INDUSTRY BABY - sera en version papier

Chapitre 9

Le taxi s'arrêta à l'entrée de la rue située derrière le quartier de travail.

-          Cinq reichsmarks mademoiselle, dit le chauffeur

Gudrun déposa les quelques pièces dans la main de l'homme avant de descendre du véhicule. Elle lissa rapidement sa robe et souffla un grand coup. La jeune fille avait comme prévu dit aux Hermann qu'elle allait passer la soirée chez Vaughn et cela n'avait pas l'air de les déranger puisque son amie était une aryenne. « J'espère qu'ils n'essayeront pas de vérifier » pensa-t-elle en se mordant la lèvre. Elle sortit de sa manche le morceau de papier qu'elle avait retrouvé dans son sac en arrivant chez elle.

La porte blanche au 5ème étage de l'immeuble blanc derrière le quartier de travail.

A ce soir,

Maxime

Un sourire se dessina sur le visage de la jeune fille en voyant l'écriture du jeune homme. « Evite de raconter n'importe quoi comme tu l'as fait au moment où il t'a invité » se dit Gudrun. Elle replia le papier et commença à avancer dans la rue. Le soleil tombait à l'horizon, colorant le ciel d'une couleur orangée. La jeune fille trouva l'immeuble mentionné dans le message de Maxime et poussa la lourde porte en bois gravée. Gudrun déboucha sur un le rez-de-chaussée spacieux. Le sol était fait d'un carrelage en carreaux bleus et blancs et une grande plante verte se trouvait de chaque côté de la porte. La jeune fille avança lentement vers les grands escaliers encadrés de grandes rampes en bois vernis. « 5ème étage » se rappela la jeune aryenne. Quelques minutes plus tard, elle se trouvait devant une grande porte surmontée du numéro 7 et portant les inscriptions 7 rue des Lilas.

« 7 rue des Lilas » répéta la jeune fille dans sa tête. Elle ouvrit de grands yeux. L'adresse était la même que celle donnée par la femme de ménage ! Gudrun avala sa salive. « Comment est-possible ? » se demanda-t-elle, « Maxime n'a pas le même nom de famille... ». Elle appuya timidement sur la sonnette située à côté de la porte. Trois secondes de silence s'écoulèrent avant que la jeune fille entende des pas de l'autre côté. Une clé tourna dans la serrure et la porte s'ouvrit sur madame Sassier. Gudrun fit un pas en arrière de surprise.

-          Gudrun ! s'exclama la femme, comme je suis heureuse de te voir ! C'est donc toi l'amie que mon fils a invitée pour le dîner !

« Mon quoi ? » fit Gudrun dans sa tête, hébétée. Madame Sassier, la femme qu'elle avait humiliée et moquée dans le salon des Hermann la première fois qu'elle l'avait rencontré, mais aussi la femme qui l'avait entendu se faire frapper par son père adoptif était la mère de Maxime !

-          Bonjour, répondit la jeune fille en essayant de camoufler sa gêne

-          Entre donc ! invita la femme, Maxime est au salon !

Gudrun fit quelques pas en avant et pénétra dans l'appartement. Une douce odeur d'orange flottait à l'intérieur. Le mur étaient blancs et le sol d'un parquet correctement ciré.

-          Pas la peine de retirer tes chaussures, dit madame Sassier, ne t'en fais pas !

La jeune fille hocha la tête. Madame Sassier la guida vers le salon où Maxime était installé, lisant un livre dans le canapé. Gudrun remarqua qu'il ne portait plus l'étoile. Le jeune homme leva la tête et son visage s'illumina. Il posa sa lecture et se leva pour rejoindre son invitée qu'il prit par les mains. Les deux jeunes se firent la bise.

-          Tu as trouvé mon message, dit le jeune homme en lui lâchant les mains

-          Oui, répondit la jeune fille en hochant la tête