14. "Au fait, c'est un date"

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-Bonjour.

Mick relève la tête du livre qu'il tient entre ses mains et sourit en voyant Ysalis. Il fronce les sourcils en voyant qu'elle a une baguette dans les mains.

-Tu étais sortie acheter ça ? demande-t-il comme si ce n'était pas évident, et Ysalis acquiesce d'un signe de tête.

-Oui, pour ton petit-déjeuner.

Mick hoche la tête. En se levant, il n'a trouvé Ysalis nulle part dans l'appartement, la porte de sa chambre fermée. Il a pensé qu'elle s'était enfermée pour écrire. Il avait visiblement tort. Mick est touché qu'elle soit allée acheter ça pour lui, mais en même temps, il se demande bien quand est-ce que Ysalis trouve le temps de se poser pour écrire en ce moment. Elle semble toujours vouloir ou devoir faire autre chose.

-Merci, dit-il en se levant, abandonnant le livre sur le canapé pour se rapprocher d'Ysalis. Il hésite quelques instants devant elle, ne sachant soudainement plus quoi faire. Il ne sait pas pourquoi, mais il n'ose ni l'embrasser, ni la serrer dans ses bras. Quand il croise son regard, il attrape sa main sans avoir besoin de réfléchir et la serre fort.

-Je vais écrire un peu, annonce-t-elle, et Mick acquiesce. Qu'est-ce que tu lis ?

-Un livre de ta bibliothèque, hausse-t-il les épaules, et Ysalis sourit.

-En français ? J'ai des livres en anglais et tu en as pris un en français ?

-Ben, oui, je sais lire le français, moi. J'ai lu tes livres.

Ysalis acquiesce.

-Oui, mais tu n'avais pas le choix, mes livres ne sont pas traduits. Mais ce livre est cool. Tous les livres de Victor Dixen sont cools.

Sur ces mots, elle quitte la pièce, et Mick continue un peu sa lecture avant de prendre son petit-déjeuner, puis de traîner sur son téléphone. À l'heure du déjeuner, il hésite à aller interrompre Ysalis dans son travail. Il pèse le pour et le contre pendant presque dix minutes avant de se décider à aller simplement la voir, puis à aviser après.

Il la trouve assise devant son bureau, l'air en pleine réflexion. En observant les détails, il remarque qu'elle dessine sur son sous-main, qui est une grande feuille blanche. Mick a beau regarder l'écran, il ne peut pas savoir à quel point elle a avancé en son absence, ni à quel point il va la déranger.

-Coucou, dit-il, ne voulant pas rester dans l'ombre. Ysalis sursaute et sourit en voyant Mick.

-Tu m'as fait peur ! Ça fait longtemps que t'es là ?

Mick secoue la tête.

-Je viens d'arriver. Je voulais voir si ça allait.

-Ça va. Je pense que je peux faire une pause, déclare-t-elle, et Mick sourit.

-Super. Tu as réussi à avancer ?

Elle hoche la tête et se lève de sa chaise. Mick essaie d'ignorer l'impression qu'elle évite le sujet.

-On peut faire une salade avec de la feta ? propose-t-il, et Ysalis acquiesce.

-Oui. Merci.

Mick se sent bête en réalisant qu'il aurait pu préparer ça sans la déranger. Cependant, Ysalis semble enthousiaste à l'idée de l'aider à découper des crudités, ce qui le rassure. Elle avait l'air bien moins fier devant son bureau, quelques minutes plus tôt.

-On peut aller à Paris, ce soir, pour se promener un peu, propose-t-elle, et Mick hausse les épaules.

-Oui, ça serait cool.

L'après-midi se déroule de la même manière que la matinée. Mick termine la lecture du livre, et Ysalis est enfermée dans sa chambre. Quand elle ressort, elle a enfilé une robe en laine et Mick remarque qu'elle a changé ses boucles d'oreilles.

-Je suis prête quand tu l'es, déclare-t-elle, et Mick se redresse sur le canapé.

-Je suis prêt aussi. On y va avec les transports en commun ?

Ysalis rit.

-Non. T'es pas prêt pour ça. Et même si ton père est célèbre, au cas-où tu n'aurais pas remarqué, tu lui ressembles physiquement comme deux gouttes d'eau.

-C'est même pas vrai. Je ressemble aussi un peu à ma mère.

Ysalis hausse les épaules et attrape les clefs de la voiture.

-Je ne l'ai pas assez vu pour pouvoir te dire mon honnête opinion sur la question.

Mick secoue la tête, l'air de dire que lui, il connaît la vérité.

-Et toi ? Tu ressembles à qui ? demande-t-il en s'installant sur le siège passager, et Ysalis sourit.

-À mon père aussi, évidemment. C'est pas juste le nom de famille ou le métier. Il faut encore pousser la comparaison. Mais ça se voit moins que toi, hausse-t-elle les épaules d'un air d'excuse.

Le trajet jusqu'à Paris se passe sans embouteillages, et rapidement, Ysalis se gare pour qu'ils puissent se promener à pied.

-Bon, la nuit tombe déjà, dit-elle comme si c'était sa faute, et Mick hausse les épaules.

-On peut se promener à la lumière des lampadaires. Au fait, c'est un date.

-Quoi ? Mais Mick, ça s'annonce avant, ça.

-Et qu'est-ce que ça change, que je le dise maintenant ou avant ? hausse-t-il un sourcil, et Ysalis semble réellement troublé par l'annonce tardive.

-Bah, je sais pas, je me serai préparée psychologiquement...

-Mais, à quoi ? rit-il. On s'est déjà vu plein de fois et je dors littéralement dans ta chambre d'amis. C'est pas parce que c'est un date que t'es obligée de manger ou quoi... c'est comme tu le sens.

Ysalis sourit.

-Je veux bien manger des frites.

Mick est ravi d'entendre ça, et ils s'installent sur la terrasse d'un restaurant qui sert des frites.

-Tu viens souvent par ici ? demande Mick en regardant autour de lui, et Ysalis hausse les épaules.

-Oui, c'est sympa, Bercy Village. Il y a des restaurants mignons et un parc juste à côté. Et c'est pas trop loin de chez moi. Je viens en transports, d'habitude.

-Avant de partir, je voudrais aller dans les transports moi aussi.

Ysalis hausse les sourcils.

-C'est quand même pas banal, ce que tu me dis, là.

-Allez ! On va bien s'amuser.

-Très bien, mais ce sera un date, et je ne te le dirai pas avant le dernier moment, genre, une fois assis dans le RER.

Mick prétend être choqué.

-C'est pas banal ce que tu dis non plus, Ysalis. C'est noté. J'espère que je ne serai pas trop choqué.

Après leur festin de frites, Mick et Ysalis vont se promener dans le parc de Bercy. Ils observent les fleurs avec attention, et Ysalis l'emmène sur le pont au-dessus du bassin des poissons.

-Ce sont des carpes, je te dis.

-Ysalis... c'est des poissons-chats, ça.

-N'importe quoi ! Regarde leurs bouches !

-C'est exactement ce que je regarde pour t'affirmer que ce sont des poissons-chats.

Quand ils rentrent, Mick a l'impression d'avoir passé une soirée hors du temps. Il n'a pas pensé à son père de la soirée, ni aux Grand Prix. Ysalis ne semble pas avoir pensé à l'écriture non plus. Mick est heureux. Il a passé un excellent moment.

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