Chapitre 32

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La nuit était tombée depuis déjà un moment quand les trois jeunes passèrent la porte du cabanon. Lars et Mina se trouvaient assis et somnolaient légèrement contre un des murs. Réveillée par les bruits de pas, Mina ouvrit les yeux.

- Qui va là ? demanda-t-elle dans l'ombre

- C'est nous ! répondit Gudrun, on a... Mis plus de temps de prévu !

- Purée ! fit Lars, on s'est fait un sang- d'encre ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? On a pensé qu'ils vous avaient arrêtés !

Gudrun cligna plusieurs fois des yeux, comme bousculée par le flot de question de Lars.

- C'est ce qui ai failli arriver ! répondit Maxime à sa place

- Nan mais vraiment ! reprit Lars, Jufarr et deux autres darons se sont ramenés en ville pour chercher notre point de rendez-vous ! Pour arrêter la révolte !

- C'était sûr... souffla Gudrun, ils nous ont coursé en voiture ! Sauf que nous, on a fini en tonneau au milieu des arbres !

- En soit, dit Maxime, j'ai voulu faire demi-tour d'un seul coup mais on s'est fait happés dans la pente !

- Voilà qui explique tout, dit Matisse avec un rire crispé, mais au moins on est en vie !

- Vous pensez vraiment que si on est recherché comme ça, fit Mina, c'est une bonne idée d'aller au bal ?

- Le bal est obligatoire ! dit Lars, on aurait des ennuis si on n'y va pas !

- On a des ennuis dans tous les cas !

- Ca leur montrerai qu'on a rien à se reprocher, lâcha Gudrun, et qu'on a pas peur d'eux.

Ces paroles étaient sorties comme ça de la gorge, comme si c'était le subconscient qui commençait à vouloir prendre le dessus.

- Voilà ! C'est exactement ça ! s'exclama Maxime, et juste après, boum ! Ils ne verront rien venir, enfin, rien venir aussi vite !

- Mais... dit Mina, et s'il tente de nous arrêter pendant le bal ?

Gudrun secoua la tête. Même avec toute la volonté du monde, les travailleurs du centre ne pourront strictement rien tenter en public, car, comme l'a dit monsieur Hermann à la radio, les centres n'existent pas.

- Non, répondit la jeune fille, ils essayent de nier leur organisation à la radio, alors ce sera de même devant du public !

- C'est vrai que tu as raison, fit Mina au bout d'un court silence

Après avoir passé la nuit dans le petit cabanon forestier, le petit groupe fut réveillé par la lumière du soleil au travers de la petite fenêtre avant de chacun retourner chez soi attendre l'heure de se rendre au bal. Ils avaient convenu se retrouver devant la salle des fêtes et de se mêler à la foule comme si de rien était, en incluant Matisse, bien qu'elle ne faisait pas partie des élèves de leur lycée. Mais avant ça, il fallait rester caché et ne donner aucun signe de vie. Gudrun se hâta de regagner la maison de sa grand-mère.

La journée passa rapidement tant la tension était palpable dans l'esprit de la jeune fille. L'intégralité du plan était montée, il ne restait plus qu'à l'exécuter. Après avoir quitté le bal, le groupe se rendrait immédiatement dans les environs de la place du centre de la ville d'où débuterait la grande marche de la révolte, jusqu'au bureaux des centres qui seraient détruits.

Gudrun coiffait ses longs cheveux blonds assises devant le miroir de la salle de bain de Maryse Fabre. La jeune fille était vêtue d'une robe noire légèrement satinée que lui avait prêtée sa grand-mère.

INDUSTRY BABY - sera en version papierWhere stories live. Discover now