Chapitre 19

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Kayleigh


J'ai perdu Héloïse.

Depuis plusieurs semaines, nous vivons à deux, voire à trois. Camille s'est immédiatement bien entendue avec Héloïse, et Héloïse s'est rapidement liée d'amitié avec Laurence, sa petite sœur. Héloïse empruntait mon ordinateur pour regarder des films ou des séries avec mon casque, afin de nous laisser de l'intimité. Je ne pouvais plus me passer du corps de Camille, elle m'enivrait totalement. Le sexe était démentiel. Si avec mon ex et mes autres petits amis, après un orgasme c'était fini, on se retrouvait devant la télé ou la console, là ce ne sont que des orgasmes multiples. Nous n'avons pas encore officialisé, mais j'ai bien l'intention de le faire. Noël approche, cette année je vais peut-être me réconcilier avec cette fête. Les parents de Camille sont très ouverts sur son orientation sexuelle, les miens risquent d'être surpris. J'imagine la commotion dans la famille quand la nouvelle va se répandre. Au moins ça leur fera un nouveau sujet de conversation. Je pensais même emmener Héloïse afin de ne pas la laisser seule.

Héloïse avait des douleurs menstruelles et je préférais qu'elle reste à la maison aujourd'hui. Après avoir terminé ma journée de travail, j'ai décidé de faire du shopping en amoureuses avec Camille pour trouver un cadeau pour Héloïse. Je ne savais pas quoi lui offrir, ne connaissant pas ses goûts. C'est Camille qui a choisi, un collier avec deux cœurs entrelacés. C'était mignon, bien que je sentais que ce n'était peut-être pas parfaitement adapté à Héloïse. Néanmoins, Camille m'a encouragée à l'acheter. En rentrant dans l'appartement en début de soirée, je le trouvais vide, silencieux comme il ne l'avait pas été depuis longtemps. Héloïse avait pris la plupart de ses affaires et était partie. Sa clé laissée sur le comptoir, avec un simple mot « Je ne peux pas rester. Je dois partir. Excuse-moi pour les ennuis. Je t'aime comme la sœur que j'aurais aimé avoir. Je t'aime. »

Abasourdie et perplexe, je me laissais glisser lentement jusqu'au sol, incapable de comprendre ce qui avait pu se passer pour qu'Héloïse prenne la décision de partir. Tout semblait aller bien entre nous : elle s'était bien intégrée dans notre foyer, elle s'entendait bien avec Camille et c'était réciproque. Je pensais avoir réussi à créer un environnement chaleureux pour elle. Je restais assise par terre, genoux serrés contre moi, pleurant, quand des coups frappés à ma porte me firent me redresser.

Héloïse !

J'ouvre à la volée pour me retrouver face à deux policiers.

« Euh... oui ? » dis-je en essuyant mes yeux.

« Vous habitez ici ? » demande l'un d'eux.

« Ce n'est pas elle, c'est l'autre ! » dit une voix dans le couloir.

Je me penche pour voir de qui il s'agissait, reconnaissant l'abruti du dessus.

« Mais, qu'est-ce qu'il y a encore ? » demandais-je, énervée. Ce n'était vraiment pas le moment pour qu'il vienne m'agacer lui. « Je n'ai pas votre courrier ! Vous avez un problème pour appeler la police pour ça ? Demandez plutôt au facteur !

— Madame, il y a quelqu'un avec vous ? Monsieur dit avoir été agressé par une jeune fille.

— Qu'est-ce que c'est que ces conneries ? Agressé où ?

— Je suis venu chez vous cet après-midi, j'ai demandé à la jeune fille de regarder dans la pile de courrier, là » dit-il en pointant mon tas, « s'il y en avait qui ne vous était pas destiné, elle m'a menacé avec un cutter quand je suis entré pour regarder.

— Attendez, vous êtes venu l'agresser chez moi ? »

Les policiers nous regardent, ne comprenant plus.

Cupidon ne doit plus avoir de flèches ou il ne m'a jamais vue !Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz