Chapitre 24

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Ils restèrent peut-être une heure, une minute ou bien même une trainée de secondes, dans une attente silencieuse portée de tout l'espoir que l'univers pouvait posséder en son sein.

Leurs respirations tremblaient dans une symphonie envieuse d'amour, le sourire aux yeux ils pouvaient voir tant l'autre vibrait d'un tourbillon d'émotions. Ils étaient si terrifiés et si fervents, si apeurés et si passionnés.

De langoureux frissons traversèrent leurs corps statiques pour venir se nicher au fond de leur cœur tandis que leurs pupilles dilatées se balançaient au plus profond de leur âme.

Les oiseaux chantonnaient gaiement et les feuilles des arbres berçaient ce doux moment. Fred eut la sensation de la revoir si fragile, si insouciante et si douce au point de la voir enroulée dans un écrin rouge et noir. Ses petites joues rougies lui indiquaient si bien le chemin convoité de sa peau et une larme d'Aphrodite roula lentement sur son visage.

Il chuchota d'une voix brisée son prénom et elle resta inerte, perdue dans ses pensées infinies. Les rayons harmonieux du soleil pénétrèrent avec une liquoreuse volupté à travers le château et la douce chaleur enveloppa leurs deux ombres. Une deuxième larme vint rejoindre la première lorsqu'il vit ce feu d'artifice lumineux et vivant au fond des pupilles caramel de sa belle.

Il avança d'un pas timide, descendant la dernière marche qui les séparait et dans un geste que nulle tendresse n'ait jamais connu, il leva sa main vers sa joue. C'était un geste inoffensif, sucré, laineux, beau, une tornade d'envie et de crainte. Puis doucement, presque imperceptiblement, ses longs doigts effleurèrent sa peau de marbre dans une spirale de soupirements.

Il n'osait presque accentuer sa douce pression, mais la mielleuse chaleur qui entourée la brune lui faisait briser ses chaines, ses principes pour ne laisser place qu'à un désir ardent, un désir frustré, un désir feutré par la peur et le manque. Il aspirait à ces passions humaines, ravageuses et souveraines et le monde le tuerait pour ses pêchers si tel est son souhait, mais emporté dans un océan d'amativité il s'empara brutalement de ses lèvres tant convoitées.

Il cercla sa taille de ses bras et la rapprocha si près de lui que son corps s'embrasa. Il l'embrassa de ses émois, à la force de ses tourments. Elle resta une trainée de seconde sans réelle réaction, surprise par ce rêve qui lui semblait si illusionniste puis avec une spontanéité qui ne lui appartenait pas, elle entoura farouchement sa nuque pour intensifier le baiser.

C'était un échange empli d'affolement, d'anxiété, de haine et de passion. Hermione emmêlait savamment ses mains dans les mèches rousses qui lui avaient fait perdre pieds une infinité de fois tandis que des larmes ravageaient son visage.

Fred sentit lui aussi les larmes dévaler ses joues, se mélangeant à leur échange charnel, puis vint poser sa main à l'arrière de la tête de la brune, la désirant un peu plus.

Il l'aimait avec une telle puissance que tout lui semblait hors de contrôle. Elle l'aimait avec une telle haine que tout lui semblait plus délicieux.

Elle laissa échapper un gémissement suave qui rendit Fred fou, en un instant elle se retrouva plaqué entre le mur et le corps brulant du jeune homme. Elle le voulait plus proche, elle brûlait d'amour pour cet être qui lui avait fait nourrir une colère assassine, malgré cela son esprit était flou. Elle ne pensait plus à rien et ne s'en souciait guère, elle ne voyait que lui, goûtait à ses lèvres dont elle désirait le nectar depuis tant, savourait son parfum qui entourée cette ronde flamboyante.

Elle glissa sa petite main sous son t-shirt et laissa échapper un sourire face au hoquet de surprise du roux. Elle se délecta de sa peau fiévreuse et traça toute sa frustration sur celle-ci du bout de ses doigts traitres. Elle voulait qu'il sente sa férocité et sa rancœur, qu'il sache ce qu'elle vivait, qu'il souffre tout autant qu'elle.

Les jolies nuances rousses. TOME 1 (Fremione)Место, где живут истории. Откройте их для себя