Les jolies nuances rousses. TOME 1 (Fremione)

Chapitre 25

Hermione n'avait de cesse de repenser à cet échange si intime qu'elle avait partagé avec Fred et au goût de menthe que ses lèvres avaient. Elle était épuisée et était perdue comme jamais elle ne l'avait été précédemment.

Son premier baiser avait la saveur de l'amertume et de la frustration, encore maintenant elle ne comprenait pas quelle force l'avait fait quitter le corps du rouquin. Elle le désirait tout entier, elle en était sûre à présent, pour autant de tristes larmes menaçaient de se faufiler sur ses joues.

Jamais la confusion ne s'était à ce point emparée d'elle et elle en était effrayée. Elle savait au fond d'elle qu'elle avait atteint le point de non-retour, jamais elle ne pourrait continuer de l'ignorer, tout son être criait ses lèvres. Elle s'en mordait les doigts, elle culpabilisait de ne ressentir aucun remord.

Ce fut le plus bel instant que la vie eut pu lui faire et elle en redemandait. Subitement son estomac s'affaissa, elle craignait que son rejet fasse définitivement fuir Fred. Peut-être jamais plus il ne vaudrait d'elle, peut-être ne l'aimait-il pas assez pour supporter ses crises de troubles, peut-être ne le méritait-elle pas.

-Tu sais Hermione, décidément t'appeler comme ça n'est pas naturel, mais je pense qu'il t'aime. Je ne suis peut-être pas le mec le plus futé sur terre mais à la vue de vos deux têtes il est facile de comprendre que vous deux langues étaient en train de valser si tu vois ce que je veux dire.

-Garde tes remarques pour toi Malfoy.

-Honnêtement qu'est-ce qui te retient de retourner le voir, lui faire un magnifique câlin puis des petits gosses ensemble ?

-Tu ne m'aides absolument pas là ! Enfin tu dois bien me comprendre !

-Non justement, je ne comprends absolument pas ! Ecoute, il a fait tout son possible pour sauver tes parents, te protéger, est rester avec toi, t'a consolé et j'en passe, il te faut quoi d'autre sérieusement ?

-La confiance.

-Ouvre les yeux ! Rien n'a été fait au hasard, tu ne t'aies pas dit un instant qu'il avait pu faire ça pour ton bien.

Bien sûr y avait-elle songé, mais il était trop difficile de l'admettre. Ce baiser avait été l'événement le plus sensationnel de son existence, jamais son corps n'avait ressenti de telles sensations, tout son être avait fait l'effet d'une bombe et quelque chose d'insoupçonné c'était éveillé en elle. Elle en voulait encore, elle voulait être avec lui mais elle était retenue. Elle ignorait ce qui la poussait à battre en retraite mais elle ne pouvait se résoudre à le voir. Elle était prisonnière d'un piège dont elle en ignorait tout.

-Granger, j'essaie de te remettre dans le droit chemin alors si tu pouvais m'écouter ça me flatterait.

-Pourquoi tu m'aides Malfoy ? Pourquoi tu es là ? Pourquoi tu restes avec moi depuis quelques semaines ? C'est quoi ton problème au juste ? S'emporta-t-elle soudainement au lançant son sac à la volée. Elle était au bord de la crise d'hystérie, tout cela la rendait folle. Elle était désorientée, désaxée et complètement abimée, elle se noyait dans cette rivière dans laquelle elle nageait à contre-courant. L'air lui manquait tandis que ses poumons se remplissaient d'eau, plus rien ne lui semblait clair. Elle voulait que tout cela cesse, elle souhaitait retrouver son premier jour d'école de cinquième année et oublier tout ce qui c'était passé depuis. Elle s'était levée furibonde pour s'approcher rapidement du blond qui leva un sourcil en signe de surprise. Elle était à bout et ne supportait plus le potentiel petit jeu de son interlocuteur qui ne suivait plus ses principes sanguins depuis quelques temps.

-Pourquoi penses-tu toujours que je te veux nécessairement du mal ?

-Oh mais excusez-moi de douter de vos actes après tant d'année de haine monsieur Malfoy. S'exclama-t-elle, la voix empreint d'ironie.