No Time For Love

24. Francisco Baeza

- MILA -

Californie - Los Angeles
Repère secondaire de Jack
19h00.

Accompagné de ce garde du corps qui ne veut pas me lâcher les baskets, j'ouvre la porte de la chambre qui m'a été attribuée avant de la refermer rapidement derrière moi.

Je souffle un bon coup, agacée par sa désagréable compagnie.

– Tu peux aller te faire foutre ! je dis en haussant le ton.

Cependant, comme d'habitude, je ne récolte aucune réponse de sa part.

Je pivote sur moi-même de sorte à voir mon armoire et mon lit. C'est alors que je remarque un vêtement posé sur ce dernier.

Je m'approche du meuble et l'attrape en le positionnant devant moi.

Il s'agit d'une jolie robe noire courte avec un décolleté que je devine grand. Je grimace en éloignant cet habit de moi.

J'aurais dû savoir que m'infiltrer dans une soirée d'un proprio d'un club de prostituées était synonyme de « tenue osée ».

Je n'aurais pas dû accepter cette mission mais bon, ce n'est pas comme si j'avais mon mot à dire.

Je me vêtis de ce bout de tissu avant de m'avancer pieds nus dans la salle de bain reliée à ma suite.

J'ai perdu du poids depuis ces trois semaines et un jour, cela se voit à mes joues légèrement creusées.

Je commence à arranger mon visage de sorte à paraître moins vide, puis, j'applique du fond de teint sur les bleus que m'a infligés Darrel.

C'est dommage, je commençais à me remettre des coups de Kyle lorsqu'il a fait...ça.

Je me brosse les cheveux, démêlant les nœuds qui s'étaient formés. J'enfile ensuite mes talons gentiment payées par mon putain de géniteur.

Porter ce qui vient de lui me répugne. Je me répugne.

Sentant quelque chose remonter dans ma gorge, je me précipite vers la cuvette et me mets à genoux avant de régurgiter le peu de nourriture que j'ai avalé ces derniers jours.

C'est la deuxième fois que je vomis aujourd'hui et la quatrième depuis que j'ai assassiné Georges.

Moi qui me croyais forte, je me suis trompée sur toute la ligne. J'ai encore du chemin à parcourir avant d'atteindre la perfection.

Je passe ma main sur mon visage à présent rougi en m'asseyant sur le carrelage froid de cette pièce. J'encercle mes jambes de mes bras en les rapprochant de ma poitrine.

Est-ce qu'un jour je reverrai la lumière, sortant de cette obscurité qui ne cesse de m'engouffrer un peu plus dans les profondeurs ?

Est-ce qu'un jour, aussi lointain soit-il, je retrouverai le bonheur ?

La réponse est trop bien cachée pour le moment, mais j'attendrai. J'attendrai la personne qui me la donnera et qui me sauvera de moi-même.

Après quelques minutes de réflexion, je me relève et me brosse les dents pour avoir meilleure haleine. J'arrange une nouvelle fois mon apparence avant de regagner le couloir qui mène aux escaliers de ce repère.

– Un de mes hommes t'attend dans une Mercedes noire, m'annonce Jack derrière moi lorsque j'arrive dans le hall.

Je ne prends pas la peine de me retourner pour le regarder et hoche simplement la tête.