La peinture - Chapitre 2

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Le car déposa Jisung juste devant le portail menant à sa maison. Il habitait à quelques kilomètres de la ville, entouré par une forêt aux arbres denses. Il ouvrit le portillon en bois et s'avança sur le chemin en gravier. Sur sa droite, les deux voitures de ses deux parents reposaient là. Sur sa gauche se trouvait un petit jardin bien entretenu par son père, avec des arbustes, des fleurs et une petite fontaine pour l'instant éteinte. Dans le fond, on pouvait distinguer un petit potager ou des tomates rougissaient aux lueurs du soleil.

Devant Jisung, la maison en bois s'étendait de tout son long, la demeure était plutôt grande pour eux trois. Elle était très architecturale avec sa grande partie au centre, sur deux étages, avec un toit plat. La partie haute du mur était composée de fenêtre, qui laissait entrer le soleil plein sud. Deux parties rectangulaires partaient de chaque côté, avec un toit en pointe. Le tout était composé d'un bois couleur marron foncé qui se fondait bien avec les arbres environnent.

Au milieu de la maison, on retrouvait la salle à manger, cuisine et salon. Ses parents avaient élu domicile dans l'aile ouest, avec leur chambre, une salle de bains et le bureau de son père. C'est aussi là que se trouvait l'atelier de sa mère, une très grande pièce composée de nombreuses fenêtres. À l'est de la maison, Jisung y avait sa chambre ainsi que sa salle de bains. Il y avait aussi une pièce qui servait de chambre d'ami et de débarras.

Le jeune homme monta les deux marches menant à la porte et l'ouvrit à l'aide de sa clé. Comme d'habitude, seul le chien, Michi, l'accueillit en battant frénétiquement de la queue. Le malinois pouvait sembler méchant et féroce à première vue, mais en réalité c'était un vrai amour, il était très câlin et très joueur. Jisung passa bien dix minutes à caresser et dorloter le sac à puce, avant de se diriger vers la cuisine, ouverte sur la grande pièce. Il prit des gâteaux et remplit sa gourde d'eau qu'il avait vidée au cours de la journée, ensuite, il alla s'enfermer dans sa chambre. Il aimait beaucoup l'atmosphère qui émanait de la pièce.

Les deux fenêtres étaient en hauteur, sur le toit, permettant de le couper de la réalité, de ne pas voir les voitures stationnées, le jardin, ainsi que la route, au loin. Il ne voyait que le ciel et ses déclinaisons au fil des jours et des saisons. Il avait un lit deux places à baldaquin avec des montants en bois clairs, devant la porte, au milieu de la pièce, contre le mur. Des rideaux y étaient accrochés ainsi que des guirlandes lumineuses, enroulées autour des quatre piliers. Dans le fond de la pièce, on retrouvait un petit dressing, ou le mur séparait la chambre en deux. Sur les portes, deux grands miroirs étaient installés. À côté de cette petite pièce dans la plus grande, Jisung avait posé des étagères, où se trouvait tout son matériel de peinture. Le long du mur, à droite de la porte, un bureau était placé, recouverts de cahiers et feuilles de cours.

Et enfin, prenant tout l'espace vide entre le lit et le dressing, les toiles de Jisung étaient éparpillées un peu partout. À plat par terre, accrochées sur les murs, contre les murs, contre le lit, contre le dressing. Sans oublier son chevalet et son petit tabouret. Sa palette était posée sur une petite table, à côté de tubes de peintures, plus ou moins vides. On y trouvait aussi des pots avec des pinceaux, certains avec un reste de peinture séchée.

Comme tous les autres jours, Jisung balança son sac sur son bureau, poussant les cahiers et les classeurs aux passages. Il enleva sa veste qu'il jeta sur le lit. Il alluma son enceinte, posée sur sa table de chevet et mit de la musique. Une musique chill, calme, enivrante. Le brun s'assit sur son tabouret, prit sa palette dans sa main gauche et son pinceau dans sa main droite.

Et là, seulement là, il commença à peindre. Sa chambre disparue autour de lui, le toit pointu, les fenêtres entre-ouvertes, les miroirs qui reflétaient son lit, son bureau à sa droite. Tout. Tout disparu, sauf lui, la toile, ses ustensiles et la douce musique. Jisung se mit à peindre l'homme qu'il ne faisait que de représenter. Il ne savait pas où il l'avait vu ni d'où il avait bien pu l'imaginer. Ce qui est sûr, c'est que le brun adorait son visage. Avec son nez bien droit, ses pommettes marquées quand il souriait, ses deux dents de devant légèrement plus avancées que le reste, mais de façon discrète. Ses yeux en amande, d'un marron foncés qui laissait entrevoir une étoile brillante se refléter, entourés de longs cils noirs.

Paraphrénie || MinsungWhere stories live. Discover now