Chapitre 16

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  Je pleure comme une petite fille, je ne retient pas mes larmes contre la chemise de mon geôlier. La voiture roule rapidement à travers la ville, je déteste Dante, je le hais et malgré cela, je m'accroche à lui comme si il était mon sauveur, celui qui vient de me sauver d'une prison qui m'enfermait depuis de longues années. J'ai envie de hurler, de laisser sortir la souffrance d'avoir subit les touchés de Riviero. Je me sens sale, honteuse de l'avoir laissé agir aussi facilement sur moi.

-Tout va bien, me soufflait la voix de Dante alors qu'il encercle mon buste de ses bras pour me coller plus à lui. Je renifle laborieusement contre sa chemise qui doit coûter des centaines d'euros. Plus rien ne va vous arriver Gemma. Je ne laisserai plus personne poser une seule main sur vous! Sa voix est si douce que je me laisse bercer par sa mélopée verbale, je laisse mes paupières se fermer avant de sombrer dans des songes qui me ramènent au meurtre de mes parents.

Flashback

-Écoute moi attentivement ma puce, déclarait ma mère en regardant par dessus son épaule. Tu vas rester ici, surtout ne fais aucun bruit malgré tout ce que tu verras. Ne crie pas, ne pleure pas, fermes les yeux avec bibi contre toi et quelqu'un viendra te chercher.

-Maman, renifles-je sous le baiser rempli d'amour qu'elle m'offre avant de refermer les portes de mon armoire. Je serre fortement Bibi contre mon coeur tout en fermant les paupières.

Les bruits de pas suivis de deux corps jetés au sol, m'attire, calmement, je regarde à travers les petites lames de ma porte, je vois mes parents à genoux devant un homme que je vois de dos.

-Où est ce putain de dossier! Crachait il sans véhémence ni compassion.

-Nous ne l'avons pas! Clamait ma mère sous le coup que l'homme venait d elui infliger. LE sang coule des sourcils de ma maman. J'ai envie de crier mais je me souviens de ce qu'elle m'a dit. Alors je plonge mes lèvres contre bibi, mon ours en peluche, hoquetant par les deux coups de feux qui retentissent dans ma chambre. Je ne bouge pas, je ferme fortement mes orbes, suppliant que mon papa ou ma maman viennent me chercher là où ils m'ont cachés.

Des voix traversent la porte de ma chambre, je renifle fortement quand ma barrière de protection s'ouvre, je ne dis rien, j'ai peur, le jeune homme qui me fait face se place devant moi m'empêchant de voir le corps de mes parents gisant au sol, mais il est trop tard, je les ais déjà vus.

Bibi est là contre moi, alors je sais que je ne crains rien, car bibi est mon protecteur, mon héros, mon meilleur ami. Je reconnais l'ami de papa qui s'approche du jeune homme. Il me sourit malgré que son regard soit triste.

-Sors là d'ici fils! Préconise t'il en posant une main sur l'épaule du jeune homme qui acquiesce en me souriant.

Lentement tout en s'assurant que je ne prenne pas peur, il me tend la main, une main que je saisis sans réfléchir. Ce jeune homme m'inspire la confiance, la gentillesse, alors je le laisse me prendre dans ses bras calant mon visage contre son cou tout en maintenant mon crâne de sa main, rien n'est brutale, tout est si tendre de lui, que je laisse bibi venir se coller lui aussi contre la peau du jeune homme.

Tendrement, il me dépose sur un tabouret loin de le scène morbide qui gît dans ma chambre, il me demande mon prénom, reniflant toujours, je lui offre sa réponse, Gemma c'est ainsi que je me nomme. Il me sourit encore et me caresse la joue de sa main, il est si gentil, si prévenant envers moi, j'aurais aimé qu'il soit mon grand-frère.

Je pleure en baissant le visage avant qu'il ne glisse un doigt sous mon menton pour que je puisse avoir mes orbes à la hauteur des siennes.

-Je suis toute seule maintenant, sangloté-je alors qu'il essuie mes larmes de son pouce.

-Je serais là Gemma, je serais toujours là! Je t'en fais la promesse solennelle. Je n'ai que dix ans mais ses paroles s'incruste dans mon crâne, s'imprègne dans mon âme. Je sens que ce jeune homme dégage un aura de bienveillance, de bonté. Son père approche à nos côtés.

- Tu vas l'emmener à cette adresse, sa grand-mère l'attend. Il avait parlé calmement, bercé par une douceur dans sa voix qui m'apaise. Comme toute les fois où l'ami de papa venait à la maison, il était toujours gentil avec moi. J'aime beaucoup Ricardo, il a toujours fais preuve de gentillesse envers papa et maman.

Le jeune homme me prend de nouveau dans ses bras en prenant soin de caler mon visage contre son cou. De nouveau, je blottis Bibi contre lui sans jamais le lâcher.

-Dante, Entonne Ricardo avant de venir vers nous et poser un baiser sur mon front. Prends soin d'elle, fils! Murmurait il en m'offrant un visage de tendresse, de bonté.

Fin du flashback.

Je me redresse le souffle court, ma vue est flou, embrumé par les souvenirs qui me sont revenus. Je tente de m'extraire du lit qui maintient mon corps enfermé par la lourde couette qui me recouvre. J'ai besoin de savoir, de comprendre. J'ai besoin de trouver des réponses aux questions qui envahissent mon esprit.

Je pose enfin mes pieds au sol quand mon regard se pose sur Dante qui me regarde étrangement.

-Comment se prénomme votre père? Questionnais-je le timbre brisé.

-Ricardo, rétorque t'il sans jamais bouger de sa place. Ses yeux plissés, m'observe, m'étudie, il tente de trouver la raison de ma question, mais pour moi, tout devient si limpide que mon corps se met à trembler.

-Gemma, vous allez bien? Sa voix suave, agrémenté d'un timbre rauque me fait réaliser que je dois me méfier de l'homme qui m'a envoyé deux fois vers des agressions et qu'il est celui qui me retient contre ma volonté..

   Il n'est plus le jeune homme adorable que j'ai connu, il est devenus un homme froid, austère et sans cœur. Je me résigne à garder mon souvenir pour moi, à cacher ma découverte. Je ne suis plus la petite fille qui lui avait donné sa confiance, celle qui avait crû en ses paroles de promesse. Où était-il quand ils m'ont agressés, quand ils ont déchirés mes vêtements dévoilant mon corps à leurs orbes, et où était il quand ils se sont amusés à me brûler avec cette barre en ferraille qu'ils ont chauffés à blanc avant de la coller dans le bas de mes reins, où était il quand j'ai hurlé par la souffrance que ces êtres qui étaient sous l'emprise de la drogue et de l'alcool m'ont infligés. Il n'était pas là, j'étais seule à subir la violence d'adolescents qui se disaient mes amis, qui se sont vengés pour la seule raison, d'avoir ce soir là, refusé les avances de mon petit copain, le leader de leurs bandes.

L'italienWhere stories live. Discover now