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Diego m'a interdit de partir avec le vin. Il n'en restait pas beaucoup, mais je ne voulais rien gaspiller. C'est probablement l'alcool le plus délicieux que j'ai eu l'opportunité de goûter. Il paraît que ça ne se fait pas trop dans les restaurants gastronomiques.

Personnellement, vu le prix qu'il a payé -même s'il a essayé de me cacher le ticket, j'ai aperçu une série de chiffres aberrante-, je serais aussi partie avec la nappe. J'ai encore essayé de le convaincre de me laisser lui donner la moitié mais il m'a assuré que ce n'était pas nécessaire.

— C'était excellent ! proclamé-je lorsque nous montons dans sa voiture. Mais ne refais plus jamais ça pour moi.
— Le plus important, c'est que ça t'ait plu, assure-t-il en regardant l'heure. Il n'est que vingt-deux heures, je te propose d'aller aux arcades.

Mon sourire rayonnant fait office de réponse assez explicite.

— C'est moi qui invite cette fois-ci, je le mets directement en garde.
Diego secoue la tête avant de rigoler.
— Si tu y tiens, Henson.

Quelques minutes plus tard, il se gare devant la salle d'arcade où nous avions l'habitude d'aller durant notre adolescence.

J'observe mon meilleur ami retrousser les manches de sa chemise au moment où nous entrons.

— Histoire de faire un peu moins habillé, explique-t-il en dévisageant ma robe d'un air amusé. Malheureusement, je n'ai pas de solutions pour toi.

Je ne lui réponds pas tout de suite, occupée à analyser le bracelet de perles blanches qui trône à son poignet.

C'est celui de Solveig. Je le sais parce qu'elle m'a raconté que c'était son père qui le lui avait offert. Et bien sûr, cet idiot n'a pas pris la peine de l'enlever en sachant qu'il me verrait ce soir.

Pourtant, je ne fais aucune remarque. Mes résolutions pacifiques tiennent toujours. De plus, ce moment est trop pur pour que je le ruine à cause d'une histoire débile -bien que ce serait tout à fait justifié-.

Les regards inquisiteurs des gens présents autour des machines de jeu appuient ses paroles. Ma robe longue et mes talons ne sont pas du tout appropriés à un endroit de ce genre.

— Le mec là-bas, Diego se rapproche pour susurrer à mon oreille, il te dévisage depuis que nous sommes entrés. Tu penses que je devrais te prendre la main pour lui faire comprendre que tu es prise ?
Je le repousse du bout des bras.
— Je ne suis pas prise, rétorqué-je.

— Seulement parce que tu ne le veux pas...
Je fronce les sourcils.
— Nous savons tous les deux que tu ne veux pas être en couple. Ni avec moi, ni avec aucune autre fille.

Diego lève les mains en signe de reddition.

— Très bien, on dirait que tu m'as cerné, avoue-t-il. Tu devrais probablement foncer voir ton prétendant. Si tu veux mon avis, il est plutôt pas mal.

Je détaille discrètement l'homme dont il fait référence. Avec sa peau sombre, ses nattes et son visage proportionné à merveille, il est effectivement très beau. Lorsque son regard croise le mien, il me sourit.

Cependant, je secoue la tête et reporte mon attention sur mon meilleur ami.

— Je ne suis pas ici pour ça, déclaré-je. J'ai surtout envie d'essayer de te battre au jeu de basket. Le panier me fait de l'œil depuis le début.

Il semble satisfait de ma réponse car il m'attrape la main avant de me tirer jusqu'au fameux jeu.

Diego Valdez a été capitaine de l'équipe de basket au lycée -encore un cliché qui appuyait son statut de roi de l'établissement-, il avait même obtenu une bourse mais il a préféré poursuivre son rêve d'ingénierie. Je crois que je n'ai jamais tout à fait compris ce choix. J'imagine que c'est parce que je n'ai jamais été passionnée par quelque chose au point de tout laisser tomber pour ça.

Sativa: Feel in a HeartbeatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant