18. "Et s' ils ne m'aiment pas ?"

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Quand Mick ouvre les yeux le lendemain matin, Ysalis n'est plus là. Pourtant, il se souvient qu'elle s'est endormie avant lui la veille, et qu'elle a tiré la couette toute la nuit.

Il la retrouve dans la chambre d'amis, assise devant sa valise, l'air désespéré.

-Bah, c'est quoi, cette tête ?

-Je dois m'habiller comment ? Pour le déjeuner ?

Mick hausse les épaules.

-Comme tu veux.

-Rien n'est bien, Mick. Rien.

Il rit.

-Je peux te prêter un pull Haas.

Elle lève les yeux au ciel.

-Je veux bien que tu me prêtes un pull. Un pull neutre.

Trente minutes plus tard, ils sont tous les deux prêts. Mick annonce qu'Angie vient aussi, et ils s'installent en voiture.

-T'es sûre que ça va aller ? demande Mick, et Ysalis hausse les épaules.

-Bah oui, bien sûr, pourquoi ?

Il n'ose pas insister ni lui rappeler les raisons évidentes qui lui viennent en tête. Le trajet se déroule silencieusement, et une fois devant la porte, Ysalis dit :

-Et s' ils ne m'aiment pas ?

Mick secoue la tête.

-Mais qu'est-ce que tu racontes, c'est impossible, ça.

-Mais si...

Ysalis n'a pas le temps de terminer sa phrase : la porte s'ouvre, et Gina apparaît, un grand sourire aux lèvres.

-Mick !

Elle se jette dans les bras de son frère, et ils se serrent longuement dans les bras. Gina se tourne vers Ysalis.

-Enchantée Ysalis, je suis Gina.

-Salut, souffle-t-elle, parce qu'elle ne sait pas trop quoi dire, ni quoi faire.

-Entrez. Maman a déjà mis la table et tout, tu la connais, Mick.

Gina prend les devants et Mick et Ysalis la suivent en silence. Ils arrivent dans la cuisine, où Corinna est en train de s'affairer.

-Ils sont là ! s'exclame Gina, et Corinna sourit.

-Bonjour, maman, sourit Mick avant de se glisser dans ses bras comme il le fait après les courses quand elle est là. Je te présente Ysalis.

-Je suis ravie de te rencontrer, Ysalis. Mick m'a beaucoup parlé de toi.

-Et ça commence, marmonne-t-il, et Ysalis rit.

-Enchantée, je suis contente de vous rencontrer aussi. Merci de m'avoir invité et merci pour tout ce que vous avez préparé.

Les salutations terminées, tout le monde se dirige vers la salle à manger et s'installe autour de la table. Mick est rassuré de voir qu'Ysalis est à côté de lui, et quand Corinna propose de les servir, Mick secoue la tête.

-On va se servir, ne t'inquiète pas, maman.

Ysalis est muette, et Mick est incapable de dire si c'est à cause de la rencontre ou de la nourriture. Il la sert en faisant attention aux quantités, et le déjeuner prend vie quand Gina commence à raconter une de ses anecdotes. Ysalis ne parle pas beaucoup, mais elle réagit de par ses rires ou ses expressions faciales, ce qui rassure un peu Mick. Elle ne touche pas beaucoup à son assiette, mais il a passé toute la nuit à réfléchir à un plan pour éviter que cette situation devienne un problème.

-Au fait, Gina, tu as lu les livres d'Ysalis ?

Les yeux de sa sœur se mettent à briller : la première étape du plan est lancée.

-Mais oui ! Maman avait le premier tome alors je l'ai emprunté, et j'ai acheté le deuxième ! Ils sont incroyables, Ysalis, vraiment.

-Merci beaucoup.

-Elle peut même te les signer, si tu lui demandes gentiment, lance Mick.

-C'est vrai ?! Ysalis, tu veux bien ?

-Avec plaisir.

-Ils sont où, maman ?!

Corinna rit.

-Venez avec moi.

Les trois femmes se lèvent et se dirigent vers le salon en discutant. Mick soupire et dès qu'elles sont hors de sa vue, il vide le contenu de l'assiette d'Ysalis dans la sienne et commence à manger. Quand elles reviennent, presque dix minutes plus tard, il remarque immédiatement le regard perplexe d'Ysalis sur son assiette. Elle finit par comprendre et quand elle croise son regard, il sourit pour lui confirmer ce qu'elle pense. Elle s'assied et attrape la main de Mick sous la table et la serre trois fois dans la sienne.

-On va sortir promener Angie, annonce-t-il, et ensuite, on ira voir papa.

Ni une ni deux, Ysalis et Mick se retrouvent devant la maison, et Mick se tourne immédiatement vers Ysalis.

-Je suis désolé de t'avoir mis dans cette situation.

-Merci d'avoir terminé mon assiette.

Mick s'en veut encore plus en réalisant qu'elle ne répond pas que ce n'est pas grave ou que ça va.

-Je vais me faire pardonner, déclare-t-il, et Ysalis hausse les épaules.

-Je ne suis pas fâchée contre toi.

Mick hausse un sourcil.

-Contre qui, alors ?

-Bah, contre moi. Je voudrais bien être un peu normale.

Le pilote s'arrête, les sourcils froncés.

-C'est pas parce que tu as des troubles alimentaires que tu n'es pas normale.

Ysalis hausse les épaules

-C'est pas négatif, c'est juste vrai. Je ne suis pas capable de profiter autour d'un repas contrairement à la plupart des gens sur terre. Mais c'était bien, vraiment, ta maman est très gentille et ta sœur aussi.

-Qu'est-ce qu'elles t'ont raconté pendant tout ce temps ?

Ysalis sourit.

-Rien.

Mick secoue la tête.

-C'est pas possible. Elles ont forcément dit des trucs un peu gênants.

-Non, elles n'ont rien dit. Elles se sont simplement moquées de toi.

-Génial, à quel propos ?

-Elles ont dit que c'était la première fois que tu leur parlais d'une fille. Et que tu la ramenais.

Mick lève les yeux au ciel.

-Alors, quoi, il n'y a eu personne avant moi ? se moque Ysalis, et Mick sourit.

-Personne qui fait battre mon coeur comme toi, non.

-Mais sortez les violons, là ! Tu sais que scientifiquement parlant, personne ne fait battre ton coeur ? Il battait déjà quand tu es né et pers...

Ysalis se fait interrompre par les lèvres de Mick sur les siennes.

-Je voulais dire, qui le fait battre aussi vite, Ysalis.

-Ah... bah là, j'ai rien à redire. 1-0 pour Mick.

Mick sourit et serre la main d'Ysalis fort dans la sienne.

Il voudrait pouvoir la protéger de tout.

Mais il ne peut pas.

nom de famille » MICK SCHUMACHER ✓Where stories live. Discover now