XXVI | 𝐓𝐞𝐬𝐬𝐚

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XXVI

𝚃𝚎𝚜𝚜𝚊

Trésor.

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Le temps passe vite quand les événements s'enchaînent.

Je me repère dans le temps grâce à la luminosité qui passe à travers les filets des petites fenêtres, me faisant penser à celles des classes de Wastford Hills en miniatures. Mon ravisseur est accolé à la porte au téléphone, il porte une cagoule qui mets ses yeux en évidence. C'est étrange de me dire que quelqu'un a les mêmes yeux que les miens, des yeux aux plis épicanthiques.

Ils ne se remarquent que quand le reste du visage est couvert. Moi, on les remarquent seulement parce-qu'ils sont encadrés de mes lunettes. Je ne les ai plus, d'ailleurs. Je me souviens juste qu'on m'a affligé un énorme coup et que je me suis retrouvée ici sans eux.

Malgré leurs banalité, j'ai souvent été victime de moqueries plus jeune par rapport à la forme de mes yeux et surtout parce-qu'ils étaient différents. Différence et banalité ne font certes pas la paire, les gens qui me regardait avait un regard qui assemblait les deux. Ils n'étaient pas indifférents au fait de voir une personne ayant des traits ennuyants.

Mais je n'ai jamais répondu au mal par le mal et je n'ai encore moins fais du mal à qui que ce soit. J'ai toujours préféré me terrer dans mon coin à lire des mots sur du papier.

Alors pourquoi je suis là, attachée ?

Je le regarde intensément, puisqu'il est la seule chose extérieure qui trône dans cette pièce depuis mon arrivé ici. J'ai toujours été enfermée entre quatre murs, à la maison puisqu'il m'est interdis de partager les mêmes hobbies que les gens de mon âge, et en classes. Les seules choses qui me distraient parfois sont la vue donnant sur l'extérieur de ma chambre ou des salles de classes.

Quant aux yeux de l'homme au loin, ils m'offrent une vue sur le passé.




**

Tessa Grayson, six ans.
Wastford City.

Tess', qu'est ce que tu lis ? Me demande Morgan, sa tête arrivant à la hauteur de
mon lit superposée à celui de Cathy, la fille
de dix ans qui était la cousine de son ami
Elijah et ma colocataire.

— Une histoire de princesses, c'est mon rêve d'en devenir une.

Flynn, je n'ai pas de rêve à l'heure d'aujourd'hui mais j'en avais un quand j'étais petite.

Celui d'être une princesse de contes.

Pourtant tu en es déjà une.

J'ai été séparé de mon grand-frère Morgan quand il est décédé. Il était au mauvais endroit au mauvais moment, mort par balle, à l'âge de ses seize ans.

Mais là-bas c'est pas pareil, avais-je pouffé
en posant mon livre sur mes genoux, il y a de grands royauumes. Avais-je dis en agrandissant avec exagération l'écart entre mes mains. 

Mes derniers souvenirs de lui remontent à l'époque où j'étais dans cette salle d'attente, à attendre qu'on m'annonce une nouvelle que je ne pouvais pas prédire à l'âge de mes six balais.

— Désolé de ne pas pouvoir t'emmener ailleurs qu'ici. Mais ne t'en fais pas, quand j'aurais assez
d'argent, on partira de l'orphelinat et de cette ville. Avait-il murmuré dans mes oreilles pour ne pas qu'on nous entende. 

LA LUNE DE MES RÊVESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant