3. UNE FOIS DE TROP

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La voix rauque derrière l'appel téléphonique a raisonné jusqu'à mon âme. La peur m'envahit pendant quelques secondes. Sans prévenir, j'ai raccroché le téléphone. Engagez un assassin, je n'ai que ce mot à la bouche, mais maintenant que ça devient réel, je me défile.

Je ne devrais pas être pressé de prendre une décision aussi importante. Je dois encore peser le pour et le contre.

Est-ce qu'Alma me pardonnera, si je faisais une telle chose? Est-ce que je pourrais vivre en paix avec ce fardeau sur la conscience ?

Après avoir reposé le morceau de papier sur la table basse, je l'ai regardé à nouveau jusqu'à ce que mon téléphone sonne dans tout l'appartement. Ma première réaction a été d'ignorer l'appel. Et si c'est cet homme qui me rappelait ?

Non... Non... c'est impossible ! Je l'ai appelé en masqué. Je ne suis pas si conne que ça.

Le téléphone sonna une deuxième fois, puis une troisième fois, mon estomac se noua. Je n'ai même pas pris la peine de voir qui cela pouvait être. Après quelques secondes, je me suis résigné et j'ai jeté un coup d'œil à l'écran.

Que suis-je bête ! C'est seulement Alma qui m'appelle.

Je décroche aussitôt le téléphone, espérant ne pas l'avoir fait attendre trop longtemps.

- Moi: Alma !

- Alma : Ma sirène, tu as mis du temps à décrocher !

- Moi : Désolé, je suis un peu... occupé !

- Alma : Ne t'inquiète pas, ce n'est rien !

- Moi: Il est sorti ? demandais-je

Si elle m'a appelé si tard, c'est que Pedro ne doit pas être dans les parages.

- Alma : Ouais, à l'instant même...Dans tous les cas ça, m'arrange ! Moins je le vois, mieux je me sens.

Pedro passe la plupart de ses nuits dehors. Je suis sûr qu'en ce moment précis, il est en train de dealer. Ou, que-sais je, peut-être qu'il était en train de baisser une fille dans un de ces bordels crasseux.
Alma le soupçonnait de tromperie depuis longtemps. En fin de compte, il a tous les défauts du monde, personne ne lui arrive aux chevilles.

- Moi : Moi aussi ça me rassure qu'il ne soit pas dans les parages au moins tu es tranquille et en sécurité !

J'espère qu'il ne reviendra pas de si tôt, ce gigolo de pacotille.

- Alma : Dis !

- Moi: Oui !

- Alma : Je peux te demander quelque chose ?

Il y a de l'hésitation dans sa voix, je me demande bien ce qu'elle a à me demander.

- Moi: Bien sûr...tout ce que tu veux !

- Alma : Est-ce-que tu peux me raconter une histoire, comme quand nous étions petites.

Sa demande m'a fait sourire. Bien sûr que je pouvais, ça me faisait plus plaisir qu'autre chose.

- Moi: Bien sûr !

Je m'allonge sur le canapé en me couvrant d'une plaie. On avait l'habitude de faire ça. D'ici quelques minutes, on sera dans les bras de Morphée.

- Moi: Tu sais, il y a une chose que je ne t'ai jamais dite ! Tu te rappelles qu'on marraine nous avait puni de sortie pendant un mois ? C'était moi qui avais...






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* Quelques jours plus tard...







L'imposteur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant