Les jolies nuances rousses. TOME 1 (Fremione)

Chapitre 27

Fred trainait nonchalamment des pieds, ses mains éternellement fourrées dans les poches de son uniforme. La fatigue tirait son visage pâle et les traces d'une courte nuit marquaient ses petits yeux. Ses cheveux en bataille ainsi que sa chemise maladroitement mise dans son pantalon étaient victimes d'un manque cruel de motivation.

L'horloge sonnait sa septième heure et un bayement vint détendre la mâchoire du roux qui tournait à présent dans la grande salle. Sans grand étonnement la vaste pièce était pratiquement vide, les élèves préférant profiter des samedis pour rattraper leurs heures de sommeil.

Fred avait pour habitude de faire aussi cela, mais depuis plusieurs mois, la nuit aimait lui jouer des tours et écourter son temps de repos. Mais cette nuit avait été différente, il avait eu le droit aux plus belles compagnies que la vie pouvait lui offrir, la lune, les étoiles et les beaux yeux d'Hermione.

Depuis qu'ils s'étaient retrouvés, ils avaient pour coutume de s'enfermer dans la salle de classe abandonnée chaque nuit et de discuter à en perdre tous sens. Ils apprenaient à se connaitre, à s'aimer, à savoir chaque petite parcelle que le monde ignorait.

Après le couvre-feu, Fred descendait les marches quatre à quatre sous le regard amusé de Lee, puis attendait quelques instants que sa chère et tendre ne vienne le rejoindre. Il ne prenait pas la peine de s'habiller convenablement et se contentait simplement de son douillet pyjama à carreaux. Hermione faisait de même avec sa chemise de nuit vert émeraude et son éternel châle ivoire. Leurs cheveux n'étaient pas coiffés, leurs apparences étaient au plus naturel, et cela rendait l'atmosphère si intime que Fred en rougissait.

Il aimait l'air innocent qu'elle empruntait face au ciel étoilé. Vêtue de ses petits chaussons chat, elle regardait Fred avec toute la candeur du monde avant de déposer un chaste baiser sur ses lèvres. Il aimait ça, cet état béat, cet état amoureux qui le poussait à chaque moment de sa vie à faire un pas vers elle.

Un sourire imbécile ne quittait pas son visage et il lui prenait délicatement la main pour l'emmener dans le refuge qui abritait tous leurs secrets. Les paroles valsaient entre elles, s'embrassaient et se comprenaient pendant que la cire des bougies s'écoulait lentement. La douce chaleur de la flamme animait leurs cœurs d'une joie qu'eux seuls partageaient.

Hier soir, la chanson fut la même, après être descendu sous les ricanements de son meilleur ami, le rouquin avait attendu un bref instant Hermione qui était arrivée quelques secondes plus tard, une petite moue imprimée sur le visage. Elle avait effleuré ses lèvres des siennes avant que leurs mains ne s'entremêlent pour se diriger vers leur coin d'intimité.

Ils étaient passés par les cuisines pour récupérer du chocolat et des fruits et s'étaient assis à même le sol, l'un en face de l'autre. La lune avançait doucement dans la voie lactée et leurs paroles ne cessèrent que lorsque Fred volait un affectueux baiser à Hermione.

Nul ne savait dire quelle était l'heure, buvant les mots de l'autre sous des sourires parfois timides. Tout était nouveau, un jeune amour portait par les notes sucrées de l'insouciance.

Cette nuit, alors que Fred racontait une anecdote sur sa première invention, Hermione s'était levée sous le regard intrigué du garçon, puis s'était assise entre ses jambes, collant son dos contre son torse. Tout naturellement, Fred avait encerclé le corps de la jeune fille avec ses bras et avait posé sa tête contre son épaule.

Ils étaient restés un long moment sous le crépitement de la bougie, à écouter la respiration de l'autre et à profiter de ce doux contact. Fred avait humé le parfum de lavande qui émanait d'elle et avait enfouit son visage dans sa chevelure pendant qu'elle s'était blottie un peu plus dans ses bras. Hermione avait senti les larmes monter et les laissa rouler paisiblement sur ses joues. Elle était si heureuse et si reconnaissante qu'une bouffée de joie l'avait prise dans un torrent humide.