L'imposteur

7. Seth

Le retour à la réalité a été un choc !

Mettre un pied dehors après tant de temps, constater que le monde continue à tourner, que les gens continuent à vivre comme si comme si de rien n'était... comme si rien ne s'était passé, me fait mal au cœur.

C'est dans ce genre de situation qu'on se rend compte qu'on n'est que de passage dans ce bas monde. Certes, une fois partie, on nous pleurera mais... pour combien de temps?

Une semaine... deux semaines... tout un mois ?

Dans tous les cas, le résultat final est le même. Ceux qui restent retrouveront leur quotidien, certains nous oublient, d'autres nous feront vivre dans leur mémoire éternellement. En fin de compte, la personne qui est partie est la personne dont le monde a cessé de tourner.

Colombie, Bogota...

Après des heures de trajet, j'ai fini par arriver devant l'entrée de mon ancien orphelinat.

Ça faisait du bien d'être revenue, depuis que je suis parti, il y a plus de 3 ans, je n'ai pas eu l'occasion de revenir. C'est le meilleur endroit pour recharger les batteries.

Cet endroit est rempli de bons et de mauvais souvenirs. Dès l'entrée, des souvenirs ont refait surface. Les moments passés ici avec Alma resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

Nous avons grandi ensemble, nous avons tout fait ensemble. On a connu, nos premières déceptions amoureuses ensembles... Nous passions toutes nos journées à rire. On était jeune et insouciante. Ce fut la meilleure période de toute mon existence. Je donnerais n'importe quoi pour revivre ces moments, même pour une fois.

A son arrivée, elle a eu beaucoup du mal à s'intégrer. Au début, elle restait dans son coin et ne parlait jamais à personne. Elle était très timide, elle a toujours été introvertie et ne parlait pas beaucoup.

La mort de ses parents lui avait laissé des séquelles. Ça lui arrivait de se réveiller en sursaut au beau milieu de la nuit, après avoir rêvé de ce terrible jour, où ses parents ont perdu la vie.

J'étais la seule avec qui elle a sociabilisé assez rapidement. On était sûrement faits pour se rencontrer, pour combler le vide laisser par nos parents. On était comme une famille, jamais l'une sans l'autre. Ont étaient de véritables âmes sœurs.

Grâce à moi, elle a retrouvé goût à la vie et grâce à elle, je me suis sentie moins seule et abandonnée.

Je suis vraiment anéanti par sa disparition, je n'aurais jamais cru, le jour où nous avons quitté l'orphelinat, que la prochaine fois que je reviendrai, elle ne ferait plus partie de ce monde. La vie est tellement imprévisible.

Emory ? M'interpelle Marraine María, la directrice de d'orphelinat.

Elle n'est pas qu'une simple directrice, elle a joué un rôle important dans nos vies. Elle est comme une mère pour moi, pour nous tous d'ailleurs, qui avons grandi et continuons à grandir dans cet orphelinat.

Elle s'est occupée de moi depuis mon arrivée et continue toujours de le faire. Je ne pouvais pas rêver mieux comme deuxième maman.

Tu as vu les nouvelles ? Alma est...est...

Oui, je sais, j'ai vu la nouvelle, il y a de cela quelques jours. je n'en reviens toujours pas !

Elle me prend immédiatement dans ses bras. Son odeur, sa voix, ses câlins m'avaient manqué, elle m'avait manqué.

J'étais morte d'inquiétude, je me demandais où tu avais bien pu passer !

Désolé, de t'avoir inquiété !