Chapitre 6

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 Pablo me laisse entrer en première par l'entrée de service, je marche en découvrant la beauté du lieu, tant de gravure au mur, tant de fresques anciennes, j'admire le charme qui en découle.

-Ania je suppose? Me demandait une femme au charme ravageur.

J'acquiesce en lui offrant un sourire peu sincère.

-Je suis Lina, gouvernante en cheffe. Je suis celle qui octroie les étages, prépare vos plannings etc.. me précisait elle en laissant son stylo glisser sur une feuille. Parfait! Clamait elle en m'offrant le papier. Vous serez au dernier étage en binôme avec Jessy. Vous Ania, vous aurez suite nuptiale, à ces mots, je souris intérieurement, mets toi là bien profond «patron» pensé-je intérieurement, ainsi que la chambre qu'occupe un haut placé, discrétion et faites vous invisible!

-Bien madame, déclarais-je en restant droite.

-Qu'attendez-vous? Me demandait froidement Lina.

-Je ne sais pas où aller! Honteuse de dire cela, je laisse lascivement retomber mes bras le long de mon corps. Je sens que ma fin est proche, jamais je n'aurais sa satané clé USB mais à la place, une balle entre les deux yeux.

-Suivez-moi! Je me presse d'écouter toutes les directives qu'elle me balance en trente seconde, au détour d'un couloir, une blonde au corps de rêve et mâchouillant un chewing-gum d'une façon outrageuse attend une main posée sur sa hanche. Ania, je vous présente Jessy. Elle va vous emmener chercher votre chariot. Et Jessy, annonçait elle à l'intéressé qui fait éclater sa bulle en portant un regard de dégoût sur moi. Faites en sorte d'expliquer les produits à Ania! Concluait elle en s'éclipsant derrière une porte.

-C'est simple, tu sais lire, je réponds par l'affirmative, eh ben tu lis les modes d'emplois et tu sauras quel produit va pour quel endroit! C'est pas compliqué, me balançait elle en me montrant mon chariot, je reste étonnée par l'ampleur de la bête qui me fait face. Active, j'ai pas que ça à faire moi! Me crachait elle au visage tout en appuyant sur le bouton de ascenseur qui s'ouvre devant nous. Ici, ascenseur personnel, tu n'as pas le droit de prendre celui des clients.

-Ok, disais-je observant les chiffres défiler sur l'écran. Nous avons un temps à respecter pour le ménage?

-Tu as la nuptiale, quarante cinq minutes, et j'espère pour toi qu'elle n'est pas occupé! Ricanait elle en me donnant un badge. C'est un pass, il te permet de rentrer dans toutes les chambres, ne le perd pas! Concluait elle en s'extirpant de cette boite derrière son chariot. Je sors à mon tour observant ma feuille pour découvrir que la chambre nuptiale est au fond à droite.

Je pousse lamentablement mon chariot jusqu'aux portes de la suite qui trônent en maîtresse dans ce bout de chemin aux teintes romantiques. Je tente désespérément à faire fonctionner le pass quand je réalise que je le scanne du mauvais sens. L'erreur réparée, j'entends le déclic qui me signale l'ouverture.

Timidement, j'entre dans le long couloir la bouche grande ouverte, je suis littéralement sous le charme de ce lieu. L'accueil se fait par deux cupidons qui laissent tomber de leurs mains de longues fleurs rouges, elles laissent émaner de leurs pétales une substance enivrante, avec un doux plaisir, j' hume l'odeur tout en fermant les yeux. Je découvre un endroit où le romantisme embaume chaque recoins de cette suite. Des fleurs que je ne connaissais pas malgré mon métier attisent ma curiosité, je les observes, les détails avec minutie, voulant les ancrer dans ma mémoire et pouvoir un jour, les révéler au sein de ma boutique.

Je continu mon ascension, la salle aux teintes blanche et beige me dévoile une table aux douze couverts, je reste surprise de la grandeur de cette pièce, mon magasin rentrerait ici sans problème.

-Vise moi le luxe! Soufflais-je en tournant sur moi-même. Je glisse mon doigt sur la commode centré sur le mur entre deux grandes baies vitrées. Pas un grain de poussière, rien, je me positionne au milieu de la pièce les deux mains sur les hanches. Gemma, même si c'est plus que propre, il faut bien que tu fasses quelque chose! Qui te dis qu'ils n'ont pas placé un quelconque truc pour voir si tu as épousseté. Avouais-je à haute voix. Allez au boulot, tu as une dette imaginaire à rembourser! Seule au milieu de ce lieu aux charmes ravageurs, j' explose de rire avant de terminer par des larmes incontrôlables.

Je tente de me ressaisir en inspirant profondément, je guide mes pas vers la salle de bain qui est d'une beauté à en couper le souffle, faites de marbre, le lavabo incrusté dans du granit nous appel à la luxure, la baignoire ovale et le jacuzzi n'arrivent même pas à combler l'espace. Le jacuzzi me rappel la raison de ma présence. Je cherche le joint défaillant que je finis par trouver. J'exécute les commandes que le diable m'a expliqué dans la voiture mais quand j'ouvre et que la trappe s'offre à moi, je constate que rien ne se trouve dans ce lieu.

Une panique étouffante envahit mon épiderme, je ne sais pas comment faire, ni agir. La voix de Jessy résonne dans la suite!

-Ania, tu as finis? Bordel je n'ai même pas commencé, pensais-je en moi tout en m'empressant de refermer la faïence, je suis là depuis à peine dix minutes. Tu devrais déjà être en train de te rendre à l'autre suite! M'annonce t'elle. Oh je vois, clamait elle à ma hauteur. Tu as perdu la notion du temps et j'ai fais pareille la première fois. Cette chambre dégage un tel charme qu'elle nous fige dans le temps. Je l'observe sans rien dire avant qu'elle ne reprenne, il y a une rumeur qui dit que cette suite n'a pas été loué depuis de très longues années, qu'ici, un homme aurait tué le meurtrier de sa femme, alors que ce tueur,était ici en lune de miel.

-Jessy, il ne faut jamais prendre au sérieux les rumeurs de couloirs. Cela n'apporte rien de bon. Et si cette rumeur dit vrai, je comprends parfaitement le geste de l'homme, je pense que j'aurai, moi aussi tué le responsable de la mort de mon mari!

-Hâte toi à rejoindre ta deuxième chambre! Grondait elle en éclipsant tel un fantôme. Je m presse de rejoindre mon chariot, la boule au ventre de ne pas avoir trouvé cette satané clé USB, j'ai fait tout ce qu'il m'a demandé et elle n'était pas là, je supplie le dieu de la compassion, et tous les autres pour qu'ils me viennent en aide afin que «le patron» puisse me croire sans m'en tenir responsable. Avant de repartir, j'observe une dernière fois la suite.

-j'espère que vous avez trouvé la paix en tuant l'être qui vous a arraché le bonheur, déclarais-je à haute voix au milieu du couloir entre les deux cupidons.

L'italienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant