Chapitre 9

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 « - Bien, elle est réveillée. »

J'ouvre les yeux et me retrouve dans une salle de classe, prisonnière d'un genre d'écharpe. Eraser Head me regarde puis annonce :

« - C'est un membre de l'Alliance de Shigaraki donc ne la prenez pas à la légère. Elle restera ici un certain temps, jusqu'à ce qu'elle abandonne ses pulsions suicidaires pour ce sortir de la situation. En attendant, je vous demande de ne pas l'énerver. Si vous voulez, vous pouvez l'ignorer mais interdiction de faire le moindre bizutage ou autre gaminerie du type. J'ai assez de travail comme ça. »

Il me dépose au fond la salle, m'attache sans me quitter des yeux et commence son cours. Sans déconner, il va me garder ici combien de temps ? Impossible de me détacher, et encore moins d'utiliser mon alter. Il ne me quitte pas du regard, pas un seul instant. Vient finalement l'heure de pause. Je sens tout les regards sur moi. Tss... Je regarde vers la fenêtre, essayant de faire de mon mieux pour ne pas prêter attention à ceux qui m'entoure. J'ai l'impression de revivre mes premières années de collège. Soudain, quelqu'un se plante devant moi. Je lève les yeux vers lui et fronce les sourcils : c'est cheveux rouges. Il me fixe avec un regard neutre puis dit simplement :

« - Salut. »

Je grimace. Il joue à quoi ? Je l'ignore. Il enchaîne :

« - Pourquoi t'as fait ça ?

- Fait quoi ?

- La dernière fois qu'on s'est croisé. Tu m'as laissé partir. »

Je ricane amèrement :

« - J'ai certainement dû me rendre compte de l'incroyable puissance des héros. »

Il secoue négativement la tête :

« - Sérieusement ?

- Quoi ? C'est pas ce que tu voulais entendre ? »

Il soupire et retourne à sa place. Une fille aux cheveux roses lui dit :

« - Tu vois ? Je te l'avais dit. C'est impossible. »

De quoi elle parle ? Enfin, au final, je m'en fous. Un autre s'approche. Bordel ! Je suis pas un spectacle de foire ! Cassez vous ! Il me demande :

« - Pourquoi tu fais tout ça ? »

Tiens ? C'est cheveux verts. Je demande :

« - Qu'est-ce que ça change ? Je suis siiii méchante. Honnêtement, je pourrais dire que c'est pour sauver une portée de petits chatons abandonnés, ça reviendrait au même. Vous méprisez tout ceux qui ne sont pas comme vous, qui ne défendent pas les mêmes valeurs que vous. Alors à quoi bon me demander de me justifier ? Au final, ça ne changera rien. »

Un blond réplique :

« - Tss... C'est bien des paroles de perdant, ça.

- Pardon ? »

Je le fusille du regard. Il me fixe et crache :

« - Tu dis ça mais je suis sûr que des justifications, t'en a pas. Quoi ? T'es pas contente ? Bah essaie de changer les choses proprement. Ce que tu fais, c'est juste empirer les choses. Tu changeras que dalle en jouant les méchants. »

Mais quel enfoiré ! Je vais pour me lever mais bien évidemment, je ne peux pas. Je serre les dents, furieuse. Cheveux verts reprend alors :

« - Pourquoi ne pas te tourner vers les héros ? Si tu avais des problèmes, ils auraient pu t'aider. »

Cette fois, j'explose de rire. Un rire nerveux, un rire désespéré. Je reprends mon souffle et réponds, la voix pleine de haine :

« - M'aider ? C'est absurde ! Tu crois quoi ? Évidemment que j'ai demandé de l'aide ! Je suis allée à un commissariat, persuadée qu'ils feraient quelque chose ! Et qu'est ce qu'ils ont fait ? Ils ont empiré les choses ! »

Les larmes me montent aux yeux tandis que je crache ma haine :

« - C'est facile pour vous de dire ça ! Vous et vos pouvoirs incroyables ! Mais la réalité, c'est pas ça ! Vous avez jamais eu à vivre ça ! Recevoir de la haine tout les jours, ne pas avoir de vrai chez-soi, encaisser les coups sans jamais savoir si on arrivera à se relever la fois d'après ! Et au final, regretter le fait de respirer et vouloir en finir ! Jamais vous n'avez connu ce sentiment ! Ce mal être ! Vous avez une famille sur laquelle vous pouvez vous reposer ! Des amis qui vous aident à surmonter les épreuves ! Et des alters puissants ! C'est si facile pour vous, de dire qu'il faut bien se comporter ! »

Je reprends mon souffle, plus énervée que jamais. Leur professeur soupire :

« - Je croyais avoir dis qu'il ne fallait pas l'énerver... Vous me fatiguez tous. Aller, retournez à vos places. On reprend le cours. »

Tandis que le héro commence à parler, j'essaie de me concentrer sur ma respiration. Ne pas perdre les pédales... Surtout, rester seine d'esprit... Je lève les yeux et remarque qu'il m'a quitté du regard. Putain ouais ! C'est le moment ! J'active mon alter. Il réagit aussi vite que moi et le stoppe. Mais il l'a fait avec un peu de retard. Ma peau est arrachée sur chaque partie en contact avec mes entraves. Il ne le remarque pas de suite. Puis il voit, au bout d'un petit moment, du sang couler le long de mon bras. Il soupire :

« - Tu ne peux pas te tenir tranquille deux secondes ? »

Il prends la seringue qui se trouve sur le bureau et s'approche de moi. Il me fixe, comme si il hésitait. Je maintiens son regard, pas impressionnée du tout. Il soupire et finit par m'injecter le somnifère.

***

Encore un jour dans cette école de merde. Combien de temps ça va durer ? Au moins, les élèves ne viennent pas me parler. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. Le garçon aux cheveux verts est revenu me voir. Une fois. Puis deux. J'ai horreur de son regard de pitié. Alors aujourd'hui, j'ai décidé de lancer le dialogue :

« - Tu m'veux quoi ?

- Hein ?

- Pourquoi t'arrête pas de venir me dire bonjour ? Et au revoir aussi, d'ailleurs. C'est quoi ton problème ?

- C'est juste que... Tu as l'air d'être quelqu'un qui a besoin d'aide. »

Je ricane amèrement :

« - Ah ! Vraiment ? Eh bien sache que je n'ai absolument pas besoin d'aide. Encore moins de la tienne. »

Il me fait un petit sourire triste qui me déstabilise puis part. Tsk ! Quel imbécile.

Still Counting - Bakugo x readerWhere stories live. Discover now