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— On a été en boîte, c'était sympa.., mon index joue intuitivement avec l'ongle de mon pouce. La musique était cool, l'ambiance, encore mieux. Comme tu le devines, j'ai fini plus ou moins torchée. Mais de ce dont je me rappelle, c'était vraiment une bonne soirée.

Mes yeux ne quittent pas la porte d'entrée tandis que je suis assise au bord du lit. Une fois encore, je n'ai pas été au petit-déjeuner. Mais à la différence du premier jour, c'était un choix personnel.

Je me suis réveillée avec l'estomac noué et un petit mal de crâne peu habituel pour mon métabolisme d'alcoolique.

J'ai trouvé bon d'appeler Logan. Nous discutons depuis environ vingt minutes. C'est agréable.

Angel était déjà parti à mon réveil. Je l'ai entendu se lever vers huit heures, toutefois, j'ai préféré feindre le sommeil.

Nous n'avons pas grand-chose à nous dire.

— Je suis content que le début de ton voyage se passe bien ! il rigole légèrement puis se tait durant un instant. Est-ce que.., est-ce que ton colocataire t'a accompagnée hier soir ?

Je suis consciente de ce que ça lui coûte de me poser cette question à haute voix. Il a sans doute peur que je le prenne pour un gars étouffant.

— Ouais, grogné-je. Ouais, cet imbécile était là aussi mais il a passé la soirée accroché à une nana. Nous ne nous sommes rejoints qu'à la sortie pour rentrer.

La facilité avec laquelle je débite ce mensonge me surprend moi-même.

Mais ce n'est pas comme si j'allais lui avouer que j'ai failli embrasser ce type.

Ça n'a aucune importance.

J'étais bourrée, lui-aussi, et il m'a ensuite rappelée pourquoi nous ne nous supportions pas.

Dans tous les cas, Logan est merveilleux. C'est lui que je veux.

— Je vois.., répond-t-il. Et bien, je ne souhaite pas te retenir trop longtemps. La matinée est bien entamée, tu n'es pas allée au Mexique pour ne pas en profiter. J'aurais tout le temps de t'avoir pour moi lorsque tu seras rentrée...

Sa voix se fait un peu plus basse sur la fin de sa phrase et je souris inconsciemment.

— Bien sûr ! j'assure. On se voit dans une semaine. Bonne journée, Logan.

— Bonne journée, Sativa.

Après avoir raccroché, je fixe mon téléphone en gloussant.

Ok, j'agis comme une adolescente.

Ça en devient humiliant.

Quand je me reprends enfin, je me claque les deux joues, vérifie que j'ai tout ce dont j'ai besoin puis quitte la chambre. Je n'ai aucune idée de ce que j'ai prévu de faire aujourd'hui. Je n'ai pas revu les autres petits vieux depuis hier, j'ignore s'ils ont un programme.

La réponse se présente à moi lorsque je parviens dans le hall de l'hôtel. Les yeux vifs de Madame Herrero m'accueillent, quelques secondes avant qu'elle ne se rue vers moi. J'ai tout juste le temps de la saluer qu'elle se met à m'expliquer le déroulement de la journée avec son entrain caractéristique.

— Formidable ! s'écrit-elle. Nous n'attendions plus que toi. J'ai une amie qui m'a parlé d'une ruelle d'artistes à voir absolument. Elle était au Mexique l'année dernière et m'a assuré que c'était super. À vrai dire, c'est elle qui m'a convaincue de venir ici.

Je hoche la tête alors qu'elle s'épanche sur les détails de cette fameuse ruelle. Pour être honnête, je suis trop occupée à fixer la grande perche plantée à côté d'Ernesto.

Sativa: Feel in a HeartbeatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant