31. Sécurité

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- MILA -

Séville - Triana
Le lendemain - 14h00

Mon cœur cognant frénétiquement contre ma cage thoracique, je m'avance vers la chambre de mon frère.

Il est parti quelque part, j'ignore où, mais il n'est pas à la maison alors j'en profite pour faire quelques petites recherches.

Hier, Esteban et ses amis n'ont pas daigné répondre à ma question, se contentant de changer brusquement de sujet.

Cela a bien évidemment éveillé en moi un sentiment d'incompréhension, de méfiance, et surtout, un désir d'en savoir plus.

C'est pour cette raison que je m'infiltre à présent avec la plus grande discrétion possible dans la suite de mon cher grand-frère. Je ne veux pas qu'il me surprenne à fouiner dans ses affaires s'il rentre dans la minute qui suit.

Et puis, si ce n'est pas Esteban qui arrive, ce sera probablement Hugo ou d'autres de ses amis qui ont les clés de la maison. Je crois même que tout le quartier est au courant que les double se trouvent dans le double fond du pot de fleur à l'entrée.

M'approchant à pas de loup vers son bureau, je remarque de nombreux tas de feuilles qu'il dit utile pour son boulot. Il paraît qu'il travaille en tant que coach sportif alors tous ces papiers me semblent insignifiants.

J'en prends un au hasard, tombant sur des informations écrites en espagnol qui n'ont, à mes yeux, ni queue ni tête.

Ne comprenant pas le contexte, j'en attrape un autre, découvrant des données sur un certain Álvaro. Des données très intéressantes…

Alors que je m'apprêtais à m'emparer d'une troisième feuille, je sursaute en me retournant brusquement vers l'auteur du bruit créé derrière moi.

Je tombe alors nez à nez avec un homme qui m'est inconnu. Ses cheveux courts, sa moustache, sa barbe de trois jours et son teint hâlé représentent le typique homme espagnol qu'on retrouve dans le pays.

Cependant, son expression ne me dit rien qui vaille…

— Qui êtes-vous ? demande-t-il prudemment, sur ses gardes.

N'ayant aucune arme sur moi, je préfère reculer petit à petit sans pourtant rompre notre contact visuel.

— Ne bougez pas ! crache l'homme en dégainant son revolver sur moi.

Déglutir ne m'a jamais paru aussi compliqué.

— Écoutez, c'est chez moi ici, tenté-je de le calmer.

Ses sourcils se froncent.

— Et vous fouinez dans vos propres affaires ? Laissez-moi rire ! répond-il d'un ton sarcastique.

Prise d'un élan de courage, je m'approche à nouveau de lui, collant mon front contre le bout de son pistolet.

— C'est plutôt à moi de vous demander qui vous êtes, rétorqué-je.

La tension devient palpable et ma peur qu'il appuie sur la gâchette ne fait qu'augmenter.

Nous nous détaillons encore un certain temps jusqu'à ce que les pièces du puzzle commencent lentement à s'assembler dans ma tête.

Je le fixe, les yeux légèrement écarquillés.

Miguel…

Mila…, souffle-t-il en même temps que moi.

Je recule de quelques pas, gênée par ce soudain rapprochement que j'ai provoqué, tandis qu'il baisse son arme.

Nous finissons par descendre dans le salon, puis, je lui propose à boire afin de repousser le moment où nous allons discuter.

No Time For LoveWhere stories live. Discover now