16. "Tu trouves pas que ça fait beaucoup ?"

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-Tu gardes bien ta casquette.

-Oui, t'inquiète.

-Tu as bien ton ticket ? Le perds pas, on en a aussi besoin pour le métro.

-Ysalis !

-Quoi ? demande celle-ci, et Mick secoue la tête.

-C'est juste les transports en commun. J'ai pas peur. Tout va bien se passer.

Ysalis fait la moue.

-Bon, en vrai, vu l'heure, il n'y aura personne dans le RER... dans le métro, on verra. Mais tu gardes bien ta casquette. Si quelqu'un te reconnaît, on est foutus.

-T'es trop dramatique... ça sera peut-être une personne supporter de Haas.

Ysalis hausse un sourcil.

-Je ne suis pas exactement sûre que ces personnes-là existent, Mick.

Le visage du pilote se décompose.

Hey, c'était gratuit ça ! Tu n'es pas supporter de Haas, toi ? Tu supportes encore l'écurie de ton ancien pilote préféré ?

Ysalis rit.

-Allez, le RER est là, on monte, on va en haut de la rame.

-Réponds à ma question !

Ysalis et Mick s'installent face à face, et il la dévisage, attendant une réponse.

-Oui, je supporte encore l'écurie de mon ancien pilote préféré. Non, je ne te dirai pas laquelle.

-Mais pourquoi ?

-Parce que ça te donnerait trop d'indices sur le pilote. Et j'aime bien que tu ne saches pas, sourit Ysalis.

Finalement, le trajet se passe sans encombre, et un peu plus d'une heure plus tard, Ysalis et Mick entrent dans le planétarium.

La séance dure une heure, et ils n'en perdent pas une miette. Mick ne se souvient pas d'avoir déjà été dans un planétarium avant. Ysalis se rappelle d'une sortie scolaire quand elle avait huit ans. Quand ils sortent, ils restent silencieux plusieurs minutes, comme s'ils avaient besoin de se remettre de leurs émotions.

-Tu en as pensé quoi ? demande finalement Mick une fois dehors, et Ysalis sourit.

-J'ai adoré.

Mick attrape sa main pour la serrer fort. Il est content d'avoir réussi à lui changer les idées.

-Est-ce qu'on doit rentrer tout de suite ?

-Non, pourquoi ?

Mick plisse le nez, gêné.

-J'ai dit à Esteban qu'on venait à Paris et il est à Paris aussi, et il a demandé si on pouvait se voir pour quelque chose d'apparemment urgent, mais après je peux lui dire non, je suis avec toi alors...

Ysalis secoue la tête.

-Mais non, Mick. Demande-lui où est-ce qu'on peut le retrouver. Demande-lui s'il veut goûter avec nous.

Vingt minutes plus tard, Ysalis et Mick retrouvent Esteban devant une boutique de crêpes, de glaces et de gaufres.

-Moi, je voudrais une glace au chocolat, annonce le pilote Haas.

-Quelle surprise... marmonne Ysalis. Esteban, qu'est-ce que tu veux ?

-Une crêpe. Quand je reviens en France, toujours une crêpe. C'est trop rare pour ne pas en profiter.

Mick est surpris de voir qu'Ysalis demande une gaufre, mais il ne dit rien. Une fois leurs gourmandises dans les mains, Ysalis les guide vers un parc qu'elle semble connaître, et que Mick n'a jamais vu.

-Bon, Estie bestie, qu'est-ce qui ne pouvait pas attendre deux semaines et nécessitait qu'on vive ce moment ?

Le français lève les yeux au ciel.

-C'est bon, c'est pas comme si c'était une torture de me voir.

Il se lave les mains avec du gel hydroalcoolique avant de plonger sa main dans la poche intérieur de son blouson et d'en sortir un petit écrin rose pâle.

-Oh, souffle Ysalis, et Mick ne comprend pas tout de suite.

-Qu'est-ce que vous en pensez ? demande Esteban en ouvrant la boîte, et c'est seulement en voyant la bague que Mick réalise de quoi il s'agit. Il ne s'attarde pas sur le design de la bague, n'y connaissant de toute façon pas grand-chose, mais regarde plutôt son collègue et ami. Il a l'air heureux. Un peu anxieux, mais heureux.

-Elle est trop belle, répond Ysalis.

Esteban lui sourit avant de reporter son regard vers Mick. Celui-ci réalise qu'il n'a pas ouvert la bouche depuis qu'il a vu la bague.

-Je suis très heureux pour toi, Esteban. Vraiment.

Le pilote Alpine hausse les épaules.

-Rien n'est fait, encore... depuis que je la connais, elle dit qu'elle ne veut pas se marier. Mais j'ai l'impression que c'est la chose à faire, je ne sais pas expliquer pourquoi. On a traversé beaucoup de choses ces derniers temps et j'ai l'impression que c'est la conclusion de tout ça.

-Alors, fonce, Mick hausse les épaules. Tu n'as rien à perdre.

En disant au revoir à Esteban, Mick est sûr que la prochaine fois qu'il le verra, il sera encore plus heureux.

_

Ce soir-là, Ysalis ne prend même pas la peine de prétendre qu'elle doit écrire. Mick et elle passent la soirée entière ensemble, et il est sûr que l'incident survenu le matin-même est derrière eux jusqu'à ce qu'Ysalis dise :

-Tu trouves pas que ça fait beaucoup ?

Mick fronce les sourcils, perdu.

-De quoi parle-t-on ?

-De moi.

-De toi ?

-Oui. Les problèmes avec la nourriture et les problèmes avec l'écriture... en fait, il n'y a rien qui va.

Mick la dévisage quelques secondes avant de répondre :

-Mais, Ysalis... tu entends ce que tu dis ?

Elle hausse les épaules.

-Et tu penses que je vais faire quoi ? Partir ?

-Bah... disons que je synthétise les problèmes pour te laisser le choix en âme et conscience.

Mick rit.

-Merci pour la synthèse, Ysalis. J'ai pas peur de ton problème avec la nourriture, ni de ton inquiétude face à l'écriture. Autre chose ?

Elle hausse les épaules, l'air de réellement réfléchir.

-Je crois que c'est tout.

-Moi, je suis pilote chez Haas. Ça te fait pas peur ?

Ysalis éclate de rire, et Mick est plutôt fier de sa blague.

-Non. Mais bon courage à toi.

nom de famille » MICK SCHUMACHER ✓Where stories live. Discover now