La souffrance - Chapitre 21

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– Si je suis beau c'est parce que c'est toi qui m'as dessiné.

– Non, je t'ai dessiné parce que, justement, tu es beau.

Jisung était tranquillement allongé sur Minho qui lui-même était sur le lit une place. Le brun jouait avec une des mains de sa peinture tout en profitant de sa chaleur corporelle et de sa présence en général.

Minho pouffa face à la dernière phrase du peintre avant de lui donner un bisou sur la tête. Jisung ferma les yeux et profita de l'instant. Une odeur de framboise remplissait la pièce, remplaçant les effluves de peinture qui y avaient pris place. C'est bizarre mais il ne ressentait plus aucune douleur aux niveaux de ses blessures. Ses mains étaient toujours rouges mais il ne ressentait plus de pique aiguë dès qu'il touchait quelque chose.

– Tu m'as tellement manqué Minho. Je commençais à oublier le son de ta voix.

– Je suis désolé Sungie, ce n'était pas voulu...

Jisung ne laissa pas le temps au jeune homme de finir sa phrase, il décolla son dos de son torse et se positionna face à lui. Minho le regarda surpris, ces mains avaient lâché le corps chétif du brun.

– Tu es tout le temps désolé. À chaque fois tu me dis ça mais tu as pensé à ce que je ressens ? Toutes les fois ou j'ai pleuré parce que tu avais disparu comme ça, sans aucune explication ?

Minho se mordit la lèvre inférieure en baissant le regard. La voix de Jisung avait craqué vers la fin, il était à deux doigts de pleurer, encore.

– Jisung... Je n'y peux rien. Je ne contrôle rien, tu le sais ça ?

Le nommé hocha négativement la tête, sa mâchoire était contractée et ses lèvres pincées, il essayait de ne pas verser de larme. Minho leva une de ses mains pour la poser avec une douceur surprenante sur la joue de Jisung.

– Je t'aime Jisung et crois-moi que si je le pouvais, jamais je ne partirais.

Ça y est, le brun pleurait.

– Alors ne part pas, je t'en supplie.

Minho s'avança vers le brun qui se jeta contre le torse de l'autre brun. Le jeune homme l'encercla dans ses bras en bougeant légèrement de gauche à droite. Il enfouit sa tête dans les cheveux en bataille de son protégé. Jisung sanglotait dans son cou chaud serrant sa peinture de toutes ses forces, jusqu'à avoir mal dans les bras.

Tout ça semblait si vrai, il percevait les battements de cœur de Minho, il ressentait sa voix calme et mélodieuse et il sentait son parfum si caractéristique. Pourtant, il savait.

Il savait que tout était faux, qu'il était en train de rêver. Son cerveau lui jouait des tours, lui faisait croire au retour miraculeux de son bien aimé. Mais non, Minho était toujours porté disparu.

Alors il se redressa et fixa les yeux chocolat de Minho avec ces yeux rouges de larmes. Il renifla de façon très sexy et prit la parole :

– Pourquoi tu ne reviens pas ? Je fais tout ce que je peux pour te ramener, mais rien ne marche. Putain Minho !

Il tapa fort son torse ce qui provoqua un hoquet de douleur du jeune homme, mais il ne dit rien. Alors le lycéen reprit sa tirade en continuant ses coups.

– J'en ai marre de te peindre Minho ! De croire désespérément que tu reviendras ! Je te déteste de me laisser chialer toute la journée pour venir me voir dans mes rêves, pour venir les hanter ! Tu ne peux pas me laisser tranquille bordel ! Je veux mourir ! Je veux disparaître ! J'aurais mieux fait de crever dans cet incendie ! J'en peux plus de ne pas te voir ! Je déteste vivre parce que tu n'es plus là avec moi !

Paraphrénie || MinsungWhere stories live. Discover now