Chapitre 18

71 3 0
                                    


< Quelques jours avant la visite de Bakugo >


Je fixe du regard le héro qui vient d'entrer dans la salle où je suis ''enfermée''. Il me sourit puis explique :

« - Après délibération, nous avons décidé de te laisser un alter. Ceux de régénération et déplacement seront effacés.

- Pourquoi m'en laissé un ? Ce ne serait pas plus simple de tout supprimer ? Pour ne plus que je fasse de bêtises ? »

Je prononce la dernière phrase avec ironie. Le héro sourit de plus belle et secoue la tête :

« - Eraser Head nous a parlé de ton passé.

- Quelle pipelette...

- Il nous a convaincu de te laisser un alter, afin que tu ne te retrouve pas dans la même situation. »

J'ai envie de répondre de manière sarcastique mais la reconnaissance m'envahit, si bien que je ne trouve rien à redire. Je hausse les épaules, ne voulant pas qu'il remarque ma faiblesse passagère. Il enchaîne :

« - Nous allons donc te laisser un alter.

- Celui dont on ne sait rien ?

- Pour l'instant. On va te faire passer des tests, afin d'essayer de forcer l'activation de ton pouvoir. »

Je hoche docilement la tête. Il me fait alors faire plusieurs exercices, qui se soldent tous par un échec. Le héro soupire :

« - C'est plus compliqué que prévu...

- Comme toujours.

- Bon, on va essayer un dernier truc ! »

Il se lève et sort de la salle. J'attends docilement à l'intérieur, sachant que je n'ai pas le droit de sortir. Il revient, accompagné d'un autre personne. Une femme aux cheveux châtains avec un doux sourire s'installe en face de moi et demande :

« - Tu sais ce qu'est la télépathie ?

- Oui.

- Bien. On va essayer de voir si tu n'aurais pas un alter similaire. Prête ? »

Elle me donne des instructions à suivre. Fermer les yeux. Imaginer une boule d'énergie. La projeter hors de son corps. Au bout d'un moment, elle murmure :

« - On dirait que ça ne marche pas... Peut-être qu'il faudrait un contact physique ? Après tout, tu n'as pas développé cet alter. Mets tes mains au niveau de mon visage et imagine un courant d'énergie qui traverse ton bras. Ça t'aidera peut-être.  »

Je positionne une main au niveau de son front, ferme les yeux et essaie de refaire les mêmes étapes que précédemment. Contrôler sa respiration. Imaginer une boule d'énergie représentant sa conscience. Envoyer sa conscience hors de son corps. Alors que j'ai les yeux fermés, un flash lumineux m'éblouit. Je regarde autour de moi, surprise. Un immense espace semblable à une grande prairie. Je jette un œil au ciel bleu, sentant l'herbe sous mes pieds nues. J'étais pourtant dans la salle, il y a quelques secondes... Je regarde mes pieds, surprise de voir que je suis habillée différemment. Une robe blanche légère. C'est tout ce qui couvre mon corps. Je lève les yeux, prenant conscience que je ne suis pas seule. La femme est devant moi. Elle est plus jeune. À ses côtés, il y a une enfant. Je m'approche d'elles. Lorsqu'elle me voit, la petite fille sourit. Elle vient vers moi, des fleurs dans les mains. Elle m'en tend une. Je la prends. Ses souvenirs affluent soudainement dans ma tête. Je vois à travers ses yeux sa peur d'être la cause du divorce de ses parents. Une larme coule le long de ma joue. Je la regarde et, sans bien savoir pourquoi, murmure :

« - Ce n'est pas de ta faute. Tu n'y pouvais rien. Alors ne t'en veux pas. »

La fillette me fixe. Des larmes apparaissent au coin de ses yeux. Elle sourit une dernière fois avant de disparaître dans une douce lumière. Je manque de lâcher un cri de surprise. La femme me sourit. Elle semble contente, rassurée. Je lui demande :

« - Où est-on ?

- Là où les souvenirs douloureux et refoulés sont stockés. Tout ce qui a été trop dur pour nous.

- Pourquoi la petite fille a disparut ?

- Parce que tu l'as apaisée. »

Je fronce les sourcils :

« - Je n'ai rien fait.

- Tu lui as dit ce qu'elle avait besoin d'entendre. »

Confuse, je ne réponds pas de suite. Puis je la regarde à nouveau et demande :

« - Toi aussi, tu es un souvenir refoulé ?

- Pas vraiment. Mais c'est douloureux quand même.

- Je peux aussi t'aider ?

- Tu pourrais. »

Je m'approche. Mais elle recule au même moment :

« - Ne le fait pas.

- Pourquoi pas ? Si c'est douloureux, c'est mieux de le soigner, non ?

- Certaines blessures doivent rester ouverte.

- Pourquoi faire ? »

Elle sourit tristement et hausse les épaules :

« - C'est aussi ce qui fait de moi ce que je suis.

- C'est quel genre de souvenirs ?

- Les souvenirs de toutes les fois où je n'ai pas pu sauvé tout le monde.

- Et tu veux les garder ?

- Oui. Si je les oublie, ou que j'accepte ce qu'il s'est passé, ce serait comme si je baissais les bras. Je ne veux pas refaire les mêmes erreurs. Je ne veux pas me faire à l'idée que je ne peux pas sauver tout le monde. »

Je hoche la tête, un peu admirative. Je demande :

« - Alors qu'est-ce que je dois faire pour sortir d'ici ?

- Tu dois reprendre le même chemin, mais à l'inverse.

- Ça m'aide pas trop. »

Elle rit puis hoche la tête :

« - C'est vrai, c'est pas très précis. Essaie juste de sentir le flux d'énergie entre ta conscience et ton corps. Une fois que tu l'auras senti, tu n'auras pas qu'à te laisser porter. »

Je suis ses indications. Lorsque je rouvre les yeux, je suis dans la salle, la main toujours sur le front de la femme. Elle me sourit et annonce :

« - On a finalement trouvé ton alter. Un alter de soutient mental. Pas mal. Et pas étonnant que All For One te l'ai légué si facilement, il n'ai pas du genre à soutenir les autres. Bien. À partir d'aujourd'hui, tu suivras un entraînement spécial pour maîtriser ton alter.

- Vraiment ? »

Elle hoche la tête. Je réplique :

« - Je ne compte pas devenir une héroïne.

- Et ce n'est pas ce qu'on te demande. Mais tu apprendras qu'énormément de personne ont insisté sur le fait que tu avais besoin d'aide et que l'on devait absolument t'aider à découvrir ton propre potentiel. »

Je reste muette un moment puis murmure :

« - Merci. »

Les deux héros sourient et répliquent :

« - Ce n'est pas nous qui méritons ces remerciements. Mais nous sommes contents d'avoir pu t'être utiles. »

Still Counting - Bakugo x readerWhere stories live. Discover now