Still Counting - Bakugo x reader

Chapitre 2

J'éclate de rire tandis que Shigaraki me fusille du regard. J'essuie une larme qui perle au coin de mes yeux et dis, en l'imitant :

« - On a pas besoin de mioches sur le champ de bataille. Quelle blague ! Ah ! Battu par des apprentis héros ! J'me marre !

- Il y avait des héros pros.

- Encore heureux ! Sinon ce serait vraiiiiment la honte ! Ils avaient quel âge, les apprentis ? »

Shigaraki hausse les épaules tandis que Black Mist répond :

« - Je pense qu'ils ont le même âge que toi. Ils sont en seconde. »

Je réfléchis, essayant de calculer en quel classe je devrais être. Puis, j'abandonne et reprend :

« - Mais du coup, c'est ce que Shigaraki qualifie de ''mioche'' ! N'est-ce pas ? Alors ? Qui rit maintenant ? Battu par des mioches !

- Il y avait des héros pros ! S'énerve l'homme aux mains »

J'esquisse un sourire et réplique :

« - Peut-être, mais il y avait surtout des mioches ! Tu sais ce que ça veut dire ?

- Que tu veux venir la prochaine fois...

- Exact ! La prochaine fois, je viens ! Je vais tout défoncer ! Vous allez voir ! J'vais être phénoménal !

- Ce qui serait phénoménal, ce serait que tu la fermes, grommelle-t-il »

Je le fusille du regard et me dirige vers ma chambre. Je regarde l'horloge numérique et souris.

***

Depuis le fiasco de la dernière fois, Shigaraki tente de recruter une équipe afin de battre les héros. Black Mist essaie de positiver mais l'homme aux multiples mains ne cesse de se plaindre, assurant qu'il n'a besoin de personne. Surtout que les dernières recrues ne lui plaisent pas du tout. Enfin, plus précisément, il y en a deux dont il ne veut pas. J'ai faillit mourir de rire en voyant sa tête lorsqu'il les a vu rentrer. C'étaient un garçon et une fille. J'avoue avoir été surprise. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire ici ? Ce n'est pas vraiment un lieu pour des ados. Enfin bon, je suis mal placée pour parler, vu mon âge. Le garçon s'appelle Dabi. Je pensais qu'il avait un an ou deux de plus que moi mais non... C'est un adulte depuis un bail. C'est assez surprenant, il ne les fait pas du tout. En revanche, il ne m'inspire pas confiance. Ses motivations sont plus que flous. La fille est toute aussi surprenante. Son look fait très... Fille populaire et mignonne. Des cheveux blonds arrangés en deux petits chignons, une frange soignée et un uniforme de lycée assez cliché. Franchement, elle n'a rien à faire ici. J'ai essayé de prévenir Shigaraki du danger mais il m'a envoyé bouler, insistant sur le fait que c'est lui et lui seul qui a droit de regard sur qui recruter ou non. Mais on sait tout les deux que c'est All for One qui gère tout ça. Je me retrouve dans ma chambre avec pour seule compagnie mon ennui. Quelqu'un toque à la porte. Hum ? Je vais ouvrir en traînant les pieds. Je me retrouve alors face à Dabi. Je fronce les sourcils et demande, sans la moindre sympathie :

« - C'est pour quoi ?

- On peut parler ?

- C'est ce qu'on est entrain de faire. »

Il m'offre alors le plus terrifiant des sourires et dit :

« - Joue pas au plus malin avec moi, j'ai horreur de ça. »

Je me force à maintenir mon regard droit, même si j'ai une forte envie de fermer la porte à double tour et de m'éloigner le plus possible de ce type. Je demande alors :

« - Tu veux parler de quoi ?

- Mmh... Disons que j'ai l'impression que tu ne veux pas de moi ici.

- C'est si visible que ça ? Zut alors. Bon bah je ferais attention. À plus. »

Je tente de fermer la porte mais il la retient. Il passe sa tête à travers l'encadrement de la porte et secoue négativement la tête :

« - Allons, allons. On ne finit pas une conversation comme ça. Dis moi plutôt pourquoi tu ne m'aimes pas. »

Je hausse les épaules et réplique :

« - Désolée mais ça ne regarde que moi.

- Au contraire, je pense que ça me regarde aussi, puisque ça me concerne. »

Je frissonne face à son sourire. Il ne m'inspire pas du tout confiance. Je finis par demander :

« - Si je te le dis, tu me foutras la paix ?

- Hum... C'est d'accord.

- Je pense que tu n'es pas une personne en qui on peut avoir confiance. J'ai l'impression que tu as un objectif totalement différent du notre et que, le moment venu, tu nous lâcheras parce que tu ne trouveras plus d'intérêt à nous aider. »

Dabi perd soudainement son sourire et me scrute, perplexe. Puis il demande, un peu étonné :

« - C'est le cas de tout le monde ici, non ? On se sert mutuellement les uns des autres pour parvenir à nos fins. Non ?

- On a tous un objectif plus ou moins commun. Donc non. On ne sert pas les uns des autres, on s'entraide pour transformer le monde à notre image. J'avais raison sur ton compte ? »

Il prend un air blasé et répond :

« - Effectivement, tu as raison. Je me sers de vous. Mais vous vous servez aussi de moi. C'est un juste retour des choses. »

Son attitude me perturbe. Il ne nie même pas. Je ferme brusquement la porte, et soupire de soulagement. C'était la pire des discutions que j'ai eu depuis un bon moment... Je me laisse tomber sur le lit et réfléchis à ses paroles. Il a peu être raison sur certains points. Je suis tirée de mes pensées par quelqu'un qui toque à la porte. Encore. Je jette un œil à l'horloge. J'ai passé une bonne heure à ne rien faire. On toque de nouveau à la porter. J'hésite avant de finalement aller voir. La blonde me sourit de toutes ses dents, qui sont d'ailleurs étonnement pointues. Elle se présente :

« - Salut ! Je m'appelle Toga ! Tu as le même âge que moi, non ?

- Hum... Je crois, mais...

- Génial ! On est amie alors !

- Euh... C'est pas vraiment comme ça que ça marche...

- Et alors ? On s'en fout, non ? D'ailleurs, comment tu t'appelles ?

- ... [T/P].

- Oh ! Je vois ! Enchantée, [T/P] ! J'ai hâte de pouvoir m'amuser avec toi ! »

Bizarrement, je ne suis pas sûre que nous ayons les même centres d'intérêts. Mais je me contente de hocher la tête pour lui faire plaisir et ferme la porte en soupirant. Je sens que les prochains jours vont être mouvementés.