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Je m'assure que la chambre est déserte puis m'allonge sur le lit. Mes doigts tremblent à l'instant où je saisis mon téléphone. Mon index s'est inconsciemment mis à jouer avec l'ongle de mon pouce.

— Henson ! Je pensais que tu étais morte. Je n'ai pas de nouvelles depuis des jours !

Je souris par habitude, rassurée par cette voix si familière.

— Et non, Valdez. Ce n'est pas maintenant que tu seras débarrassé de moi ! Est-ce que je te dérange ?

Un court silence se fait entendre à l'autre bout du fil et je fronce les sourcils.

— Non, tu ne me déranges jamais, Ivy, finit par répondre Diego. Des problèmes au Paradis ?

Je me mords la lèvre inférieure. Putain, qu'est-ce que je suis débile.

— Tu te souviens quand je t'ai dit que Logan m'avait demandé de sortir avec lui et que j'avais accepté ? dis-je tout bas.

— Bien sûr ! Comment oublier le jour où ma petite chenille s'est métamorphosée en formidable papillon ?

Le ton enjoué de mon meilleur ami me pousse à lever les yeux au ciel.

— Je déteste les chenilles, tu le sais mieux que quiconque, rouspété-je.
J'entends Diego claquer sa langue sur son palais.
— Passons. Je suis certain que tu ne m'appelles pas simplement pour insulter un pauvre insecte.

Je déglutis. Je suis vraiment trop débile, putain. Ma débilité m'étouffe moi-même.

— Tu as raison.., j'inspire un grand coup. Il se peut qu'à force de traîner avec toi, tu m'aies refilé tes mauvaises habitudes.

— C'est à dire ? demande-t-il, perplexe.

Et puis merde. Arrachons le pansement.

— J'ai couché avec Angel, lâché-je. Plusieurs fois. À vrai dire, beaucoup trop de fois depuis qu'on est là.

— Quoi ?!

J'écarte le téléphone de mon oreille à la vitesse de l'éclair. Pourtant, le cri qui vient de me perforer le tympan ne ressemble en rien à celui de Diego.

Ce dernier jure en espagnol et un raffut pas possible se fait entendre. Mais trop tard, j'ai reconnu ce timbre doux malgré l'indignation qui le teintait.

— Tu es avec Solveig ? je m'étrangle presque. Ne me dis pas que j'étais sur haut-parleur quand même !

Mon meilleur ami jure une nouvelle fois dans sa langue maternelle.

— Pour ma défense, je ne pouvais pas deviner que tu étais sur le point de m'avouer un secret à la hauteur du code nucléaire de Poutine, s'écrit-il.
— Passe-moi ce putain de téléphone, s'insurge mon amie.

Des bruits de lutte me parviennent jusqu'à ce que je comprenne que Sol a gagné la manche.

— Sativa Henson, dis-moi que j'ai mal entendu ou que tu es trop bourrée pour comprendre ce que tu racontes !

Je me tape le front. Pourquoi faut-il toujours que la situation devienne encore plus chaotique qu'elle ne l'est au départ ?

— Salut Solveig, moi aussi, je suis ravie de t'entendre, roucoulé-je à la place. Je ne vais pas prendre la peine de vous demander ce que vous foutiez ensemble parce que je n'ai pas envie de connaître la réponse. Toutefois, je...

— Sativa ! son ton autoritaire me pousse à la fermer immédiatement.

Je me remets une nouvelle tape sur le front.

Sativa: Feel in a HeartbeatTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon