Chapitre 2

1.9K 171 9
                                    

J'ai revêtu les vêtements qu'il avait exigés, un pantalon cargo et une chemise blanche dont l'ouverture laissait entrevoir le début de ma poitrine. J'avais tenté de tricher pour éviter cette ouverture qui me mettait mal à l'aise, mais malgré toutes les astuces que j'avais mises en place, aucune n'avait fonctionné.

Assise sur le lit, j'attendais qu'il vienne me chercher. J'inspirais profondément en fermant les yeux, priant pour que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve. Mais quand je les rouvrais, la réalité cruelle demeurait inchangée. Je réprimais l'envie de pleurer, désirant que cette situation prenne fin, espérant pouvoir retrouver une vie normale, loin de cet esclavage.

Les heures s'égrenaient lentement, minuit approchait, et je savais qu'il ne viendrait plus, mais comment il avait disparu, je ne saurais le dire. Résignée, je décidais de me coucher, m'emmitouflant sous l'épaisse couette qui m'enveloppait de sa chaleur. Mes yeux se remplissaient de larmes qui roulaient sur le moelleux de l'oreiller. Je repliais mes genoux contre mon torse, cherchant une position qui me réconforterait, tentant de trouver un peu d'apaisement. Mes rêves prenaient forme, m'emportant loin de ce cauchemar, loin de l'homme qui convoitait ma perte, aussi bien mentale que physique.

******

Sa posture sur le lit ne m'intéresse guère. Son visage incliné vers l'avant, les mains jointes posées sur ses cuisses me permettent de l'observer attentivement. La caméra que j'ai installée me permettra de la surveiller. Je sais qu'elle attend, mais cela m'importe peu. Je dois m'assurer qu'elle puisse être à la hauteur de mes attentes. Si je la précipite dans une tâche pour laquelle elle n'est pas prête, ma tête sera sur la sellette, et si je chute, elle aussi...

Je m'éclipse de mon bureau, prenant soin de redresser ma veste avec une minutie obsessionnelle. La foule d'invités se presse, et la soirée s'annonce d'une longueur insupportable, alors que ces rapaces se chamaillent pour leur butin. Le fracas de leurs voix s'intensifie, martelant mon esprit et sapant ma patience, créant un véritable chaos sonore qui menace de m'engloutir.

Je porte mon regard sur mon homme de main, et il m'adresse un signe de tête, confirmant que tout est prêt. Son expression impassible masque l'effervescence qui règne en coulisses, et le poids des préparatifs se fait sentir dans l'atmosphère chargée d'électricité..

-Patron, faut-il que j'aille chercher Mr. Aventorm ? Mon homme de main me questionne alors que je prends une profonde inspiration, scrutant la salle qui s'étend devant moi, surveillant attentivement mes invités. Une tension palpable plane dans l'air.

Ne précipitons pas le déroulement de cette soirée. Je te donnerai le signal pour aller le chercher. Je lui donne des instructions, sachant que mon frère cadet entre dans ma demeure. Son visage est toujours marqué par la colère, car il sait que l'acte qu'il accomplira ce soir ne soulagera pas seulement sa rage, mais marquera sa vengeance accomplie. Et si la situation tourne mal avec la jeune fille au premier étage, avertis-moi. Je tire sur le nœud de ma cravate d'un geste précis, puis j'entre dans la pièce, imposant le silence. D'un simple mouvement de tête, je salue les convives qui se tiennent face à moi. Sans attendre, les conversations reprennent avec encore plus de vigueur.

-Dante, m'appelle la voix brisée de mon cadet. Je l'observe un instant avant de le serrer dans mes bras. Il est vraiment là ? Nos cœurs battent fort, emplis d'émotions indescriptibles, et le poids de ce moment nous étreint

-Effectivement, il est là, mais le moment viendra où tu pourras te venger du mal qui vous a fait. Avouais-je fermement. Pour l'heure, déclarais-je en observant une nouvelle serveuse faire son entrée chez moi. Je lui déclare d'une voix ferme : "Excuse-moi, veux tu ? Je dois régler un problème." Je m'éloigne d'un pas mesuré pour rejoindre la jeune femme au regard hagard, mais les mots de mon frère et les cris déchirants de Rachel, sa femme, continuent de résonner dans mes pensées, m'emplissant d'une angoisse palpable. J'approche la serveuse, mon regard empreint de sincérité et de compassion, et elle rougit davantage, submergée par l'intensité de mon attention.

L'italienWhere stories live. Discover now