Chapitre 22

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 Plusieurs années sont passées depuis la grande bataille. J'entre dans le bureau, jette mon sac sur la table et me laisse glisser sur la chaise. Il me reste quelques minutes avant mon premier rendez-vous. J'allume mon ordinateur, parcours mes mails et m'arrête quelques instants sur une notification intitulée ''Dinamight sauve une nouvelle fois la ville''. Je clique sur le lien et regarde l'image. La dernière fois que j'ai vu Bakugo, c'était à l'hôpital, juste après la bataille. Il était dans un sale état, inconscient. C'est à ce moment là que je lui ai fait mes adieux. Je me suis ''cachée'' pendant un moment, le temps de me créer une nouvelle identité. Enfin, nouvelle identité, c'est un bien grand mot. J'ai juste attendu que les choses se tassent. Puis, lorsque j'ai reçu un papier de la préfecture disant que j'étais officiellement acquittée de mes crimes, je suis sortie de l'ombre peu à peu. Heureusement, je n'étais pas aussi connu que Shigaraki et Dabi, donc ma réinsertion s'est passée sans accro. J'ai fait des études, et maintenant, me voilà considérée comme une adulte responsable qui subvient à ses besoins. Parfois, je me déteste pour avoir décidé de rentrer das le moule de la société. Mais quand je travaille, je me sens utile et ça calme mes ardeurs. Quelqu'un toque à la porte. C'est l'heure de mon rendez-vous. Je me lève, ouvre la porte, et salue le petit garçon qui entre dans mon bureau. Je procède à la démarche habituelle. Je le mets en confiance, puis on discute librement de choses et d'autres et enfin, je tente de comprendre ce qui le bloque. À la fin de la séance, il part toujours avec un grand sourire, ce qui me comble de bonheur. J'enchaîne les consultations. Finalement, une jeune fille aux cheveux argentés entre dans le cabinet. Je lui souris :

« - Bonjour Eri ! Comment vas-tu ? »

Elle me fait timidement un signe de tête. Aizawa passe la tête par entrebâillement de la porte et annonce :

« - Après la séance, je t'accompagne jusqu'au centre. C'est bon pour toi ?

- J'ai pas encore mangé.

- Un sandwich t'attend sur le siège passager.

- Vraiment ? Merci Shota !

- C'est Aizawa pour toi. »

J'éclate de rire puis fais signe à Eri de s'installer. Elle est encore très réservée, mais plus le temps passe, plus elle se sent en confiance avec moi. Je commence d'abord à lui poser des questions classiques, pour savoir si elle aime ce qu'elle mange ou ce qu'elle a regardé à la télévision avant de venir. Je la connais bien maintenant, et je sais qu'il vaut mieux commencer par lui poser des questions sur ce qu'elle aime avant de rentrer dans le vif du sujet. Je finis par lui demander :

« - Tu arrives à te faire des amis à l'école ? »

Elle baisse la tête. C'est encore difficile pour elle de s'ouvrir aux enfants de son âge. Mais étonnement, elle hoche la tête. Curieuse, je cherche à en savoir un peu plus :

« - Tu t'es fait des amis ? C'est bien ! Ils s'appellent comment ?

- Elle... Elle s'appelle Chika... »

Je hoche la tête et lui demande ce qu'elles font ensemble. De plus en plus à l'aise, elle commence à m'expliquer avec des yeux brillants le travail de groupe qu'elles ont fait ensemble, le goûter qu'elles ont partagé et le jeu qu'elles ont inventé. Rassurée, je la félicite. Elle commence enfin à se faire des amis, ce qui est une très bonne chose. Elle sourit plus souvent aussi. On termine la session puis je lui offre une petite sucrerie, sous les yeux perçants d'Aizawa qui me fusille du regard :

« - Tu ne devrais pas lui donner un bonbon à chaque fin de séance, elle va finir diabétique.

- On ne devient pas diabétique en mangeant un bonbon une fois par semaine. »

Il soupire puis nous montons dans sa voiture. Il dépose Eri à l'école, où l'attend déjà sa nouvelle amie. Puis nous partons en direction du centre. Il finit par me demander :

« - Ton travail de psychologue te plaît toujours autant ?

- Hum ? Oui, bien sûr !

- Alors pourquoi tu veux arrêter ? »

Je regarde la route, les yeux dans le vague puis répond :

« - Je ne peux pas oublier ce qui est arrivé. Ce qui m'est arrivé. Je ne souhaite ça à personne. Je veux protéger ceux qui n'ont pas d'alter. Je veux protéger ceux que l'on dénigre.

- C'est pour ça que tu cherches à monter une association ?

- T'es déjà au courant ?

- Les nouvelles vont vite dans le milieu. »

Je hausse les épaules puis réponds :

« - Oui, c'est pour ça. Je suis déjà entrée en contact avec un cabinet d'avocat. Ils seraient prêts à écouter mon idée. J'ai pas mal de dossier sur lesquels je dois bosser. Mais je veux pas non plus laisser tomber tout ceux que j'aide en temps que psy.

- Tu vas devoir faire des choix.

- Je vais essayé de faire les deux en même temps. Mais je sais qu'au bout d'un moment je ne pourrais pas tout concilier.

- C'est pour ça que tu cherches un remplaçant ? »

Je me contente de hocher la tête. J'ai placé une annonce devant le cabinet et sur internet. Il a dû tombé sur l'une des deux. Ça doit être pour ça qu'il me pose autant de questions. Mais je sais où il veut en venir. Il demande :

« - Et pour tes consultations au centre ? »

Still Counting - Bakugo x readerМесто, где живут истории. Откройте их для себя