Chapitre 15

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Matisse et Vaughn étaient assise dans l'herbe contre la haie de verdure située devant l'entrée du cabanon dont la porte s'ouvrit sur Gudrun et Maxime qui s'avancèrent dans leur direction.

- Ah enfin ! s'exclama Matisse, vous avez mis du temps !

Vaughn lança un regard en direction de Gudrun qui se demanda si son amie avait entendu leur conversation.

- On y va ? Il fait de plus en plus nuit ! fit Matisse en se remettant debout

Les quatre jeunes traversèrent la haie dont les buissons avaient été quelque peu écartés ou pliés par la venue des visiteurs. Une fois de l'autre côté, ils prirent le chemin du sentier forestier. Une chouette hulula non loin de là et un battement d'aile se fit entendre. Gudrun sentit Maxime lui prendre la main, ce qui la rassura car elle pouvait savoir où il se trouvait malgré le noir qui commençait à les entourer.

- J'ai hâte de voir les lumières de la ville, lâcha Vaughn, j'ai l'impression d'être oppressée par la nuit !

Le ton de la jeune fille marquait bien qu'elle était inquiète. Un craquement se fit ouïr à quelques mètres.

- Pas de panique, dit Matisse, ça doit être un animal !

- Pardon ? Un animal ? répéta Vaughn, un énorme sanglier tu veux dire !

Gudrun se mit à imaginer l'animal cité par son amie foncer à leurs trousses. Le groupe continua d'avancer et la jeune fille priait pour rejoindre la fin du sentier au plus vite. Elle serra la main de Maxime dans la sienne. Soudain, un deuxième craquement, plus fort et plus près, se fit entendre à nouveau. Matisse s'arrêta net.

- Chut ! fit celle-ci en regardant autour d'elle malgré le noir

- Tu ne verras rien, dit Vaughn, on...

Alors que la panique commençait à se répandre au sein du petit groupe, un buisson commença soudainement à s'agiter et une masse noire et blanche en sortie. Gudrun lâcha la main de Maxime et plissa les yeux pour essayer de distinguer l'animal qui se trouvait devant eux. Matisse se mit à rire.

- C'est un blaireau ! dit-elle, on a eu peur pour rien !

Maxime ria à son tour. L'animal traversa le sentier avant de pénétrer dans un autre buisson.

Environ une dizaine de minutes plus tard, les quatre amis se trouvait enfin dans la rue des Aulne, éclairée par ses lampadaires. Il n'y avait ni passants ni bruit et la ville avait l'air d'être plongée dans un profond sommeil.

- Je vis avec ma mère a seulement quelques rues d'ici, fit Matisse en rompant le silence

- Je ne pourrai pas rester avec vous, répondit Maxime, j'ai promis à ma mère de rentrer pour la nuit !

- Ce n'est pas grave ne t'en fais pas, le rassura Gudrun même si la jeune fille aurait préféré qu'il reste encore auprès d'elle

- Faites bien attention, dit le jeune homme en s'adressant aux trois filles

Il se tourna ensuite vers celle qu'il aimait et lui déposa un baiser sur les lèvres.

- A demain, lui dit-il en la regardant avant de s'éloigner

Ils n'avaient rien prévu mais ces derniers mots sonnaient comme une invitation à se voir. Gudrun se mit à sourire.

- Vous êtes mignons, dit Matisse en lui faisant un clin d'œil

Une fois Maxime partit, les trois jeunes filles prirent le chemin de là où vivait Matisse. Comme celle-ci l'eut dit plus tôt, deux rues plus tard, elles s'arrêtèrent devant un petit pavillon aux murs de couleur rose pâle. Matisse grimpa sur le muret et sauta de l'autre côté.

- Attendez-moi ici, dit la jeune fille en glissant une de ses mèches noires échappée de son chignon derrière son oreille

Gudrun hocha la tête et regarda sa nouvelle amie tourner une clé dans la serrure du petit bâtiment avant de s'engouffrer à l'intérieur. Une lumière s'alluma et Matisse réapparut près de cinq minutes plus tard. Elle tenait un sceau, quelques pinceaux larges et trois pulls noirs à capuches. La jeune fille déposa son matériel sur le muret pour passer à nouveau sans être encombrée.

- Tenez, fit Matisse à l'intention de Vaughn et Gudrun, enfilez-les pour masquer un peu vos visages !

Elle leur lança à chacune un des vêtements qu'elle avait rapportés.

- C'est pour homme, précisa-t-elle, mais c'est un détail !

Gudrun tourna l'habit entre ses mains. Long, large et sombre. La jeune fille l'enfila et mit la capuche sur sa tête. Celle-ci lui retombait légèrement sur les yeux, mais sans l'empêcher de voir ce qui l'entourait. Matisse enfila également le sien.

- Tu veux qu'on porte ça ? demanda Vaughn en riant, on dirait les tenus de monsieur Bauer pour le jardinage !

Matisse, qui ne savait pas qui était monsieur Bauer, lança un regard de questionnement à Vaughn.

- Son père adoptif, dit Gudrun à la place de son amie

- Il porte ça pour planter les navets et les topinambours, ria Vaughn

Un sourire amusé se dessina sur le visage de leur amie.

- Je vois, dis celle-ci

Vaughn enfila le pull à capuche et mit ses cheveux vers l'arrière. Comme ils ne lui arrivaient qu'aux épaules, plusieurs mèches revinrent rapidement vers l'avant.

- Au moins, dit-elle, si on se fait voir, personne ne devinera qu'il s'agit de nous !

- C'est justement le but ! répondit Gudrun en lui donnant une tape amicale sur l'épaule

Matisse se saisit de son sceau de peinture et donna un pinceau à chacune de ses amies.

- On est prêtes, dit-elle en levant le pouce d'un air satisfait

Les trois jeunes filles prirent, capuches noires sur la tête et pinceaux à la main, le chemin de la grande rue piétonne afin de mener, ensemble, la première action de leur révolte contre les centres. 

INDUSTRY BABY - sera en version papierМесто, где живут истории. Откройте их для себя