La vérité - Chapitre 19

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Jisung avait fini sa conversation avec son père. Il avait réussi à la convaincre de ne pas retourner voir le psychologue, malgré son état déplorable. Jisung n'avait pas trop envie de tout raconter, de dévoiler son secret, l'existence de Minho. Une fois le père de famille partit, Jisung se recoucha, non sans douleur. Il n'arrivait pas à croire ce que le quadragénaire lui avait dit. Il lui avait indiqué que son frère le frappait, mais ce n'était pas possible. Jisung n'avait que les flash-back comme souvenir de lui, mais il savait qu'il n'était pas méchant, ce n'était pas possible. Chan avait eu l'air si gentil, si attentionné, comment aurait-il pu être violent ?

La lumière commençait à diminuer alors que le soleil se couchait. Jisung avait mangé un repas apporté par son père et avait refait son trajet jusqu'aux toilettes. Maintenant, comme la veille, il regardait les traits lumineux sur le plafond blanc.

– C'est nul sans toi tu sais ? Chuchota Jisung. C'est ennuyant, la vie devient vite inintéressante.

Une larme coula sur sa joue, comme elles faisaient tout le temps maintenant.

– Tu es certainement la plus belle chose qui me soit arrivée. J'ai tellement, tellement envie que tu reviennes. S'il te plaît.

Jisung se mordit la lèvre inférieure pour ne pas craquer et crier de rage. Il se la mordit si force qu'il sentit un goût de sang se répandre dans sa bouche.

– C'est le parfait moment pour tes réapparitions surprises tu sais ? Minho ! Je t'en supplie.

Mais rien, seulement le silence. Il n'entendait même pas un bruit venir du salon ou de l'extérieur. Seules ses pensées les plus sombres résonnaient dans sa tête. Si la seule chose qui le maintenait en vie était partie, valait-il le coup de rester en vie ?

Son corps n'arriva plus à lutter contre la fatigue, malgré sa profonde tristesse, il s'endormit assez facilement. Il rêva, il rêva qu'il était de retour avec Minho, dans ses bras.

– Je suis là, lui disait-il avec son éternel sourire.

Jisung sentait son souffle contre son oreille alors qu'il le serrait fort contre lui. Ils étaient de retour dans sa cham... Son ancienne chambre, maintenant détruite. Et tout était comme avant l'incendie, juste lui et Minho, coincés dans la pièce avec ces toiles exposées de partout. Jisung était si bien ici, si bien dans ce rêve, qu'une fois qu'il se réveilla il tomba encore plus dans la déprime.

Il réussit à s'allonger sur le côté et à replier ses jambes contre son torse malgré la souffrance. Il prit son oreiller et s'en servit comme d'une peluche. C'était le seul réconfort qu'il pouvait avoir.

– Si c'est pour que tu disparaisses comme ça, j'aurais préféré que tu n'apparaisses jamais ! J'ai tant aimé les moments rien qu'à deux que ça me tue d'être de nouveau seul. Tu veux que je fasse quoi maintenant ? Que je continue de peindre ? Alors même que tu me manques atrocement ? Ça ne vaut pas le coup.

Jisung plongea sa tête dans son oreiller, étouffant ses pleurs. La solitude le prenait dans ses bras et l'étouffait petit à petit. Il se rendormit une nouvelle fois, bercé par la mélancolie.

À son réveil, cette fois, il ne se souvint pas de son rêve, forte heureusement. Il n'aurait sûrement pas supporté une autre vision de lui dans les bras de son amour. Il pleura longuement dans un silence avant que son père ne vienne pour répéter les mêmes actions de la veille. Ses jambes le faisaient petit à petit moins souffrir grâce aux médicaments qu'il prenait, mais ses mains étaient encore endolories. Cette fois, son père fit un plus petit bandage, séparant ses doigts. Jisung ne pouvait toujours pas se servir de son portable trop longtemps, mais il avait retrouvé une motricité manuelle.

Paraphrénie || MinsungWhere stories live. Discover now