Monsieur Jufarr entra rapidement dans la salle de classe sans prendre la peine de saluer les élèves qui se trouvaient assis devant lui. L'homme balança sa sacoche de cuir brun sur son bureau et vint se planter devant le tableau.
- Nous attendons le directeur, dit le professeur d'un ton fermé, que je ne vous entende pas.
Gudrun se tourna vers Lars qui lui lança un regard inquiet. Vaughn, assise derrière eux, semblait partager leur crainte. Soudain, quelqu'un frappa à la porte, que monsieur Jufarr se pressa d'ouvrir.
Le directeur fit son entrée, accompagné d'un autre homme entièrement vêtu de noir. Tout deux vinrent se placer devant le tableau noir.
- Bonjour à tous, dit le directeur
Gudrun remarqua de la colère dans de regard de l'homme, comme s'il pouvait exploser à tout moment.
- J'aimerai vous informer que quelque chose de très grave durant la nuit de samedi à dimanche, continua-t-il, des... Activistes si l'on peut utiliser ce terme, se sont permis d'aller peindre des inscriptions assez problématiques pour notre gouvernement.
Gudrun sentit son sang ne faire qu'un tour.
- Sachez que, fit le deuxième homme, ceci ne peut absolument pas être cautionné ! Ces personnes qui ont gravement dégradé les infrastructures de la ville...
- Oh, c'est bon ! fit la voix de Vaughn, c'était trois phrases !
Gudrun eut l'impression que son cœur venait de s'arrêter de battre. Pourquoi Vaughn avait-elle dit ça ? La jeune fille se tourna vers son amie qui fixait l'homme d'un air de défi.
- Je les ai seulement vu en venant ce matin, reprit celle-ci, et je trouve que ce n'est oas la peine de faire cela pour trois phrases.
Elle avait accentué le ton sur ces deux derniers mots.
- Je ne vous ai pas demandé votre avis, répondit l'homme d'un ton plus que glacial
Vaughn avala sa salive et Gudrun se retourna pour faire à nouveau face au tableau. Son amie avait eu de la chance.
- Reprenez Vandam, souffla monsieur Jufarr
Vandam.
Gudrun ouvrit de grands yeux en prenant soin de baisser la tête pour ne pas attirer l'attention.
Vandam.
C'était celui qui avait participé au meurtre de sa mère. Elle jeta un regard vers Lars qui semblait tout aussi bouleversé.
- Ces histoires d'usines à bébé... dit Vandam, ce n'est absolument pas ce que vous pouvez croire !
« Mais oui bien sûr » pensa Gudrun.
- Donc faites attention à ce que vous entendez et décidez de croire, ajouta monsieur Jufarr, beaucoup de balivernes doivent circuler en ce moment.
Le directeur toussota et fit craquer les articulations de ses doigts.
- J'aimerai que qui que vous soyez, dit-il au bout d'un moment, si vous voyez ou entendez quelque chose qui pourrait nuire au gouvernement, ou alors que vous veniez à surprendre quelqu'un entrain de faire quoi que ce soit de similaire à ce week-end... Dénoncez-le.
- Oui... dit répondit Vandam, dénoncez-le. Il est important que les personnes tentant d'affecter le fonctionnement de notre société soit punis.
Le silence s'installa dans la classe.
- Si vous le faites, reprit le directeur, nous saurons vous récompenser de manière très correcte. Merci beaucoup.
Il serra la main de monsieur Jufarr, qui serra ensuite celle de Vandam.
- Merci Hans, dit ce dernier à voix basse
- Bien à vous, répondit le professeur en inclinant la tête
Une fois les deux hommes furent sortis de la salle, le professeur frappa plusieurs fois dans ses mains pour ramener l'attention sur lui.
- Bon très bien ! fit-il en élevant sa voix, sortez vos affaires !
Gudrun se pencha pour saisir son cahier de physique-chimie dans son sac. La jeue fille rpofita de l'occasion pour glisser quelques mots à Lars.
- Monsieur Jufarr travail pour eux ! fit-elle
- C'est bien ce que je pensais, répondit son ami
Il y eut un court moment de silence entre les deux jeunes.
- Tout compte fait, reprit Lars, il va falloir qu'on agisse vite.
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INDUSTRY BABY - sera en version papier
Historical FictionAllemagne 1938. Dans un pays sortant de crise, et où règne maintenant la puissance, le secret, le meurtre et le pouvoir, il y avait eux. Conçus, arrachés et élevés dans l'ombre sous les valeurs du gouvernement par des possesseurs légaux, les enfants...
