CHAPITRE 12

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12

Première erreur

KÔME

Proposer à Kara de la ramener chez elle n'était franchement pas la meilleure idée que j'ai eue, surtout maintenant qu'elle s'est endormie. J'ai beau essayer de la réveiller en la secouant, elle ne bouge pas d'un millimètre. Je crois que l'alcool a eu raison d'elle et personnellement, je préfère ça plutôt qu'elle dégueule dans ma caisse. Le problème dans cette histoire, ce n'est pas qu'elle se soit endormie, c'est qu'elle ne m'a pas filé son adresse et maintenant je suis comme un con. Je ne sais pas où vit l'autre abruti et je n'ai pas spécialement envie de le demander à mes coéquipiers donc ma seule option, là tout de suite, c'est de la ramener chez moi.

Le portail électrique de la villa s'ouvre et je me gare dans la cour. Je coupe le moteur, me tourne vers la brune qui dort comme un bébé et la secoue pour la réveiller, mais une fois encore elle ne réagit pas. Je soupire, descends de mon pick-up et récupère Kara pour la porter jusqu'à l'intérieur. Blottie contre moi, elle enfouit son visage contre mon cou et murmure quelque chose d'incompréhensible. Je me retiens de rire et me dirige vers la porte d'entrée. Une fois devant, j'essaie de l'ouvrir en appuyant sur la poignée avec mon coude et finis par réussir après plusieurs tentatives.

— Kôme ? C'est toi ?! s'écrie ma petite sœur depuis le salon.

— Ouais, je chuchote assez fort pour qu'elle puisse m'entendre.

— Tu rentres déjà ?

— Mmm, ce n'était pas ouf, je réponds tout en refermant la porte d'entrée en la poussant avec mon pied.

— Heu... c'est qui la fille dans tes bras ? demande ma frangine en débarquant soudainement dans l'entrée.

— Une meuf de ma fac.

— Je vois... ça ne te suffisait plus d'avoir les mentions : toxico et tricheur sur ton CV du coup, tu t'es dit qu'un kidnapping, ça le rendrait plus cool, c'est ça ?

— La ferme, je ne kidnappe personne. Elle s'est juste endormie dans ma caisse.

— Et tu ne pouvais pas simplement la déposer chez elle ?

— C'était l'idée de départ, mais quand je lui ai demandé son adresse, elle m'a répondu qu'elle habitait en ville et elle s'est écroulée comme une masse.

— Encore une fille complètement inconsciente. Elle ne s'est pas dit que tu pouvais être tordu ?

— Y'a que toi pour penser que je le suis, espèce de débile.

Ma soeur me répond d'un sourire forcé.

— OK... la fille à moitié morte dans tes bras ça peut passer, mais tu peux m'expliquer pourquoi t'es en short de basket et en chaussettes ?

— Longue histoire.

— Elle t'a vomi dessus, c'est ça ?

Je hoche la tête, encore dégoûté.

— Et ça va, tu le vis bien ? se moque ma soeur en sachant combien je voue un amour inconditionnel à mes pompes.

— Dis-moi, les gamines dans ton genre ne sont pas censées être au lit à cette heure-ci ?

Cette fois, j'ai le droit à un magnifique doigt d'honneur en guise de réponse.

— Moi aussi je t'aime. Bon ! Ce n'est pas qu'elle est lourde, mais je commence à fatiguer là. Je vais l'installer dans une des chambres d'amis, tu m'aides ?

BECAUSE I LOVE YOUWhere stories live. Discover now