Le château ambulant - Chapitre 6

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Un courant d'air frais souffla sur le visage de Jisung. Le brun avait encore les yeux fermés alors qu'il dormait paisiblement jusque-là. Il les garda clos dans l'espoir de se rendormir avant de se souvenir, qu'au moment de se coucher, il avait fermé sa fenêtre ainsi que les volets. Jisung ouvrit alors doucement les yeux. La fenêtre au-dessus de son lit était légèrement entre-ouverte, laissant passer un faible rayon de lumière ainsi qu'une douce brise matinale. Le brun souffla en se frottant l'œil gauche, se demandant bien qui aurait pu ouvrir le carreau, ou s'il était aussi tête en l'air pour oublier cette action.

– Alors, bien dormit ?

Le lycéen sursauta en se redressant en hâte sur ses coudes. En regardant à sa droite il vit Minho, allongé en travers sur la place restante du lit. Il avait sa tête posée sur ses mains, ses coudes contre le matelas. Jisung avait les yeux aussi ouverts que sa bouche, complètement sous le choque de la réapparition du jeune homme.

– Je suis encore en train de rêver, c'est ça ?

Minho pouffa doucement en voyant l'air perdu du lycéen.

– Non, tu es bien réveillé. Excuse-moi mais j'ai ouvert la fenêtre. Il faisait chaud et l'air matinal est toujours agréable.

Jisung papillonna des yeux en observant Minho. Il avait toujours les mêmes habits et ce même sourire délicat qu'il arborait souvent. Le brun ne savait pas quoi dire, il ne s'y était absolument pas attendu, il l'avait voulu, ça c'est sûr. Mais jamais il aurait cru vraiment revoir Minho.

– Mais pourquoi tu n'es pas revenue plus tôt ?

L'autre brun haussa les épaules.

– Je ne sais pas, mais l'important, c'est que je sois là maintenant.

Les lèvres de Jisung s'étirèrent petit à petit en sourire, puis, il comprit vraiment que Minho était de retour. Pour de vrai. Il s'assit correctement et s'avança vers le jeune homme, un air heureux sur le visage, et les yeux embués de larmes.

– Cette fois tu ne pars pas ! Tu me le promets ?

– Je te le promets, bien sûr. Si je viens à devoir m'absenter, sache que je reviendrais aussi vite que possible.

Les quelques rayons du soleil qui entraient dans la pièce éclairaient les deux jeunes hommes, alors que la brise venait agiter les voilages blancs du lit à baldaquin. Minho aussi se releva en position assise en ramenant une jambe devant lui. Elle toucha celle de Jisung, assit en tailleur. Le lycéen observa encore et encore son visage, de peur de ne jamais le revoir. Le regarder en vrai, et non pas dans ses peintures, était différent, il était mille fois plus beau en réalité.

Comme quand Minho était apparu, Jisung leva sa main droite vers lui, d'un geste lent et légèrement tremblant par l'émotion. Cette fois, il était assez près pour le toucher. Alors c'est ce qu'il fit. Il posa sa main sur la joue gauche du brunet. Pendant tout ce temps, il fixa les yeux amandes de Minho, qui lui-même le fixait, sans rien dire. Minho finit par appuyer doucement sa tête contre la paume chaude du lycéen, un grand sourire sur les lèvres.

Jisung bougea doucement son pouce et caressa sa peau douce. Au contact de leur corps, Jisung sentit un milliard de feux d'artifice, parcourant d'abord sa main, puis son bras, son épaule et pour finir dans son cœur, qui s'était mis à battre à mille à l'heure. Il ne comprit pas pourquoi Minho lui faisait ressentir ça, quelque chose qu'il n'avait jamais éprouvé avant. Quand Jeongin lui frôlait la main, ou lui touchait le bras, ça ne lui procurait jamais tous ces fourmillements. Jamais. Alors pourquoi c'était différent avec Minho, c'était juste une personne qu'il côtoyait, comme Jeongin. Pourquoi tout était différent avec lui, pourquoi Jisung se sentait faiblir dès que le jeune homme posait son regard étincelant sur sa personne. Pourquoi il tressaillait autant quand il touchait Minho, pourquoi il sentait cette chaleur dans son ventre dès qu'il lui parlait.

Paraphrénie || MinsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant