40. La fin

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- MILA -

Il existe toutes sortes d'amour. Le pur, l'interdit, l'obsessionnel, l'admiratif, et une infinité d'autres que nous n'avons pas encore exploité ou reconnu.

Je suppose que le mieux placé pour refléter celui entre Kayden et moi serait un mélange de tous ces types.

Une relation aussi saine que dangereuse.

Cependant, ce n'est pas si terrible. Nous étions dévoués à voir le bout de ce chemin pourtant semé d'embûches.

Nous avions surmonté chaque obstacle afin de mieux se retrouver, afin d'être la meilleure version de soi pour l'autre.

Durant ses quelques mois passés en son absence, j'ai su que j'avais commis une faute que je pensais irréparable...

Une épreuve.

C'était une épreuve qui nous a permis d'être là où nous sommes aujourd'hui.

Malgré nos erreurs et notre passé peu joyeux, Kayden et moi avons pu goûter à ce bonheur dont le monde rêve.

Ce bonheur qui apporte une source de lumière à l'obscurité de nos pupilles. Ce bonheur qui fait chavirer nos cœurs fermées.

Un rêve peut devenir une réalité seulement si on y croit et qu'on y met du sien.

Nichée entre les bras de l'homme qui fait battre mon organe vital, je murmure :

— Tu voulais mon histoire, tu l'as eu. Maintenant, je veux la tienne.

Je l'embrasse tendrement, goûtant une énième fois à ses tendres lèvres qui me transportent chaque fois dans un merveilleux songe.

Je change de position afin d'apercevoir son profil et le scrute avec curiosité. Je n'ai jamais eu la clé de son passé mais je meurs d'envie d'en découvrir chaque recoin.

Kay soupire longuement, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration saccadée.

— Mes parents n'ont jamais été ce qu'on appelle amoureux. Du moins, c'est ce qu'ils ont laissé paraître. Dès lors où j'ai appris à parler et comprendre, j'ai su qu'ils n'étaient pas fait pour être ensemble.

Il serre ma main alors que je me colle un peu plus à lui.

— Ma mère était trop égoïste et narcissique pour se soucier d'une autre personne qu'elle-même. Mon père, quant à lui, était trop généreux et pur pour ce monde. Deux opposés qui n'avaient rien à faire ensemble.

Je fronce légèrement les sourcils, attendant avec impatience et angoisse la suite de son récit.

De loin que je m'en souvienne, sa mère était loin d'être agréable. Au contraire, elle semblait réellement n'aimer que sa propre personne, comme le dit si bien Kay.

— Le jour de mes six ans, ma mère a pété un câble. Elle a accusé mon père de tromperie. Ironique étant donné que je l'ai vu ramener de nombreux hommes dans la maison. Et c'est à compter de ce jour que ma vie a viré au cauchemar.

Mon cœur bat à la chamade alors que la voix de Kay déraille au fil des secondes.

— Ma mère a commencé à boire, à fumer, elle est devenue encore plus mauvaise qu'autrefois et avait commencé une vie dans son coin, ne rentrant que rarement à la maison. Mon père a alors dû jongler entre nous et son rôle de chef des Carlton, ce qui épuisait toutes ses forces. Il a toujours été mon modèle, mon héros. J'admirais chacun de ses faits et gestes.

Les étoiles qui illuminent ses yeux me prouvent bien que, quoique décédé, son géniteur restera à jamais son idole. C'est beau.

— Chaque jour, je me demandais pourquoi avait-il épousé une femme comme ma mère, pourquoi est-il resté auprès de nous alors que la vie lui offrait tant de voies. J'ai compris par la suite que c'était pour nous. Il ne souhaitait pas nous abandonner comme ma génitrice l'a fait.

No Time For LoveWhere stories live. Discover now