'expliquer plus en détail ce que je ressens. J'espère que tu es disposé à m'écouter."


Il y eut un court silence avant qu'Alexander ne réponde d'un ton légèrement tendu :- "Écoute, je t'écoute, mais je ne suis pas sûr de ce que tu vas me dire. J'ai eu l'impression que tu es réticent depuis le début, que tu n'es pas prêt à faire un effort pour notre famille."- "Ce n'est pas ça, Alex," répliquai-je avec empressement. "Je veux que tu comprennes que je tiens à notre famille autant que toi. Mais tout cela va très vite. J'ai simplement besoin d'un peu plus de temps pour m'adapter à ce changement."


- "Plus de temps ?" s'exclama-t-il, sa voix montant en intensité. "Ça fait des semaines que je tente de te faire revenir à la maison, de rassembler notre famille, et tout ce que j'entends, c'est que tu as 'besoin de temps'."- "Tu ne comprends pas, Alex. Cette pression constante, cette insistance, ça m'étouffe. J'ai l'impression que tu ne respectes pas mes sentiments et mes besoins."- "Et toi, Jonathan, tu respectes les miens ?" rétorqua-t-il, l'irritation de plus en plus palpable. "Tu agis comme si tout tournait autour de toi et de ce que tu veux."


- "Ce n'est pas vrai, Alex ! Je tente de t'expliquer ce que je ressens, mais tu n'écoutes même pas."- "Parce que tout ce que j'entends, c'est des excuses ! Des excuses pour éviter tes responsabilités envers notre famille !"


Le ton de la conversation était monté en flèche, nos paroles acérées se heurtant dans l'air. La dispute téléphonique éclatait en plein essor, chaque mot prononcé devenant une nouvelle étincelle dans notre désaccord grandissant.

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