Épilogue

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Kayleigh

Un an et quelques jours plus tard


À peine garées, nous nous dirigeons vers le petit supermarché afin de faire une surprise à Héloïse. Dès les portes franchies, la différence est flagrante. Tout a été réaménagé, c'est beaucoup plus fonctionnel, mieux que je ne l'ai jamais connu, plus lumineux aussi, les affiches de promotion recouvrant les fenêtres ayant été retirées, remplacées par une télévision, les promotions et des annonces tournant en boucle.

« Salut Kitty ! », dis-je en lui faisant signe de la main.

« Hey ! Salut ! Alors, qu'en dites-vous ? Elles sont impressionnantes nos filles, non ? Tout ça, ce sont elles, Drew, surveille la caisse » dit-elle en élevant la voix. « Venez voir », dit-elle en se dirigeant vers l'arrière du magasin, nous montrant de nouveaux réfrigérateurs et congélateurs. « Les filles ont négocié avec un fournisseur. En échange de placement de produits, il nous a fourni ceci gratuitement. Héloïse a ouvert un service de traiteur qui fonctionne du feu de dieu ! Merran gère la livraison à des personnes âgées, en même temps ça permet de voir si elles vont bien et ça leur fait de la compagnie. Ces personnes payent un peu plus cher qu'un repas normal, mais le service est apprécié. Elle gère une flotte de trois livreurs pour l'instant, mais nous étendons notre offre. Héloïse a récupéré un four à bois et fait du pain traditionnel, ça se vend tout seul.

— Ton affaire fonctionne bien alors ?

— Très. Bon je ne te cache pas que de voir Merran quitter la maison a été dur, mais elle n'habite pas loin. J'étais inquiète, elle est encore jeune, mais Héloïse est très mature et a la tête sur les épaules, alors nous avons accepté qu'elles vivent ensemble. On ne peut pas lutter, elles s'aiment.

— Elles sont là ?

— Héloïse est dans le bureau, Merran ne va pas tarder. Vas-y, va la voir, elle a dû te manquer. »

Kitty n'a pas tort, Héloïse m'a beaucoup manqué. Je me suis attaché à sa présence à mes côtés. J'ai beaucoup pleuré lorsqu'elle est partie plus de quatre mois plus tôt, mais elle est heureuse, je le vois bien lorsque l'on s'appelle en visio. Je frappe deux coups à la porte et j'entends sa voix me répondre en anglais.

« Bonjour, ma fille » dis-je en poussant la porte, la voyant sauter de sa chaise pour m'enlacer et enlacer Camille.

« Ça alors ! Mais pourquoi vous ne m'avez pas dit que vous veniez ?

— Tu me manquais trop.

— Oh, maman ! Tu me manques aussi. »

Elle me serre à nouveau contre elle et dépose des dizaines de bises sur mes joues, m'étouffant presque.

« Camille, tu es de plus en plus belle. Asseyez-vous, vous voulez quelque chose à boire ?

— Ça va, merci » souriais-je.

« Comment va la famille, comment va Laurence ?

— Elle grandit, elle commence bien l'année, elle a déjà des 20.

— Je suis fière d'elle. Si je peux l'aider, n'hésite pas, j'ai toujours du temps pour ma petite... Non ! C'est Laurence ? » demande Héloïse alors que Camille lui montre une photographie prise la veille. « Mais, je l'ai vu sur une vidéo il y a quelques semaines !

— C'était avant les vacances, elle a poussé dernièrement.

— Poussé ? Mais elle a plus de seins que moi ! », rigole Héloïse de son rire radieux. « Dis-lui qu'elle me manque, je ferai un appel vidéo un week-end.

Cupidon ne doit plus avoir de flèches ou il ne m'a jamais vue !Where stories live. Discover now