CHAMBRE 325ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍ [TERMINÉ]

01 - A name, a face and a room.

- CHAPITRE UN ᵎᵎ ❞
〔 ⩇⩇ : › A name, a face and a room. ❳

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18 avril 2020, 22h37
Hôtel Levanter

« La chambre 325 s'il vous plaît.

- Tout de suite. »

Il avait les cheveux bleus. Un bleu profond, comme une nuit d'été, que l'on pourrait presque confondre avec du noir. Ça lui allait bien, était la première chose qui traversa l'esprit de Minho tandis qu'il remplissait les informations nécessaires dans son ordinateur. Han Jisung, Chambre 325. Il prit les clés et les fit glisser sur le comptoir. Le bleuté les prit et leurs regards s'étaient croisés. Quelques secondes à peine mais Minho pût sentir son ventre se tordre dans une étrange sensation.

Sa silhouette disparut bien vite derrière les portes automatiques de l'ascenseur, suivi d'un homme visiblement bien plus vieux que lui ne laissant qu'une odeur alcoolisée de cocktails et une nouvelle question pour Minho derrière lui. Une question présente depuis le début de ce petit rituel, qui se perpétuait à travers les saisons. Qui était-il ? Un prénom, un nom de famille, une chambre et un visage bien trop charmant, voilà ce qu'il avait. Ça devrait être plus que suffisant pour un réceptionniste comme lui. Après tout, il n'avait aucun droit de se mêler de la vie privée de ses clients. C'étaient des clients, rien de plus.

Minho n'était pas du genre à se mêler de ce qu'il ne le regardait pas. Il n'y voyait pas grand intérêt. Enfin c'était avant ce fameux Han Jisung. Tous les samedis, vers la même heure, il passait le tourniquet de l'hôtel et demandait la même chambre, la 325. Celle du troisième étage, loin d'être leur meilleur mais pas la pire non plus et pourtant elle coûtait une petite fortune. L'hôtel était assez luxueux, bien au-delà du budget de Minho et de la majorité des personnes de son âge ou la majorité des personnes tout court. Donc le bleuté avait de l'argent, ce qui était surprenant étant donné son apparence juvénile. Peut-être l'argent de ses parents, d'un héritage ou même des hommes qu'il amenait toutes les semaines, qui sait ? Pas Minho en tout cas. Les personnes qu'il amenait étaient différentes à chaque fois, en huit mois il ne l'avait jamais vu avec le même homme. Leurs âges variaient, parfois ils semblaient avoir le même âge, d'autres il était clair que l'écart était différent. La seule chose qui était consistante, c'était l'état dans lequel il descendait à chaque fois. Des suçons, des morsures, des bleus parfois. Minho n'était pas du genre à juger pour ce genre de choses mais parfois il se demandait comment il pouvait apprécier le moment dans ces conditions surtout avec la tête qu'il faisait tous les matins. Mais pourquoi ferait-il ça si ce n'était pas pour son propre plaisir ?