37. Hollanda

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Alana...




*23h45

- Moi : Je vous déteste pour tout ce que vous m'avez fait endurer. Sans vous, je ne serais pas ici, à me cacher, à vivre au jour le jour !

Un sourire s'étire sur ses lèvres, laissant transparaître son amusement face à la situation. Malgré son charisme et son apparence impeccables, dépourvues de tatouages et de vulgarité, il donne l'impression d'être un véritable ange. Pourtant, cette façade masque une réalité bien sombre : c'est un policier corrompu jusqu'à l'os.

La famille Flores est très influente ici au Mexique. Malheureusement, la corruption ne se s'arrête pas à la police, elle touche également les politiciens, qui tirent profit de leurs alliances avec les narcos.

La presse encense la famille Flores et la considère comme parfaite, prête à diriger le pays. J'ai peur que cela ne devienne réalité dans quelques années si personne ne les arrête.

- Ian : D'accord, si c'est vraiment ce que tu penses de moi, je ne peux rien y changer. Avant, je n'avais pas l'habitude de te parler personnellement, mais puisque tu as pris la peine de me dire combien tu me méprises, je vais en profiter pour clarifier les choses...

Il s'avance vers moi la main droite dans sa poche, me toisant du regard avec arrogance.

- Ian : Toi non plus, tu n'es pas un ange, Alana ! Pour toi, c'est toujours la faute des autres, mais tu as aussi commis des erreurs. Pour commencer, tu as engagé un tueur à gages pour te débarrasser d'un homme! Et à ce que je sache, cette initiative venait de toi et non de nous autres. Tu as certes le visage d'un ange, mais tu es aussi diabolique que nous tous réunis.

Non, alors ça, il en est hors de question, ça ne marchera pas, il ne parviendra pas à me faire culpabiliser.

- Moi : Si la police avait réagi, si elle n'était pas aussi corrompue que toi, les choses ne se seraient pas passées ainsi ! Alma serait encore en vie et je n'aurais pas à te supporter !

Oui, c'est vrai, je n'ai pas réussi. Mais je ne regrette pas d'avoir essayé de sauver Alma. Ce qui me tourmente, c'est d'avoir envisagé de faire tuer quelqu'un.

Le sourire narquois qui s'étalait sur son visage depuis le début de notre échange commence lentement à se dissiper, laissant place à une expression de colère contenue. Pourtant, même si ses traits se durcissent, son regard demeure impénétrable, ses yeux semblent vides de toute émotion. Il émane de lui une aura glaciale, comme si son âme était dépourvue de toute humanité. Cette absence de sentiment me met mal à l'aise, et je ne peux m'empêcher de ressentir un profond malaise en sa présence.

- Ian : Tu te plains de ton sort, mais tout ce qui t'arrive est le résultat de ton entêtement, Alana. Par conséquent, je te serais reconnaissant de bien vouloir rester à ta place, comme tu l'as toujours si bien fait jusqu'à présent.

Il se retourne et s'éloigne, laissant un silence lourd planer autour de nous. Puis, juste avant de disparaître de mon champ de vision, il se retourne brusquement, vers moi, intensifiant le sentiment de malaise qui m'envahit.

- Ian : Ah, j'aimerai te donner un conseil même si je sais que tu ne m'as rien demandé. Peu importe ce que tu penses, la vérité est que tu devrais être reconnaissante envers Rosmery pour les mois qu'elle t'a accordés. Sérieusement, qui ferait tout ce qu'elle a fait pour une simple inconnue ? Elle doit vraiment tenir à toi pour t'avoir secourue! Si elle n'était pas intervenue, tu serais probablement sous pieds sous terre à l'heure qu'il est en train de te faire bouffer par les verres de terre et ni moi ni Chris n'aurions à te supporter! Personne ne sait de quoi demain est fait, fais très attention à toi, colombienne !

L'imposteur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant