Chapitre 10

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Kayleigh


Dire que c'est une expérience sensorielle incroyable est en deçà de ce que je vis ce dimanche avec Camille. Il faut dire qu'après quelques années d'abstinence volontaire, j'ai un trop-plein d'énergie à épuiser. Son corps nu dans mon lit, contre moi, me semble si naturel, à sa place. Je lui ai quasiment sauté dessus dès la porte refermée, l'embrassant comme un troupeau de flics chargeant une manifestation pacifique, avec avidité. Ma bouche s'est soudée sur la sienne et ne l'a lâché qu'après mon premier orgasme. Au deuxième, j'ai pris le temps de parcourir son corps et de faire de mon mieux pour lui donner un orgasme digne de ce nom, mais j'ai joui avant elle, lui faire l'amour m'excite et j'ai explosé entre ses lèvres, sur son clitoris. Après une pause bienvenue pour se dire bonjour, je me suis mise sur le dos, afin qu'elle me chevauche et m'embrasse. Même avec mes ex, je n'ai jamais eu autant de plaisir. Il manque bien un petit quelque chose, mais au niveau sensation et sensualité, c'est à un autre niveau. J'ai eu tant d'orgasmes que j'ai peur de devoir payer des impôts dessus. Lorsque je me colle contre son cœur, pour l'écouter battre, elle sait qu'elle vient de gagner le pari. Je viens de me faire baiser dans les grandes largeurs par une gamine. C'est moi l'adulte pourtant. Du haut de ses vingt-deux ans, Camille a réussi à m'avoir à mon propre jeu.

« Tu vas trouver ça vieux jeu, Camille, mais normalement, je ne couche jamais le premier soir.

— On n'a que cinq ans d'écart, tu n'es pas si vieille que ça » dit-elle en me caressant les seins.

« Qu'est-ce qui se passe, maintenant ? On se comporte comment quand vous viendrez prendre le café ? C'était le coup d'un... matin ?

— Je t'aime bien Kayleigh. J'ai craqué sur toi dès mon premier jour chez Mia. C'est comme tu veux. Si tu ne veux pas être mal à l'aise face à tes amis, nous nous comporterons comme toujours. Personne ne connaît mon orientation sexuelle, du moins dans le quartier.

— Mais tu perdras le pari ?

— Je m'en fiche du pari. Je n'ai pas couché avec toi pour cinquante balles. J'ai couché avec toi parce que j'en avais envie depuis un moment. Tu es une très belle femme Kayleigh. Belle, forte, indépendante, généreuse. Tu as un cœur énorme. J'avais, j'ai envie d'être avec toi.

— Je ne sais pas Camille. Est-ce que je suis lesbienne ? Je n'en sais rien, c'est ma première fois.

— Ne te pose pas de questions ou à chercher à te coller une étiquette. Tu m'as fait l'amour parce que tu en avais envie. Homme, femme, cela n'a pas d'importance. Ce sont les sentiments et les envies qui comptent. L'amour n'a pas de sexe.

— Merci de me laisser du temps.

— L'attente en valait la peine en tout cas. J'ai faim. Quelle heure est-il ? » demanda-t-elle en se penchant sur moi pour regarder mon réveil, écrasant ses seins sur les miens. « Ahhhh déjà ! Il faut que je rentre, j'ai promis à ma petite sœur de l'aider avec ses devoirs.

— Tu as l'air proche d'elle.

— Beaucoup, oui » dit-elle en se levant, nue. « Voilà ce que l'on va faire, je récupère mon soutien-gorge d'hier, et je te laisse celui d'aujourd'hui, comme ça si tu as envie de fantasmer, tu as un peu de moi chez toi », dit-elle en me faisant un clin d'œil en souriant.

« Et ça te donne une raison de revenir me voir, excellente idée. »

J'enfile mon pyjama pendant qu'elle s'habille. Ça me rend bizarre de la voir se préparer pour partir. La raccompagnant à la porte, je la retiens par le bras. Elle pivote et me regarde en souriant.

« Je sais », murmure-t-elle. « Moi aussi. »

S'approchant, elle m'embrasse tendrement avant de poser son front contre le mien.

Cupidon ne doit plus avoir de flèches ou il ne m'a jamais vue !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant