06. Révélation

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- MILA -

La porte se referme lentement derrière nous.

Nathan m'observe attentivement et je fais de même, scrutant ses moindres expressions faciales.

— Mila, prononce-t-il d'une voix rauque.

— Nathan.

Il continue à me détailler tandis que je reste plantée au beau milieu de la pièce, n'osant pas exécuter le moindre geste.

Il m'effraie. Sa carrure imposante. Sa froideur. Ses traits toujours sérieux.

— Assieds-toi, se daigne-t-il enfin à me dire en montrant du menton le siège en face du sien.

Je m'avance prudemment, puis, me laisse choir sur le fauteuil. Il retire ses coudes du bureau pour s'affaisser sur son siège.

— Parle-moi de ta famille

Mes poings se serrent et je réponds d'une voix glaciale :

— Pourquoi ?

Le ton que j'ai employé semble étrangement lui plaire puisqu'un sourire se forme au coin de ses lèvres.

— Mila..., souffle-t-il, j'en sais énormément sur toi et ta famille mais je veux en savoir un peu plus sur ton père.

Mon cœur rate un battement et je me crispe sur-place. Mon père.

Évidemment, ma réaction ne lui échappe pas et il se rapproche du bureau, réduisant un tout petit peu l'espace qui nous séparait.

— Dit-moi tout, Mila. J'ai de nombreux contacts, tu sais ? Je le fusille du regard. Elena, ton grand-frère Esteban...

Il ne termine pas sa phrase, me faisant déglutir difficilement.

Esteban... Je ne peux pas le mettre en danger. Jamais. Lui aurait tout fait pour moi...je dois tout dire à Nathan.

— Mon père est mort, finis-je par lui avouer en sentant ma gorge se nouer.

Il se redresse en me toisant du regard.

— Ne me mens pas.

Je ne mens pas !

Cependant, aucun mot ne traverse la barrière de mes lèvres.

— Mila. Il fait glisser un dossier vers moi et je me fige une nouvelle fois.

Un dossier entier sur mon frère. Une photo de lui. Son adresse. Ses activités sportives.

— Je ne mens pas ! dis-je, blessée. Il est mort quand j'avais sept ans. Ma voix se brise lorsque j'ajoute : Après ma mère.

Il s'immobilise pendant une fraction de seconde avant de remettre son masque.

Un silence pesant s'ensuit avant qu'il ne le brise en m'annonçant d'un ton tout à fait normal :

— Ton père n'est pas mort.

Je sens mon monde s'écrouler et les battements de mon cœur s'arrêter brusquement.

Quoi ?

— Je ne vous crois pas.

Pour témoigner ses paroles, il fait glisser un nouveau dossier que j'ouvre de mes mains tremblantes.

Bien que les photos ne sont pas très nettes et mes souvenirs également, je reconnaîs le visage de mon père malgré les marques de vieillesse, son style et sa carrure.

No Time For LoveWhere stories live. Discover now