CHAPITRE 10

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10

Superman peut aller se rhabiller

KÔME

Ma casquette noire vissée à l'envers sur ma tête, j'enfile ma veste et salue ma frangine en lui souhaitant une bonne soirée.

— Attends Kô ! s'écrie Sailor depuis le canapé. Tu sors ? Tu vas où ?!

— T'es sérieuse ? J'te l'ai dit hier, la fraternité de Kita à organisé une soirée pour l'équipe.

Ma soeur se frappe le front du plat de la main.

— Exact ! Tu rentres tard ?

— J'en sais trop rien, si ça me gonfle je risque de rentrer rapidement. Pourquoi ?

— Maman est sortie et papa doit venir récupérer des trucs alors je n'ai pas trop envie d'être seule avec lui.

— T'as qu'à l'éviter.

— Comme si c'était facile... marmonne ma frangine.

Sur le point de lui répondre, je suis stoppé par notre père qui débarque dans le salon. Il salue ma sœur qui lui répond d'une voix presque inaudible.

— Tu vas où toi ? crache mon vieux amèrement.

— Je sors.

Son regard emplit de mépris à mon égard me balaye de haut en bas. Je serre les dents.

— Si t'as un truc à me dire, dis-le, je crache à mon tour.

Sans même répliquer, il tourne les talons et sort du salon. Je souffle un « connard » et me tourne vers ma soeur.

— Putain, j'avais vraiment pas envie de voir sa gueule.

— Fallait l'éviter, balance-t-elle en souriant fière de me renvoyer ma réplique.

J'esquisse un sourire et lui re souhaite une bonne soirée en quittant le salon à mon tour. Je choppe les clés de mon pick up dans l'entrée et claque la porte derrière moi. Une quinzaine de minutes plus tard, je me gare sur le parking de la fac. Les mains dans les poches avant de mon jeans, je traverse le parc pour rejoindre la soirée et sur ma route, je croise quelques groupes d'étudiants. Alors que je m'approche enfin de la maison, mon portable se met à vibrer. Je le sors de ma poche intérieure de veste et lis le texto que Kita vient de m'envoyer avant de lui répondre aussitôt.

KITA : Yo mec ! Qu'est-ce que tu branles ?!

MOI : J'arrive. T'es où ?

KITA : Dans la cuisine. Ramène-toi.

MOI : OK.

Je range mon portable et traverse l'avenue pour atteindre la maison. L'allée et la pelouse étant déjà recouvertes de cadavre de bouteilles en verre et de gobelets en plastique, sans parler des flaques de vomis, je les esquive et atteins le porche sans faire une seule tache à mes nouvelles baskets d'un blanc encore immaculé. Prêt à entrer dans la maison, je fixe mes Air Force en m'insultant silencieusement d'avoir mis mes nouvelles baskets pour me rendre à ce genre de soirée. Si j'arrive à les garder aussi blanches toute la nuit alors j'aurais une sacrée chance.

J'entre dans la maison et quelques personnes me saluent tandis que j'essaie d'atteindre la cuisine en me frayant un chemin à travers la foule. Bordel, j'avais presque oublié que les soirées organisées par la fraternité de Kita rameutaient toujours foule de monde. Faut dire que ces derniers mois que j'ai passé cloîtré chez moi, je ne suis allé à aucune d'elles et avec le recul, je me rends compte que ça ne m'avait pas spécialement manqué.

BECAUSE I LOVE YOUWhere stories live. Discover now