Déception à Baku

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Pendant les trois jours qui suivirent, Sol décida de laisser Flamenco au repos. Les quatre jours de stage qu'ils venaient de vivre ensemble avaient été intenses et ils avaient tous les deux mérités une pause.
Elle profita du beau temps et des températures presque estivales pour faire quelques balades à travers les nombreux chemins qui partaient des écuries, jonglant avec un peu de travail à pieds.

En parallèle, chaque soir, Carlos l'appelait. C'était devenu une habitude et c'était loin de déplaire à la cavalière, et au pilote non plus. Leurs conversations se prolongeaient pendant des heures, sans prise de tête, sans filtre. Ils discutaient de tout et de rien, se racontaient leurs journées et continuaient à apprendre des choses l'un sur l'autre.

Le vendredi arriva ce qui signifiait essais libres pour Carlos sur le circuit de Baku. Le soir venu, l'espagnol partagea avec la française ce qu'il avait ressenti pendant la séance. Il était toujours passionné par ce qu'il racontait et Sol se sentait chanceuse lorsqu'il se confiait ainsi à elle, lui décrivait les sensations grisantes qu'il ressentait à bord de sa monoplace.

« Estoy seguro para las calificaciones de mañana y más para la carrera » lui avait-il avoué.
(Je suis sûr pour les qualifications de demain et encore plus pour la course)

Carlos était de ces personnes qui avaient confiance en eux, et ça n'avait rien à voir avec de l'arrogance. Il n'était pas prétentieux, seulement conscient de ses capacités. Sol, elle, luttait constamment contre son propre manque de confiance. Ils étaient, en cela, les parfaits opposés.  Pourtant, quelques jours plus tôt, Carlos avait, force de conseils et soutien, réussi à la rassurer et à la pousser à se mettre en conditions pour affronter les juges lors du stage.

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Dimanche, Sol s'installa confortablement sur son canapé pour regarder le grand prix. Il était 10h40, 12h40 en Azerbaïdjan et elle était prête à suivre le Grand Prix de Baku.

La veille au matin, elle avait été aux écuries pour s'occuper de Flamenco et travailler dans le calme et la relaxation. Une séance qui s'etait particulièrement bien déroulée.
En fin de matinée, elle était rentrée chez elle et avait suivi en direct les qualifications, son expérience récente au Grand Prix de Monaco et les longues heures qu'elle avait passé à discuter avec Carlos lui permettant de mieux comprendre le déroulement de la qualification. Le soir, elle avait souhaité bonne chance au pilote espagnol, lui promettant qu'elle suivrait la course en direct à la télévision.

Charles partirait donc en pôle position, tandis que Carlos s'élancerait depuis la 4ème position sur la grille de départ, même s'il lui avait avoué espérer mieux.

La cavalière regarda l'avant course, observant Carlos prendre s'installer dans sa monoplace à travers l'écran de sa télévision. Vêtu de sa combinaison rouge marquée du logo Ferrari, il avait une allure impressionnante.

Le madrilène était concentré et déterminé. Il dégageait une certaine aura qui captivait la française. C'était un garçon attirant, il avait beaucoup de charisme et ça, Sol l'avait de suite remarqué. Et comment aurait-il pu en être autrement ?

Les pilotes se positionnèrent sur la grille de départ. Comme celui de Monaco, le Grand Prix de Bakou se déroulait en milieu urbain, offrant néanmoins davantage d'opportunités de dépassement que le circuit de la Principauté.

Sol sortit son téléphone et prit une photo de son écran de sa télévision, montrant la course qui s'annonçait palpitante. Elle la mit sur sa story Instagram et quelques secondes plus tard, sa meilleure amie y répondit, visiblement surprise que Sol suive le Grand Prix.

Au détour d'un Grand Prix : Passion à Grande VitesseWhere stories live. Discover now