Le pinceau - Chapitre 14

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Jisung traîna des pieds jusqu'à son arrêt de car. Ce n'était que le lundi matin, pourtant, il voulait déjà retourner dans son lit en compagnie de Minho. Ce matin même, ils étaient restés dans les draps blancs, à se câliner tout en se faisant des papouilles. De ce faîte, le brun était quelque peu en retard, il n'avait même pas déjeuné, mais il s'en foutait. Il finit par arriver en même temps que le car, sous une petite attente de la part du conducteur, permettant à Jisung de bien monter dedans. Quelque arrêt plus loin, Jeongin monta à son tour. Il sourit à Jisung qui le lui rendit à peine.

– Oula, tu as l'air si heureux d'aller en cours toi.

– Je veux retourner chez moi et dormir toute la journée...

Évidemment Jisung ne voulait pas dormir mais rester avec Minho, mais ça, il ne pouvait pas le dire à son ami. Le noiraud posa sa main sur sa cuisse dans un geste de réconfort.

– Ça va aller, la journée va passer vite.

Le brun souffla en regardant le paysage extérieur. Non, la journée ne passera pas vite, elle sera longue et atrocement lente. Tout ce qu'il voulait c'était retrouver son beau brun. Il ne fera qu'attendre que les heures passent, ce qu'elles feront au ralenti.

Une fois arrivé au lycée, Jisung resta muet, même pendant la première heure de cours. Contrairement à vendredi ou il avait voulu faire un effort de sociabilisation, aujourd'hui ce n'était pas le cas. Cette fois, Minho lui manquait encore plus qu'avant. Après tout ce qui s'était passé pendant le week-end, le brun avait envie de se confesser. Il y pensa pendant toute la deuxième heure. Il s'imagina le dire à Minho ainsi que ces différentes réactions. Il pensa surtout aux bonnes, ou le jeune homme l'embrasserait à pleine bouche, et cela lui donnait du baume au cœur. Il se vit aussi se prendre un râteau, ce qui fut plus douloureux. Il se demanda aussi si c'était une bonne idée, si Minho pourrait vraiment l'aimer plus qu'en amitié. Mais après les gestes qu'avait entrepris l'autre brun, Jisung se disait qu'il ne pouvait pas juste l'apprécier sans plus. Il devait y avoir forcément plus. On ne pouvait pas embrasser avec lenteur et tendresse quelqu'un pour qui on ressentait juste une vague d'amitié. C'est ce qu'essayait de se persuader Jisung. En ce moment même, il aurait tellement voulu demander de l'aide à Jeongin, ou même pourquoi pas, aux autres garçons.

Malheureusement, il ne pouvait pas arriver comme ça et s'écrier "J'ai dessiné un mec hyper bg qui a pris vie, et je suis totalement amoureux de lui. J'ai été à deux doigts de le sucer et il m'a embrassé le cou pendant de longues minutes, vous croyez que je peux le pécho ?".

Jisung sourit en s'imaginant la réaction des autres. Changbin lâchera sa cuillère, l'air paumé. Félix aurait un visage crispé d'étonnement et Hyunjin gloussera, probablement sous le choque, mais de façon bien dramatique. Jeongin restera sans voix, fixant son vomi dans son plateau. Changbin serait probablement le premier à reprendre son sérieux et à donner des conseils.

– Pourquoi tu souris ? Chuchota son voisin en se penchant vers lui.

– Pour rien, pour rien, répondit le brun en souriant encore plus.

– C'est louche. Ce matin, tu tirais la tronche dans le car, pourquoi tu serais heureux en science ?

– Parce que c'est cool les sciences.

Jeongin pouffa face à son mensonge, plus bruyamment qu'il l'aurait voulu d'ailleurs. La professeur l'interpella et le noiraud s'excusa immédiatement. Jisung rigola en voyant le regard noir qu'il lui lança.

– C'est toi qui t'es mis dans la merde tout seul, apprend à rire moins fort aussi.

– Chut tais-toi. Tout le monde ne veut pas rater sa vie comme toi.

Paraphrénie || MinsungWhere stories live. Discover now