Chapitre 34

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- Nous viendrons vous rechercher demain pour l'heure de votre procès, dit l'officier de police en ouvrant une porte de cellule pour pousser Gudrun à l'intérieur

- Bonne nuit, dit l'autre policier avant que son collègue ne referme la porte

Une clé tourna dans la serrure et les pas des deux hommes s'éloignèrent dans le couloir. Gudrun resta immobile et balaya sa minuscule cellule du regard. Eclairée à l'aide d'une faible lueur jaunâtre qui émanait d'une ampoule suspendue au plafond, la pièce ne disposait que d'un matelas terne posé à même le sol rugueux de la même texture que les murs et d'une petite table de bois légèrement gondolé qui se trouvait à côté de la lourde porte de métal.

Gudrun poussa un soupir. Que devenaient Maxime et les autres ? Où étaient-ils à cet instant ? Avait-t-elle fait le bon choix ? Des milliers de questions se mirent à la submerger. La jeune fille avança vers son matelas sur lequel elle se laissa tomber, entendant les quelques ressorts s'enfoncer. Gudrun grimaça et s'installa sur le dos, les yeux rivés sur le plafond qui arborait une longue tâche verdâtre qui lui fit tourner de l'œil.

Elle ferma les yeux pour essayer de ne plus penser à rien. Soudain, une clé tourna à nouveau dans la serrure de la porte. Les policiers avaient-ils décidés de la libérer ?

La porte s'ouvrit sur l'homme au grain de beauté qui pénétra en silence dans la cellule, un plateau à la main qu'il vint déposer sur la table de bois avant de regarder longuement la jeune fille.

- Un problème ? demanda-t-elle méfiante

L'homme ne répondit rien et se mit en position assise sur le sol de la petite pièce.

- Tu me fais penser à quelqu'un, lâcha-t-il après quelques secondes

Gudrun se tourna vers lui d'un air intrigué, le cœur palpitant. L'homme au grain de beauté semblait perdu dans ses pensées.

- Tu me fais penser à elle, continua-t-il

- C'est qui elle ? demanda la jeune fille

- La femme dont j'étais amoureux il y a quelques années, répondit l'homme, elle te ressemblait beaucoup.

- Vous ne l'aimez plus ?

Un silence pesant s'installa, faisant regretter sa curiosité à Gudrun. La jeune fille se tordit les mains.

- C'est plus compliqué que ça, souffla l'homme, elle est décédée.

- Toutes mes condoléances, fit Gudrun en baissant les yeux

La jeune fille se sentait penaude.

- J'avais eu une fille avec elle, reprit l'homme au grain de beauté, mais j'ai pris peur ma mon jeune âge ? J'avais vingt ans... Depuis j'ai une nouvelle femme avec qui j'ai un petit garçon de huit ans, mais... je ne les ai jamais oubliées.

- Vous savez ce qu'est devenu le bébé ? interrogea Gudrun

Son interlocuteur secoua la tête.

- Malheureusement non, dit-il, je ne sais pas où elle est... Peut-être un jour j'aurai la chance et le bonheur de la rencontrer ? Mais elle ne me reconnaîtrait pas, ...ma fille aurai eu dix-huit ans cet année !

- C'est triste... souffla Gudrun

L'homme hocha la tête en glissant une main dans la doublure de son costume.

- Voilà une photo de ma fille, dit-il en tendant un morceau de papier jaunie à la jeune fille qui s'en saisit pour le déplier

Son cœur s'arrêta à la vue du nouveau-né. Cette photo, elle l'avait déjà vue : c'était la photo de son dossier ! L'enfant perdu dont parlait l'homme au grain de beauté, c'était elle ! Son interlocuteur n'était personne d'autre que... Pâris Fischer !

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