INDUSTRY BABY - sera en version papier

Chapitre 17

La jeune fille marchait dans la forêt. Une forêt inconnue qu'elle n'avait jamais vue et où les arbres étaient couverts de petites fleurs blanches. Elle ne comprenait pas où menait le sentier sur lequel elle se trouvait, ni comment elle était arrivée là. Même pas un souvenir ne lui venait. Soudain, elle entendit quelque part quelqu'un crier son prénom, comme pour essayer d'attirer son attention.

- Gudrun ! criait la voix qui était celle d'une femme

La jeune fille commença à regarder autour d'elle mais ne vit personne. La voix continuait de l'appeler mais il lui était impossible de dire la moindre chose pour lui répondre. Une femme vêtue d'une robe claire arriva soudainement devant elle. Gudrun la regarda en essayant de la reconnaître sans y parvenir. La femme, qui était coiffée de longs cheveux blonds tressés la regarda avec un regard remplit de tendresse.

- Je t'ai enfin trouvé, dit la femme en souriant

Gudrun ne comprenait pas mais remarqua que les traits de l'inconnue étaient plutôt ressemblants au siens.

- Qui êtes-vous ? demanda celle-ci

La femme ne fut pas surprise de sa question.

- Tu comprendras plus tard, répondit-t-elle d'un ton calme, au moment venu

- Mais...

L'inconnu posa un doigt sur ses lèvres.

- Ne dis rien, fit-elle, tu as énormément de choses à découvrir prochainement, et cela en fait partie. Mais... Je ne souhaite te demander qu'une seule chose.

Gudrun resta silencieuse et attendit de voir ce que la femme blonde allait lui dire.

- Promets-moi de faire attention, demanda-t-elle de sa voix calme, ils sont dangereux et sadiques... Ne sous estimes jamais ce qu'ils sont capables de faire.

- Madame, dit Gudrun, qu'entendez- vous par « ils » ?

La femme ne répondit rien et prit le visage de la jeune fille entre ses mains.

- Tu es si belle, dit la femme, tu ressembles... à ta mère.

Le décor s'effaça petit à petit et devint de plus en plus flou jusqu'à disparaître entièrement.

Gudrun se redressa brutalement dans lit et passa la main sur son front. La forêt, les arbres fleuries et la femme blonde n'étaient qu'un rêve. La jeune fille essaya de calmer sa respiration et observa autour d'elle. Les éléments revinrent un à un dans son esprit : après être allée écrire sur les murs de la ville, elle était rentrée chez les Hermann, s'était rapidement changée et mise directement au lit. Il n'y avait jamais eu de femme inconnue au milieu d'un sentier d'arbres en fleurs. Gudrun tendit le bras pour se saisir du verre d'eau posé sur sa table de chevet. Elle but quelques gorgés et reposa le récipient avant de se laisser tomber sur le dos.

L'image de la femme lui revint en tête. « Je l'ai déjà vue » pensa la jeune fille. Cette femme qu'elle avait vu apparaître dans son sommeil lui était étrangement familière : Gudrun était persuadée l'avoir déjà vu, mais sans parvenir à se souvenir quand. « Tu es sotte, rendors-toi, cette femme n'existe que dans un rêve qui t'a perturbé » se dit-elle pour tenter de se convaincre de penser à autre chose. Cette tentative fut sans appel : plus elle se concentrait pour chasser la femme de sa tête, plus elle y pensait. Soudain, les dernières paroles qu'elle avait entendues avant de se réveiller vinrent bousculer ses pensées déjà tourmentées.

« Tu ressembles à ta mère ».

Tout s'emboîta telles les pièces d'un puzzle qu'on avait tenté d'éparpiller afin de ne plus pouvoir le refaire puis miraculeusement retrouvées.