Le match de basket - Chapitre 3

234 23 26
                                    

Jisung était de nouveau en cours, et de nouveau en train de voyager dans ses pensées, toutes tournées vers le jeune homme peinturluré. Il ne pouvait pas s’empêcher de le voir à chaque fois qu’il partait dans la lune. Cette personne qu’il avait imaginée et créée restait en permanence dans son cerveau, c’était devenu son centre d’attention premier. Surtout dans ce moment-là, ou il ne voulait pas écouter en classe, ou il faisait la sourde oreille pour ne pas entendre les professeurs parler des sujets stressants.

Cette fois, son enseignant de maths partit à demander si tout le monde avait un projet pour l’année prochaine, après les examens. La plupart des personnes qui répondirent parlèrent de continuer dans les études, de se spécialiser dans un domaine précis. D’autres annoncèrent qu’ils commenceraient à travailler et quelques-uns parlèrent de voyages.

Tout ça était bien beau, mais c’était une autre chose qui stressait le brun. Le futur. Il n’avait aucune idée de quoi faire après le lycée. De plus, pour ne rien arranger, il devait se dépêcher s’il voulait intégrer une autre école. La période d’inscription était en ce moment même. C’était maintenant ou jamais. Mais Jisung ne savait pas où aller, aucun cursus ne lui donnait particulièrement envie.

Il ne savait pas s’il devait se spécialiser dans la peinture, après tout, c’était la seule chose à laquelle il était doué. Le problème était qu’il ne peignait que le jeune homme, s’il dessinait un autre visage, une autre personne, ça serait, pour sûr, moins bien exécuté. Et le jeune homme ne se voyait pas laisser des gens exposés le visage qui hantait ses nuits dans une exposition, entouré d’autres tableaux d’étrangers. Et il n’était pas assez bon en paysages, il en dessinait juste en arrière-plan, ils n’étaient jamais très précis et nets, sachant qu’il n’aimait pas trop les peindre. Il en faisait juste pour ne pas laisser un vide autour de son personnage.

Alors pourquoi pas aller dans une école d’art pour apprendre d’autre technique, se perfectionner sur les humains, et pas seulement le même, encore et encore. Apprendre à esquisser des visages tous différents, avec des corps aux morphologies changeantes. Mais Jisung n‘était pas prêt à recommencer encore une année d’étude, d’autant plus qu’il n’aurait plus Jeongin avec lui, il serait entouré d’inconnus dans un endroit inconnu.

Alors, comme pour les révisions, Jisung repoussait la chose, se disait qu’il y réfléchirait plus tard, sans jamais le faire. Il se sentait différent du petit groupe d’ami. Jeongin avait envie de continuer les cours, partir vers une branche scientifique, lui qui était doué en science et en maths. Félix allait aussi continuer dans une école, une école de cuisine plus précisément. Hyunjin allait partir en tourner de spectacle avec sa troupe de danse. Changbin allait essayer de lancer sa carrière de rappeur, en trouvant un petit boulot à côté pour le début.

Ils en parlaient parfois pendant la pause du midi, Jisung se déconcentrait de la discussion et partait sur sa propre planète ou dessus il n’y avait que lui et le jeune homme. En repensant à tout ça, dans ce cours de maths, le brun se rendit compte qu’il n’avait même pas donné de nom à ce personnage, même après 1 an passé à le dessiner. Il se mit donc à y réfléchir, passant en revue les noms qui lui passaient par la tête.

Il ne lui fallait pas un nom trop commun mais plus un nom unique, comme lui. Quelque chose qui sonnait bien, qui se prononçait facilement et habilement, comme une poésie récitée. Un prénom qui le ferait sourire rien quand y pensant, un prénom qui le rendrait heureux, comme le jeune homme fait d’acrylique. Un joli mot qu’il adorait articuler encore et encore, de différente façon, avec un ton varié.

C’est là que Jisung repensa à un nom qu’il avait déjà entendu quelque part, sans se souvenir où. Peut-être l’avait-il vu dans un livre ou dans un animé, qu’importe il avait trouvé le nom parfait. À partir de maintenant, le brun l’appellerait…

Paraphrénie || MinsungWhere stories live. Discover now