Prologue

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Mon histoire peut sembler ordinaire, mais son cours a pris un tournant inattendu. Pendant des mois, je croyais que je n'aurais jamais la chance de retrouver une vie paisible, débarrassée de la peur et de l'angoisse. Cette nuit-là, une soirée obscure, j'ai fait une découverte qui a bouleversé ma vie. J'ai réalisé que le mal pouvait revêtir une forme humaine, loin des clichés des livres et des films, mais bien réel, fait de chair et de sang...

Cette nuit-là, le cours de ma vie a été irrémédiablement altéré. Pendant de longs mois, je me suis retrouvée harcelée et menacée, poussée à bout. Finalement, j'ai trouvé le courage de déposer une plainte. En tant que modeste fleuriste, je me suis risquée à défier publiquement le fils d'un puissant politicien de la ville, tout cela dans le but de retrouver la liberté qu'il m'avait injustement volée. Pourtant, aux yeux de la loi, ma voix ne pesait pas lourd ; j'étais simplement une femme cherchant à attirer l'attention, en quête de justice.

Tout a véritablement commencé par une froide soirée d'hiver, alors que les journées étaient courtes, l'obscurité s'installant dès dix-sept heures. Ce soir-là, j'étais occupée à confectionner un bouquet pour Mme Sterne, une petite dame que j'admirais profondément. Soudain, la cloche de ma boutique a retenti, m'annonçant l'arrivée d'un client. J'ai quitté précipitamment mon arrière-boutique pour le recevoir, mais mes yeux se sont posés sur lui, l'homme qui avait semé le trouble dans ma vie depuis plus d'un an. Pourquoi m'avait-il tourmentée ? Tout avait débuté lors d'une soirée où j'avais eu le courage de le repousser devant ses amis, des individus tout aussi insensés les uns que les autres. Depuis cette nuit-là, il n'avait cessé de me suivre, de me harceler.

À plusieurs reprises, j'avais demandé une ordonnance d'éloignement, mais chaque fois que son nom, "Leo Aventorm", fils d'un politicien réputé de notre ville, sortait de ma bouche, mes requêtes semblaient être ignorées. Cela soulevait la question de qui bénéficiait réellement de la protection, lui ou la modeste fleuriste qui luttait pour maintenir son petit commerce à flot,

Pour en revenir à mon histoire, il me faisait face, un sourire ironique aux lèvres. J'ai vu ses mains retourner ma petite pancarte qui indiquait que la boutique était fermée. Il a allumé une cigarette et s'est approché de moi. Je lui ai supplié de me laisser tranquille, de comprendre que je ne sortirais jamais avec lui, que les hommes ne m'intéressaient pas. Mais pour lui, cet imbécile, il a mal interprété la situation, pensant que j'étais lesbienne, ce qui l'a excité davantage, comme il me l'a dit. Il avait cette idée fixe de conquérir une lesbienne, et ce soir-là, il avait décidé que j'étais son trophée.

J'ai couru vers mon arrière-boutique, là où se nichait mon minuscule logement. C'était un endroit exigu, avec seulement un lit de camp, une gazinière, et un petit frigo, mais c'était là que je tentais de vivre. Mon cœur battait la chamade, la peur me tenaillant, tandis que je fouillais frénétiquement le tiroir sous ma vieille table en formica. Mes doigts tremblaient alors que je saisis l'arme que j'avais obtenue clandestinement la semaine précédant ce jour fatidique.

Je me souvenais de son rire machiavélique, de sa posture menaçante les bras écartés lorsqu'il était entré et avait aperçu que je le visais. Son regard lançait des éclairs, mes mains tremblaient dangereusement, l'arme prête à tirer émettait un son métallique sinistre. Il m'insultait, me traitant de salope, d'allumeuse, prétendant que je n'étais qu'une bonne à rien. Il n'arrêtait pas de me répéter qu'il connaissait les filles comme moi, celles qui se faisaient remarquer juste pour se faire utiliser le temps d'une nuit.

Mes hurlements déchiraient l'air glacé, alors que je le suppliais de ne pas avancer, menaçant de tirer. Mes yeux inondaient de larmes, ma vision brouillée par la terreur. Au fond de mes oreilles, le son du gong de ma boutique semblait retentir, martelant mon crâne de manière obsédante, bien que ce son n'existât que dans mon esprit tourmenté.

L'italienWhere stories live. Discover now